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samedi 25 avril 2015 à 08:50

Center Parcs (Le Rousset)

Plus de 250 personnes à Marizy, pour la première réunion publique de la CPDP



 

Plus de 250 personnes à Marizy,

 

pour la première réunion publique de la CPDP

 

 

 

Ce vendredi soir, la salle des fêtes de Marizy accueillait la première réunion publique de la Commission Particulière du Débat Public, portant sur le projet du Center Parcs du Rousset. Et ce sont plus de 250 personnes qui s’étaient déplacées pour l’occasion : élus, associations, entrepreneurs et simples citoyens.

 

 

 

Tous se sont montrés motivés par la soirée qui a duré 3 heures, dont l’objectif principal était d’introduire la démarche de la Commission Nationale du Débat Public, de présenter la Commission Particulière du Débat Public (CPDP) et d’apporter des éléments de connaissance du projet par le groupe Pierre et Vacances.

Entre ces présentations, la parole était donnée à la salle, dont les participants ont clairement pu indiquer leurs réticences et leurs questions pour les uns et leurs encouragements pour les autres. L’exaspération et l’agacement des uns et des autres pouvaient se lire sur les visages. La clameur des applaudissements marquaient les points d’intérêt des uns ; les discussions soutenues suivant certaines remarques marquaient quant à elles le désaccord des autres.

 

La CNDP sollicitée par le groupe Pierre et Vacances

 

Bien que le projet du Rousset ne soit pas soumis à l’obligation d’organiser un débat public, Pierre et Vacances a souhaité saisir la Commission Nationale du Débat Public. En effet, l’investissement total, hébergements et équipements est aujourd’hui estimé à 170 millions d’euros HT. Et la CNDP doit être obligatoirement sollicitée pour des projets dépassant 300 millions d’euros, ce qui n’est donc pas le cas sur ce projet.

 

Mais alors à quoi sert la CNDP ? Elle se présente comme une autorité administrative indépendante, qui a pour but d’animer les débats publics et permettre ainsi à chacun de s’exprimer.

Mais précise-t-elle « le débat public n’est ni le temps ni le lieu de la décision : c’est un temps d’ouverture, d’expression, d’écoute et d’échange. Il est organisé en amont de toutes prises de décision majeures. ».

Ainsi les objectifs du débat public présentés par Claude Brévan, responsable de la CPDP, sont d’informer le public sur le projet, ses enjeux socio-économiques et ses impacts sur l’environnement et l’aménagement du territoire. Ils visent aussi à permettre l’expression des différents acteurs : élus, acteurs institutionnels, acteurs sociaux et économiques, associations, experts, usagers, riverains etc.

Ils doivent permettre à tous de prendre connaissance des positions et des arguments de chacun, et d’éclairer le maître d’ouvrage par l’apport de nouveaux éléments de réflexion.

 

Conformément à la loi, « les dépenses relatives à l’organisation matérielle d’un débat public sont à la charge du maître d’ouvrage ou de la personne publique responsable du projet », c’est-à-dire de Pierre et Vacances.

 

Le groupe Pierre et Vacances a saisi la CNDP le 25 novembre 2014, laquelle a répondu favorablement à sa demande dès le 3 décembre 2014.

 

Comme l’a expliqué la responsable de la CPDP, le débat a demandé plusieurs mois de préparation : constitution de la commission, envoi d’un questionnaire distribué dans plus de 32 000 boîtes aux lettres de Saône-et-Loire, mise en ligne de ce questionnaire etc.

 

La CPDP a ainsi organisé des réunions et ateliers thématiques qui s’étaleront sur une période de trois mois. Tous les citoyens sont invités à participer à ces réunions publiques et ateliers.

