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mercredi 25 mai 2016 à 05:54

Assemblée générale de la FDSEA – Voir la vidéo

Maintenir l'agriculture et l'élevage en Saône-et-Loire




 

Ce mardi 24 mai, la Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FDSEA) tenait son assemblée générale ouverte à tous, salle de la Trèche à Sanvignes-les-Mines., de 9h à 13h.

 

Après ouverture de l’assemblée générale par le Président de la fédération Bernard Lacour, Jérôme Henry, trésorier a présenté le compte de résultat et le bilan financier, se félicitant de l’amélioration des finances par rapport à l’exercice précédent. Maître Fabrice Goudard, Commissaire aux comptes, a ensuite présenté son rapport, certifiant les précédents documents présentés par le trésorier de la fédération.

 

 

Quatre résolutions sont ensuite passées au vote et ont été approuvées.

 

 

Bernard Lacour, Président a souhaité commenté cette première partie de la matinée, d’abord en remerciant les personnes ayant préparé et présenté ces documents puis en indiquant que chaque année la fédération maintient le nombre d’adhérents alors même que le nombre d’agriculteurs réduit.

Il a aussi indiqué que l’agriculture était actuellement dans une situation complexe. Cette expression allait être reprise à de nombreuses reprises tout au long de l’assemblée générale par les différents interlocuteurs présents dans la salle.

 

 

 

 

 

 

 

Le réseau, au cœur des échanges

 

 

Cette année, la FDSEA avait choisir de développer la thématique des réseaux au cours de son assemblée générale. Et d’abord cette thématique s’explique par l’appartenance de la FDSEA à la FNSEA.

 

 

Le rapport d’activité de la fédération a ensuite été présentée en vidéos, suivies de commentaires en salle. Marie-Odile Morin conduisait cette partie de l’AG.

Elle a au préalable rappelé une question récurrente des adhérents : « Que fait la fédé ? »

 

 

Et de répondre : « Vos inquiétudes sont nos inquiétudes. Il y a du travail qui se voit et du travail qui se voit beaucoup moins ou à plus long terme. En 2015, on a eu une action mouvementée. On s’est rendu sur les routes : blocage SNCF, blocage de la RCEA, manifestations à Louhans. On se rend compte lors de la manifestation que les gens en ont marre. A Louhans, il y avait 90 tracteurs et 200 éleveurs. Ce jour-là on a joué les bourrins. »

 

 

Et d’ajouter : « C’est pendant les crises qu’on peut travailler. Les crises font souvent avancer. ».

 

 

Les différentes commissions ont été ensuite présentées au cours de courtes vidéos : leurs activités de l’année et leurs perspectives.

 

 

 

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La nouvelle PAC questionne

 

 

La nouvelle Politique Agricole Commune a fait l’objet de débats, de discussions et d’échanges avec les élus et les représentants de l’État présent. L’année 2015 a vu le développement et la mise en place de cette PAC. Et le réseau est revenu une nouvelle fois dans les discussions à travers la nécessité pour les exploitants et la FDSEA de s’appuyer sur le département et sur la région.

 

 

Marie-Odile Morin a rappelé aussi la problématique du foncier pour les exploitants agricoles : « Le foncier nous divise souvent. Il faut arrêter de se diviser et le gérer.

 

 

Christian Bajard, secrétaire général de la FDSEA a pour sa part rappelé les relations de la FDSEA avec les administrations. Il a notamment cité le cas des cellules d’urgence lors des difficultés climatiques vécues par les exploitants agricoles. Des enveloppes ont été mises à disposition pour les agriculteurs. 2200 dossiers ont été traités dont 400 à 500 dossiers en situation critique.

 

 

Selon Christian Bajard, la FDSEA maintient une réflexion sur l’accompagnement des exploitations avant qu’elles ne s’enfoncent trop.

 

 

Luc Jeannin est revenu pour sa part sur la rigidité des contrôles des exploitations, dénoncées par les exploitants. Après avoir contacté le Premier ministre par courrier, la FDSEA indique que le travail est en cours. Notamment et afin que les contrôles soient mieux vécus, plusieurs actions sont en cours et seront approfondies : d’abord le passage de l’information aux agriculteurs s’impose. En effet beaucoup de règles passées ces dernières années sont méconnues et les agriculteurs ont des difficultés à les assimiler.

