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jeudi 13 juillet 2017 à 09:55

Décharge de Montchanin

Le projet de panneaux photovoltaïques repoussé une nouvelle fois



 

 

 

 

Cette décharge implantée sur le territoire de la CUCM a défrayé la chronique à la fin des années 1980 sur l’ensemble du territoire national.

 

L’Association de défense de l’environnement montchaninois (ADEM) a grandement contribué à l’époque et aux côtés du préfet à sa fermeture définitive et à sa mise en sécurité. Ce dont on se rappelle moins, c’est que cette mise en sécurité et son entretien sont aujourd’hui assurés par l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie). En effet, le site est orphelin depuis son abandon par son dernier propriétaire.

 

 

Cette décharge dont les sols sont pollués ne peut recevoir aujourd’hui de projets industriels complexes comportant une activité humaine sur site. Rappelons en effet que c’est bien la présence notamment de déchets de classe SEVESO qui en font un lieu extrêmement sensible.

 

 

Aujourd’hui encore le site est surveillé par l’association montchaninoise qui travaille avec les services de l’État. Cette surveillance et le suivi du site sont nécessaires car il faut extraire des lixiviats (jus de déchets), en assurer le traitement et assurer aussi le traitement des gaz produits sur site.

 

 

Toutefois Pierre Barrellon, Président de l’association et Alain Guiberteau, élu d’opposition à la mairie également membre de l’ADEM se veulent rassurants : les productions de jus et de gaz ont massivement réduit. Les lixiviats auraient été divisés par 5 depuis 2012 grâce à des travaux importants de couverture du site avec de nouvelles techniques de membranes hermétiques permettant de réduire la percolation des déchets par les eaux de pluie.

 

 

 

Un site qui pourrait accueillir une activité écologique

 

 

 

Telle une verrue sur le territoire montchaninois, la décharge est encore dans les mémoires et à la vie d’un certain nombre d’habitants. Certes elle a été réhabilitée. Toutefois elle est l’objet de craintes chez de nombreux habitants comme chez certains élus, nous indique Pierre Barrellon.

 

 

Dans ce contexte, il semble difficile d’aborder de nouveaux projets pour le site qui pourrait alors retrouver une nouvelle identité et une autre image. Le site d’une surface totale de 10 hectares est divisée en deux zones d’exploitation : une zone de déchets uniquement industriels et une autre dédiée à l’époque aux ordures ménagères.

Un projet d’installation de panneaux photovoltaïques est envisagé depuis de nombreuses années sur la partie comportant des déchets ménagers. Cette idée de valoriser le site orphelin a été lancée depuis de nombreuses années par l’ADEM.

 

 

Toutefois les premiers projets avaient été remis en cause pour des questions de rentabilité.

 

 

En 2012, la société Luxel proposait l’installation de ces techniques écologiques avec un consensus chez les élus de la municipalité. Les premières études réalisées ont alors montré un problème de rentabilité de l’installation.

 

 

Cinq ans plus tard, la donne semble avoir changé. La proposition du projet mis à jour est de nouveau présentée devant le conseil municipal le 15 juin dernier. Malgré la présentation de l’industriel et ses réponses apportées aux nombreuses questions, des inquiétudes persistent chez un certain nombre d’élus.

 

 

Il semblerait que Jean-Yves Vernochet ait donc décidé de retirer le projet de l’ordre du jour pour un vote ultérieur et permettre de mettre de nouveau à plat le projet.

Pourtant les membres de l’ADEM nous assure que le projet serait sans impact sur l’installation de stockage des déchets. Aucun trou ne sera percé pour l’installation des panneaux et les plots de béton permettant le maintien des panneaux seraient suffisamment massifs pour assurer la sécurité du site.

 

 

On lit la déception chez les membres de l’association qui indiquent : « On s’inscrit sur un site pollué qui passerait à une activité des énergies renouvelables »… de quoi redorer le blason du site et de la ville de Montchanin, laquelle montrerait au passage un possible avenir des décharges sur le territoire français.

 

 

Toutefois pour l’ADEM, le projet n’est que repoussé. Et ils veulent y croire. Ce projet ferait l’objet d’une convention tripartite entre la ville de Montchanin, l’ADEME (service de l’Etat) et l’entreprise LUXEL. Luxel paierait alors un loyer à Montchanin permettant à celle-ci d’assurer l’entretien du site.

 

 

Pierre Barrellon insiste sur l’importance du projet : « On a les éléments pour dire qu’on peut y aller. Nous sommes favorables à une installation d’une centrale photovoltaïque qui est sans impact sur l’installation des déchets. C’est la seule possibilité de réhabiliter le site. Il n’y a pas le moindre risque. »

 

 

Une lettre envoyée au maire de Montchanin

 

 

Dans ce sens et afin d’encourager Jean-Yves Vernochet, maire de Montchanin, il lui a envoyé une lettre afin que le projet des panneaux photovoltaïques puisse voir le jour.