 

Ainsi le 12 mai à 18h30, un atelier thématique sur les Stratégies de développement local se tiendra au Rousset. Le 13 mai à 18h30, c’est à Cluny que l’atelier Tourisme/retombées économiques se tiendra. Puis le 5 juin à 18h30, un atelier thématique sur les équipements publics et l’impact sur la vie locale se tiendra à Saint Bonnet de Joux. Le 6 juin à 14h, c’est de nouveau au Rousset que se tiendra un atelier environnement précédé d’une visite du site. Le 8 juin constituera une journée chargée avec à 14h à Jalogny, un atelier agriculture, suivi le soir à Charolles à 20h d’une réunion publique de mi-débat. Puis le 19 juin à 18h30, un atelier emploi et modèle économique et financement du projet se tiendra à Montceau-les-Mines.

Le débat public s’achèvera par une dernière réunion publique de clôture le 3 juillet à 18h30 à Marizy.

 

Un site internet est mis à disposition du public : http://cp-lerousset.debatpublic.fr

Vous pouvez suivre aussi les travaux de la commission sur les réseaux sociaux :

  • Twitter : @CPLeRousset-dp
  • Facebook : centerparcslerousset.debatpublic

 

Et après le débat ?

 

Comme l’a expliqué Claude Brévan, deux mois au plus tard après le débat, la commission publiera un compte-rendu du débat public. Ce document reprendra les éléments de l’organisation du débat, reviendra sur les étapes qui l’ont marqué et détaillera les sujets et les questionnements abordés. Pour cela, tous les débats sont enregistrés.

 

Parallèlement et dans les mêmes délais, le Président de la CNDP présentera un bilan donnant un éclairage sur les conditions d’information et de participation du public, sur la qualité des échanges, les difficultés spécifiques du débat.

 

Ces deux documents sont présentés comme étant utiles au maître d’ouvrage (Pierre et Vacances) pour faire évoluer son projet ou décider de l’abandonner. Ils devraient prouver au public que sa parole aura été écoutée et entendue. A partir de la date de publication du compte-rendu et du bilan, le maître d’ouvrage disposera de 3 mois pour faire connaître la suite qu’il souhaite donner au projet.

 

Composition de la commission particulière du débat public

 

Cette commission a été sollicitée par le groupe Pierre et Vacances et gère le débat public pour deux sites : Center Parcs du Rousset et Center Parcs de Poligny dans le Jura. Jeudi soir, la première réunion du débat pour cet autre site se tenait à Poligny avec près de 400 personnes.

 

Ce vendredi soir, la présidente de la commission Claude Brévan a pu présenter la composition de son équipe. Pour sa part, elle a déjà présidé trois débats publics : l’un sur le prolongement de l’A16, un autre sur la mise 2×2 voies de la RCEA et une dernière sur un parc éolien en mer dans le Calvados.

Les autres membres de la commission sont Xavier Bolze, Jean-Stéphane Devisse, Fatima Ouassak, Anne-Marie Odunlami, Philippe Quevremont et Bruno Védrine.

 

Première réunion : un succès pour Pierre et Vacances ?

 

C’est le Maire de Marizy, Emmanuel Rey, qui a ouvert la soirée de débat en indiquant nettement son approbation du projet. Et devant la salle des fêtes remplie d’élus et de citoyens, il a ainsi exprimé son contentement : « C’est un premier succès pour Pierre et Vacances. L’affluence. Le groupe n’était nullement tenu d’organiser ce débat ».

S’agit-il d’un succès de Pierre et Vacances ou d’un intérêt pour le sujet et un débat présenté comme illustrant la démocratie participative ?

Quoiqu’il en soit, de nombreux élus et responsables avaient fait le déplacement : Monsieur le Préfet de Saône-et-Loire, Monsieur le Sous-préfet de Charolles, le Président du Conseil Départemental, Monsieur Lagrange, Vice-Président du Conseil Régional, plusieurs maires dont Marie-Claude Jarrot et des représentants des chambres consulaires.