 

 

Dans ce sens, Joël Limouzin, Vice-président de la FNSEA a rappelé les difficultés des agriculteurs : des difficultés pour faire des réserves d’eau, la PAC et les difficultés d’application de celles-ci, les difficultés d’administration des dossiers d’aides en 2015-2016.

 

 

« Tout le monde s’évertue à aider les agriculteurs. C’est un vrai sujet aujourd’hui » a-t-il exprimé.

 

 

La simplification administrative a aussi été développé en tant que sujet crucial pour les agriculteurs. Les avancées sur ce point semblent en cours, même si actuellement elles ne sont pas vécues comme telles par les exploitants agricoles.

 

 

Puis revenant sur la question des contrôles des exploitations, Joël Limouzin déclare : « Nous avons trouvé dans certaines situations un manque de respect de l’agriculteur. Nous avons donc demandé que les agriculteurs soient informés 48 heures à l’avance du contrôle. En effet, ce contrôle est vécu comme un stress important pour tous les agriculteurs. Nous nous sommes aussi rendus compte que le contrôle se passait bien quand un tiers participe pour accompagner un agriculteur et pour éviter de signer n’importe quoi. Le réseau syndical a toute sa place dans ce sens. ».

 

 

Un dépliant à destination des agriculteurs doit aussi permettre de les accompagner lors des contrôles. La FDSEA a d’ailleurs organisé 4 réunions en 2015, réunissant 300 agriculteurs.

 

 

 

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Des pratiques questionnées

 

 

 

Tout au long de l’assemblée générale, la salle posait des questions aux membres du bureau. Et de nombreux agriculteurs présents ont montré leur véritable interrogation sur l’avenir du secteur et aussi sur la volonté politique d’accompagnement de celui-ci. Ainsi un agriculteur interrogeait : « Est-il crédible de poursuivre les discussions quand on se trompe de deux milliards ? ». Joël Limouzin a rappelé l’erreur du Premier Ministre sur le sujet mais aussi la cacophonie des services que ce soit pour le financement des conversions au bio ou au niveau de l’agence de paiements.

 

 

 

Toujours dans les pratiques, la question des prix a aussi été récurrent que ce soit pour la filière laitière ou la filière viande. Les agriculteurs ont clairement exprimé leur volonté de pouvoir vivre de leur métier et de reconquérir du marché intérieur. « Sur les prix, c’est un travail de longue haleine » indiquait Christian Bajard.

Pour la section céréalière, la situation est complexe depuis trois ans. Et les agriculteurs voient peu d’espoir d’évolution pour ce secteur. L’idée de la FDSEA est d’aider les exploitants à trouver des débouchés.

 

 

 

Quelles que soient les sections, l’alimentation scolaire et collective a été au cœur de discussions. Des débouchés locaux semblent être une solution intéressant les agriculteurs, lesquels sont prêts à travailler avec les communautés de communes au lieu de travailler seulement avec les communes. Dans ce sens, une convention semble en voie de signature pour permettre aux agriculteurs d’accéder aux appels d’offre.

 

 

Un autre sujet récurrent traité lors du rapport d’activité concernait l’environnement. Lionel Borey a ainsi parlé de la gestion des produits phytosanitaires et de l’épandage, mais aussi du respect de la biodiversité et des zones Natura 2000. Pour ces dernières, la FDSEA estime que les projets d’extension des zonages est inacceptable. « 11% du territoire départemental est déjà protégé. ».

 

 

L’assurance des agriculteurs

 

 

Ce fait n’est pas nouveau, mais se confirme. Dans la viticulture, de nombreux agriculteurs ne sont pas assurés. Pour la FDSEA, pourtant, la question se pose de savoir s’il faudra rendre les assurances obligatoires. Pour Joël Limouzin, le Fond de Calamité Agricole doit être maintenu, ne serait-ce que pour les pertes financières. ».

 

 

La solidarité reste selon lui importante au niveau agricole.