Il écrit notamment : « La sécurité de nos concitoyens est et restera notre priorité. Les moyens mis en œuvre pour assurer la surveillance et la maintenance de notre site, qui continueront de faire l’objet de beaucoup de vigilance nous permettent d’envisager l’implantation d’une centrale photovoltaïque, sans impacter les mesures conservatoires en vigueur. La société Luxel qui a bien mesuré les contraintes locales et déjà implanté de telles installations sur des sites présentant des conditions d’exploitation difficiles, ne postulerait pas si toutes les conditions de garanties n’étaient pas réunies pour assurer la réussite de leur projet. ».

 

 

Et de conclure : « Alors Monsieur le Maire, vous avez l’opportunité de donner une image positive de votre commune en l’inscrivant dans le cadre d’un projet de développement durable. Votre majorité et une partie de l’opposition sont favorables à l’étude ce de projet. Si vous êtes convaincu du bien-fondé de cette démarche, ne faites pas le jeu de cette partie de l’opposition qui refusera cette proposition par principe quelques soient les arguments développés. ».

 

 

Une filière complète du traitement des déchets à mettre en place

 

 

 

En parallèle, l’ADEM souhaite aussi taper du point sur la table aussi bien auprès de la CUCM que des représentants de l’État. « Il y a une filière complète du traitement des déchets à mettre en place. Il faut arrêter la technique de la merde dans le trou » indique Pierre Barrellon.

 

 

Il revient notamment sur la technique de l’incinération refusée en Saône-et-Loire, mais dont les techniques ont selon lui bien évolué.

 

 

Alain Guibreteau a la dent dure en direction des élus pour sa part : « Quant aux élus, ils préfèrent laisser au suivant le soin de mettre en place des dispositions nécessaires mais impopulaires. Il ne sert à rien de culpabiliser les consommateurs à travers le tri sélectif. Les mesures sont à prendre en amont. La CUCM est un bel exemple. Dans le Plan Local d’Urbanisme Intercommunal publié le 13 avril 2017, rien n’est proposé pour atteindre l’objectif 2025 : la réduction de 50 % de déchets stockés ! L’exemple de Montchanin n’a pas servi. La réflexion stérile se limite encore au devenir du centre de stockage de déchets de Torcy. C’est un peu tard ! Les solutions de facilité sont épuisées. La capacité de stockage de déchets a déjà été triplée, sans la moindre sécurité. »

 

 

Et de proposer une solution pour le territoire communautaire qui stocke actuellement ses déchets ultimes dans la décharge de Granges, dans le chalonnais : « Pour un prix inférieur à celui d’une éolienne, nous pourrions reconditionner Lucy 3 en incinérateur communautaire et produire 250 MW d’électricité en brûlant les déchets ménagers. C’est réalisable pratiquement sans rejets de particules et sans gaz à effets de serre ! Dijon, Lyon, Toulon, Avignon, Monaco, Lausanne et bien d’autres grandes métropoles ont fait ce choix, alors que Marseille se ridiculise avec sa monstrueuse décharge. Malheureusement, aucun élu de la CUCM, n’a voulu ne serait-ce qu’examiner cette solution, propre et génératrice d’emplois. Cette éventualité est déjà écartée ! ».

 

 

 

Et de poursuivre : « Il serait temps d’une part de stopper cette escalade de production inconsidérée de déchets ! Mettons en place de vraies filières de traitement des déchets. Cessons de faire le jeu des lobbies qui nous manipulent. Des techniques propres existent, il appartient à nos élus de les mettre en application et de les développer. Allons-nous enfin privilégier l’intérêt collectif plutôt qu’une éventuelle réélection ? »

 

 

Et de conclure : « Nous voulons contribuer avec nos moyens au sauvetage de notre milieu naturel à qui l’on ne peut plus demander aveuglément et indéfiniment de tout avaler ».

 

 

L’ADEM souhaite faire entendre sa voix non seulement pour Montchanin mais aussi pour la CUCM et le territoire national, afin que « des pratiques d’un autre temps cesse » et qu’une véritable politique globale de gestion des déchets soit enfin mise en place.

 

 

Quelle sera la position de la CUCM face à ces propos ? Ces question peuvent-elles avoir une influence sur l’orientation actuelle de la CUCM ?

 

 

Entre la décharge de Montchanin et celle de Torcy toujours en activité, la CUCM a deux dossiers très sensibles à traiter sur la thématique des déchets.

 

 

 

Affaire à suivre.

 

 

EM

 

 

 

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Photo d’archive de la décharge de Montchanin

 

date de 1983, fournie par l’ADEM.

 

 

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