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mercredi 9 janvier 2013 à 02:17

Risques majeurs en Saône-et-Loire

Le DDRM : un document public pour informer et responsabiliser



 

 

Un document public pour informer et responsabiliser

 

 

Le préfet de Saône-et-Loire François Philizot et les acteurs de la sécurité civile dans le département ont présenté ce mercredi le nouveau Dossier départemental des risques majeurs (DDRM) de Saône-et-Loire. Ce document de cent vingt pages, remis à jour tous les cinq ans, fait le point sur tous les risques, présente l’organisation des secours et donne les éléments pédagogiques indispensables en cas de catastrophes.

 

 

 

 

 

 

Un document qui recense tous les risques naturels et technologiques propres au département, répertorie les communes soumises à un risque majeur, les enjeux, les comportements à adopter en cas de danger… À première vue, ça peut faire peur. Mais l’objectif du Dossier départemental des risques majeurs (DDRM) de Saône-et-Loire est tout autre puisqu’il contribue avant tout à plus de sécurité en apportant, en amont, un maximum de connaissances qui permettront, en cas d’incidents ou d’accidents, aux communes, à leurs habitants et à tous les autres acteurs concernées d’adopter les bons réflexes.

Le code de l’environnement, dans son article L 125-2 précise en effet que les citoyens ont un droit à l’information sur les risques majeurs auxquels ils sont soumis dans certaines zones du territoire et sur les mesures de sauvegarde qui les concernent.  Et le dossier départemental des risques majeurs constitue un élément du dispositif réglementaire de l’information préventive.

 

 

« Apporter de la sécurité »

 

 

« Il ne s’agit pas de céder au catastrophisme, mais plutôt d’apporter une garantie pour la tranquillité, le sécurité et la paix, confirme le préfet de Saône-et-Loire, François Philizot. C’est un état des lieux de la somme de connaissances en matière de risques. Ce document n’est pas fait pour susciter la peur, ni créer une certaine anxiété, mais pour apporter de la sécurité avec des connaissances des faits. Ce travail doit être utile aux habitants si une catastrophe survient. Il doit leur permettre de maitriser le risque le mieux possible. »

Le DDRM mentionne ainsi les mesures de protection et de prévention, précise l’historique des évènements qui peuvent constituer une mémoire du risque et récapitule les principaux études, sites internet ou documents de référence susceptibles d’être consultés pour une complète information. Il est adressé à toutes les communes du département et est consultable en préfecture et sous-préfectures de Saône-et-Loire comme sur le site internet départemental de l’Etat : www.saone-et-loire.gouv.fr

 

 

Un outil pour responsabiliser

 

 

Outil pédagogique et d’information, il a été conçu pour permettre à quiconque s’intéresse à la question de trouver les réponses légitimes en matière de sécurité. « Il doit permettre de s’approprier ses propres règles de sécurité, souligne de son côté, Jean-Yves Ledemé, directeur départemental du service interministériel de Défense et Sécurité Civile. Ce document contient aussi des informations sur les signes qui peuvent permettre d’identifier un poids lourds transportant des matières dangereuses ou encore dicte le comportement à adopter en cas d’alerte, tout en apportant de nombreux conseils… On compte sur la responsabilisation des uns et des autres. Certains exercices de sécurité nous montrent encore que c’est vraiment nécessaire. »

« C’est un travail de culture collective de sécurité civile », selon Xavier Czerwinski, directeur de cabinet du préfet.

 

 

Un document retravaillé et enrichi

 

 

La première version du DDRM a été élaborée en 1995. Une première fois actualisée en 2006, ce document a donc été à nouveau enrichi en 2012.  Il l’est tous les cinq ans en principe. Pourquoi aussi souvent alors même que tout le monde devrait avoir intégrer les risques après l’édition du premier document ? Tout simplement parce que les connaissances et les risques évoluent au fil des années.

« Il y a aujourd’hui des risques que l’on ne mesurait pas bien il y a quelques années, confirme le préfet. Dans les années 90, par exemple, les mouvements de terrains et le bâti fragilisés par la dilatation de l’argile ou la sécheresse (La commune de La Chapelle-sous-Dun connaît ce problème avec des cavités naturelles et souterraines) n’étaient pas forcément pris en compte. Tout comme le risque sismique. Il était passé sous silence dans une partie de la France, mais aujourd’hui on y pense en constatant que les Vosges et la Vallée du Rhône sont deux régions où il y a un risque sismique. » L’essentiel du département de Saône-et-Loire est, lui, en risque sismique faible, et le risque est modéré dans le Revermont et aux contreforts du Jura.

 

 

Parce que les risques évoluent…

 

 

Le phénomène d’inondation a également évolué. Les enjeux sont mieux mesurés grâce à la mémoire humaine et photographique. « On recherche ce qui s’est passé il y a plusieurs années et décennies et on affine nos connaissances potentielles.  Nous avons ainsi retravaillé le document sur le Val de Saône avec la crue de référence de 1840 »
Les risques liés à l’activité de l’Homme évoluent également : les méthodes de production changent les risques industriels. La fermeture du dépôt pétrolier de Chalon-sur-Saône réduit aussi les risques sur ce territoire. « Il y a donc une nécessité d’adapter régulièrement ce document pour tenir compte de l’état de la connaissance et des risques, et diffuser ainsi l’information la plus précise possible aux maires », conclut le préfet sur le question.

 

 

D. C.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le DDRM précise enfin les collectivités qui sont soumises à l’obligation de réaliser un dossier d’information communal sur les risques majeurs (DICRIM) et un plan communal de sauvegarde (PCS).

 

 

Le Dossier d’information communal sur les risques majeurs (DICRM)
En Saône-et-Loire, 305 communes sont soumises à un risque majeur au moins, donc à l’obligation de réaliser un DICRIM.
Le DICRIM est constitué d’une synthèse des informations portées à la connaissance du maire par le préfet à l’aide du DDRM, complétée par les informations et mesures dont le maire a connaissance sur sa commune :
– événements et accidents significatifs à l’échelle de la commune ;
– actions de prévention, de protection ou de sauvegarde intéressant la commune ;
– dispositions spécifiques dans le cadre du plan local d’urbanisme.
Ce document doit être mis à la disposition des habitants.

 

 

Le Plan communal de sauvegarde (PCS)
Selon la loi de modernisation de la sécurité civile du 13 août 2004, 113 communes sont dans l’obligation réglementaire de rédiger un PCS qui doit recenser l’ensemble des dispositifs d’intervention pour faire face à une crise qui interviendrait. À ce jour, 53 PCS obligatoires ont été réalisés soit 47 % des communes concernées (en Saône-et-Loire comme en France).
Par ailleurs, dix autres communes ont élaboré un plan communal de sauvegarde sans être soumises à cette obligation réglementaire.
L’année 2013 sera consacrée à développer la rédaction des PCS des communes soumises à l’obligation réglementaire.

« Pour les communes les plus importantes, il n’y a pas de souci, explique le directeur de cabinet du préfet. Pour les plus petites en revanche, c’est plus difficile. Techniquement d’abord avec un manque de moyens et de personnel d’où notre objectif de les accompagner. Il y a aussi un déficit de crédibilité : le risque est parfois minimisé. Dans certaines communes ou entreprises, on entend dire cela n’arrivera pas chez eux. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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