 

Le Maire de Marizy a conclu son intervention en réaffirmant son soutien au projet : « Je pense que c’est vraiment une chance et une opportunité qui ne se représentera pas. J’espère que c’est l’intérêt général qui prévaudra ».

 

Après la brève introduction de la soirée par le Maire de Marizy, c’est Madame Bonnot, Maire du Rousset qui a exprimé son appui à Pierre et Vacances : « Les intérêts économiques sont importants avec la création de centaines d’emplois, que ce soit pendant les travaux ou avec l’exploitation ».

 

Puis Claude Brévan a présenté la CNDP, le rôle de la commission et le calendrier des trois prochains mois.

Elle a alors donné la parole à la salle.

 

La première intervention a été demandée par l’administratrice d’Accueil Paysan Bourgogne. Celle-ci, à la lecture d’extraits d’un document trouvé sur internet, laissait entendre qu’un des membres de la commission manquait d’impartialité. Elle a ainsi demandé à la Présidente que Monsieur Védrine ne participe pas à la CNDP. La Présidente a répondu pour sa part, qu’elle étudierait ce texte de plus près avant toute prise de décision.

 

Sur une question portant sur la décision de Pierre et Vacances faisant suite au débat public, il a été répondu que le groupe devra motiver sa réponse.

 

Un membre du collectif du Geai du Rousset a, pour sa part, exprimé son analyse selon laquelle le projet était déjà fait et que les derniers documents mis à jour avaient été publiés tardivement (soit 10 jours avant cette réunion pour l’un, et seulement il y a 4 jours pour les derniers compléments). Il a été répondu que ce projet n’est pas inconnu.

 

Le Maire de la Guiche a tenu à exprimer son désaccord avec ses confrères de Marizy et du Rousset « s’inscrivant en faux, contre les collègues qui parlent d’activistes ou de groupuscules ». Il a remercié la CNDP de sa présence.

 

EELV, par la voix de Claire Mallard, a exprimé un manque dans la mise à disposition d’études environnementales. Le représentant de Pierre et Vacances a indiqué que des études étaient déjà en ligne et que d’autres seraient publiées dès leur finalisation.

 

Pierre et Vacances s’impose ?

 

C’était hier soir le sentiment d’un usager. Évidemment Center Parcs s’en est bien défendu : « Non, ils ne se sont jamais imposés. Aujourd’hui, le projet n’est pas arrêté. Nous sommes là pour essayer de dialoguer en amont ».

 

Un autre encore s’étonnait que les élus ne soient pas à la table du débat : « Ils sont là, mais ils ne sont pas à la table comme partie du projet. »

 

D’autres remarques ont porté aussi sur la gestion du projet de Roybon en Isère, projet de 247 millions d’euros. Sur ce dossier, le Président du CNDP a indiqué qu’ « il y avait une obligation de publier le projet, qui n’a pas été respectée par Pierre et Vacances ».

 

Présentation du projet de Center Parcs

 

La soirée s’est poursuivie par une présentation de l’implantation du projet et de ses composantes par Pierre et Vacances.

 

Ainsi le maître d’ouvrage a expliqué avoir étudié de manière approfondie une dizaine de sites. Celui-ci aurait été retenu car il se situerait hors de zones environnementales sensibles, en fonction de sa superficie et sa topographie et pour son accessibilité par rapport à la zone de chalandise (à savoir le bassin rhône-alpin et la Suisse).

 

Le représentant de Center Parcs a également indiqué qu’un travail était en cours avec des acteurs extérieurs à Center Parcs pour faire sortir les clients, au cours de leurs séjours.

 

Sa présentation s’est ensuite articulée autour des enjeux environnementaux, des enjeux liés à l’eau, au montage juridique et au financement du projet.

 

Ainsi les cottages représentent 104 millions d’euros et l’investissement des équipements 66 millions d’euros, pour ne citer que les plus gros postes.