 

 

Puis il est revenu sur l’agriculture bio, laquelle semble connaître un véritable attrait : « Il y a un véritable attrait sur la conversion bio. Ce que nous redoutons, c’est de faire la conversion bio avec des aides à la conversion et l’aide au maintien. Cette aide au maintien doit-on la maintenir ? Et à quelle niveau ? »

 

 

Marie-Odile Morin a conclu le rapport d’activités : « On a besoin de vous. On a besoin de notre réseau pour faire avancer les choses. Et partout on doit être des acteurs. Il faut nous aider pour être présent dans ces lieux de décisions. On compte sur vous. Devenez des acteurs ou restez des acteurs. »

 

 

 

 

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Discussions avec les élus et les représentants de l’État

 

 

Jean-Claude Lagrange, en tant que Maire de Sanvignes, a accueilli la FDSEA. Il a exprimé son attachement à l’agriculture.

 

 

Puis il a laissé la parole au Président de la FDSEA 71, Bernard Lacour : « On souffre d’un vrai problème en France : de ne pas avoir choisi son modèle agricole depuis les années 1980. On a un vrai problème de compétitivité et un vrai problème de compréhension. L’absence de nos parlementaires montre l’écart entre un parisianisme cultivée et les acteurs du territoire. Je pense qu’aujourd’hui, on a la nécessité de s’organiser sur les territoires. On doit coller nos réseaux sur les communautés de communes. Il doit y avoir des échanges. On doit trouver une dynamique territoriale.

 

 

On veut approfondir le réseau avec les associations des maires, dont l’une est représentée aujourd’hui par Marie-Claude Jarrot. Nous avons d’autres partenariats avec la CGPME. On a la nécessité de trouver une vraie complémentarité entre nos filières professionnelles. Je pense que l’agriculture française a un bel avenir. Les efforts apportent un certain nombre de garanties à nos consommateurs. Il y a aussi une montée en puissance d’idéologues, contre le gluten, la viande etc. J’apporte tout mon soutien aux professionnels. Il n’y a pas d’activité économique sur notre territoire sans bon sens. »

 

 

 

Marie-Claude Jarrot pour sa part a déclaré, en tant que Présidente de l’association des Maires de Saône-et-Loire : « Je veux dire tout l’intérêt de la complémentarité entre maires et agriculteurs. Nous avons entrepris de prendre des chantiers. Le premier est celui du « manger français » hors domicile. Nous travaillons sur des échanges de compétences. Il ne suffit pas de dire qu’on va manger bio. C’est un peu plus compliqué que ça. On a débuté un travail de communication avec les agriculteurs dans les cantines. Ils seront dans nos cantines pour interpeller les parents sur l’importance de manger des produits de proximité. C’est notre deuxième chantier. Le troisième est celui de la signature d’un partenariat avec les associations des maires de Saône-et-Loire. S’agissant des maires ruraux, nous sommes sur la même ligne. Les maires sont conscients de cette proximité qui doit exister et existe déjà. Et vous pouvez compter sur nous. »

 

 

 

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Damien Lemière, Président des Jeunes Agriculteurs indiquait pour sa part : « On a vécu une année compliquée pour nous agriculteurs, nous fédération. Arrêtons de nous battre sur le constat de la crise. Qu’on nous donne une perspective. Si c’est pour aller vers du bio, qu’on nous le dise. Il faudra assumer qu’une partie de la population ne puisse se nourrir, car ce ne sont pas les mêmes modes de production. On pourrait imposer un 49-3 afin que les prix soient enfin rémunérateurs. Les agriculteurs, il faut qu’on entende nos demandes. On doit entendre qu’on n’est pas toujours en face de ce qui est demandé. Nous agriculteurs, il faut qu’on se remette en cause sur les volumes, avoir du volume constant chaque année. Cette recherche de prix, ce n’est que collectivement qu’on y arrivera Un second poste porte sur le matériel. Je veux vous parler des installations. En 2015, on a baissé le nombre d’installations. On était à 80 installations. Malgré l’augmentation cette année, on reste à une installation pour deux départs à la retraite. L’agrandissement et l’extension des surfaces n’est plus la solution. On voit des cas concrets où la taille peut impacter au contraire sur les crises. »

 

 

 

Frédéric Perrot, Président de la FRSEA Bourgogne Franche Comté, a ajouté pour sa part : « L’État a provoqué de nouvelles régions. On a choisi de se mettre en phase avec les orientations politiques. Beaucoup de choses passent par les Conseils régionaux. On le sait. On a un challenge, celui de conserver l’ancrage territorial. On souffre tous d’être écorné médiatiquement. Il n’y a que nous qui sommes en capacité de nous défendre. On a l’obligation de travailler avec l’ensemble des dilières et la grande distribution. »

 

 

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Christian Decerle, Président de la Chambre d’agriculture a fait part de quelques réflexions personnelles : « Je crois qu’il faut prendre très au sérieux les paysans. L’agriculture française est quand même menacée. Il y a deux secteurs qui n’ont jamais fait de bruit : la viticulture et l’oviculture. Ils ont le mieux résister à l’épreuve du temps. Et ce sont des secteurs qui n’ont pas reçu d’appui public. Dans les années 90, le monde paysan a eu l’occasion de rencontrer Jacques Delors à deux reprises. Je vois cet homme défendre la PAC en 1992. Je pense qu’une PAC, une politique publique concernant environ 30 pays, est une politique qui pose question et interroge. Il faut remettre des politiques publiques qui résistent à l’épreuve du temps. Il faut qu’on gagne la bataille de la communication et qu’on gagne confiance dans nos concitoyens. Il y aura des paysans s’il y a des revenus. Il faudra des dirigeants agricoles, pointus, performants. Cette agriculture irrigue une autre économie : vétérinaire, machines, etc. Il faut redonner des perspectives et dans la durée. A moins de 10 ans, ce n’est pas parlant. On est tous des êtres humains. Les paysans ont besoin d’être respectés. »

 

 

 

Pour sa part, André Accary, Président du Conseil départemental a déclaré : « D’abord la loi Notre a modifié des choses mais n’empêchera pas le Conseil départemental de vous accompagner. Mais nous devrons passer par la Région pour cela. Nous allons unir nos forces avec l’Ain pour être plus performants vis-à-vis du monde agricole. Il faut qu’on travaille. Nous avons de nombreuses responsabilités, de nourrir des bouches, notamment dans les collèges. Je ferai des annonces en septembre. Les collectivités locales peuvent avoir des responsabilités en tant que relais, en accompagnant. ».

 

 

Jean-Claude Lagrange, Conseiller régional, représentait Marie-Guite Dufay excusée. Il a déclaré : « Le périmètre d’actions a un peu changé. Mais la volonté est la même. La problématique, c’est qu’ici on est sur des territoires. On doit voir à plus long terme. Avec cette région, on a des lycées. Je crois qu’on ne doit pas faire chacun dans son coin sa politique. L’agriculture est un des sujets majeurs dont elle devra s’emparer. C’est un vrai enjeu économique. »

 

 

 

C’est enfin Gilles Payet, qui a achevé les réflexions en tant que représentant de l’État : « Les uns et les autres, nous vivons une année particulièrement difficile. Plus grave que tout cela, c’est cette multiplication de campagnes de dénigrement. Semaine après semaine, on voit se développer des campagnes. Tous ensemble, nous avons une vraie bataille de communication à mener. Notre pays est face à un risque de rupture entre la France des villes et la France des campagnes. S’ajoute à cela la crise des prix. Congrès après congrès, je suis surpris et impressionné par la volonté de faire face.

 

 

Dans certaines crises, la Saône-et-Loire a été un modèle pour la région. Sur les produits phytosanitaires, à ce stade, nous n’avons pas pris d’arrêtés. Nous travaillons sur une charte. La communication n’a de portée qu’en s’appuyant sur des actes. Travaillons ensemble sur l’aspect structurel. Je pense qu’on doit réfléchir ensemble. Il doit y avoir des discussions sur les droits de fermage. Ce droit doit-il continuer d’augmenter alors que l’immobilier baisse ? Nous devons aussi ne pas hésiter à nous poser un certain nombre de questions ».

Après une conclusion de cette assemblée générale par le Président de la FDSEA 71, les invités et les participants ont été invités à prendre le pot de l’amitié avant de poursuivre leurs travaux de réflexion dans l’après-midi pour certains d’entre eux.

 

 

 

Émilie Mondoloni et Annabelle Berthier

 

 

 

 


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