 

Les emplois ont spécifiquement fait l’objet d’un focus. Ainsi en phase de chantier, l’exploitant évalue entre 250 et 500 emplois créés pendant deux ans. Puis, l’exploitation devrait permettre la création de 300 emplois, dont 85% en CDI et 60% à plein temps, soit entre 210 et 220 équivalent temps plein.

Une première répartition des emplois a été envisagée ainsi : 60 emplois de restauration, 18 en boutique, 45 en loisirs, 40 à l’accueil et administratif et 137 pour la maintenance et le ménage.

 

La présentation s’est conclue par la présentation d’un calendrier prévisionnel, si le projet devait reprendre à l’issue du débat. En effet, le temps du débat, le projet est arrêté. L’ouverture espérée aurait lieu dans l’été 2019.

 

Deuxième partie du débat : l’argent public au cœur du débat

 

Et la première intervention a consisté à demander pourquoi Pierre et Vacances ne pouvait pas se débrouiller sans les deniers publics.

C’est Jean-Claude Lagrange qui a alors pris la parole : « Aujourd’hui c’est un projet de partenariat avec les collectivités territoriales ayant pour mission de développer des activités économiques. C’est un projet qui crée de l’emploi, du travail pour les entreprises, raison pour laquelle on investit. On y a mis des conditions. D’abord, ce n’est pas un chèque. Là c’est un partenariat public/privé sécurisé. L’emprunt sera remboursé par le loyer versé par Pierre et Vacances. ».

 

André Accary, pour sa part, a rappelé que c’est un protocole d’intention qui a été signé et qu’il faut à présent approfondir le dossier. « Les élus ont une position positive : c’est de l’attractivité et de l’emploi ».

 

Plusieurs questions posées par des particuliers et des associations ont fait l’objet de réponses parcellaires, qui devraient être développées lors des ateliers thématiques : comme le coût des nouvelles infrastructures d’assainissement, la prise de risque financière de Pierre et Vacances jugée faible vs celles du département et de la région, ou encore concernant la définition du tourisme, les garanties financières mises en avant par Pierre et Vacances vues par certaines personnes comme une entreprise fragilisée ces dernières années.

 

Ironisant sur l’implantation de Center Parcs, un homme a ainsi exprimé qu’il lui semblait malvenu de financer le projet alors que le département présentait un déficit. « On attendait Center Parcs pour créer des emplois. C’est un miracle. Et c’est un miracle de trouver de l’argent pour ce projet ».

 

Plusieurs entrepreneurs ont tenu à montrer leur soutien à Center Parcs, malgré les critiques et parfois les insinuations sur la capacité de Center Parcs à faire vivre son installation au Rousset. L’un d’entre eux a ainsi fait appel à l’optimisme et à la confiance de chacun.

 

Deux propriétaires de chambre d’hôtes ont exprimé une franche réserve, l’un d’entre eux expliquant « je me retrouve en opposition à Center Parcs, parce que c’est un non-sens total. Des projets, j’en ai plein la tête. Moi aussi j’aurais aimé avoir de l’argent pour créer des emplois aussi ».

 

La dernière intervention a été laissée à Claire Mallard de EELV qui a appelé les élus à démontrer que les emplois créés n’impacteraient pas l’économie verte.

 

Pour cette première soirée de débat, la présidente de la CPDP s’est félicitée d’un débat équilibré où chacun a pu s’exprimer. Elle a remercié toutes les personnes présentes dans la salle et a encouragé les personnes intéressées à s’inscrire aux débats pour s’assurer de la bonne sécurité de ceux-ci.

En effet, plus tôt dans la soirée, elle avait exprimé sa crainte de ne pas respecter les règles de sécurité des salles en dépassant le nombre de personnes homologuées pour celles-ci.

 

Prochain débat le mardi 12 mai à 18h30 au Rousset, salle des fêtes : atelier Stratégies de développement local.

 

Émilie Mondoloni

 

 

 

 

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