Projet de Center Parcs (Saône-et-Loire)
Un débat animé
Un débat animé
Ce vendredi 23 janvier, la salle des fêtes de la Guiche accueillait une nouvelle réunion publique du collectif du Geai du Rousset, qui milite contre l’ouverture d’un Center Parcs au Rousset.
Cette soirée a permis le dialogue, parfois animé, entre à la fois des défenseurs du Center Parcs, des opposants, mais aussi des hésitants.
Le Geai du Rousset pour informer
Le premier temps de la soirée s’est appuyé sur la présentation du projet Center Parcs et des principaux enjeux (financement public, emploi, environnement etc.) à travers une exposition de panneaux, dont les informations sont tirées essentiellement du protocole d’accord signé entre Center Parcs, le département et la Région.
Puis l’animateur a fait écouter à la salle un extrait d’une émission radio de France Inter diffusé le 23 décembre dernier et portant justement sur le fonctionnement du groupe Pierre et Vacances et leur stratégie d’expansion des Center Parcs sur le territoire français.
La personne interrogée indiquait alors que Center Parcs faisait face à une baisse de son chiffre d’affaires en France et à une érosion de la fréquentation des Center Parcs. Elle insistait sur un développement de Center Parcs s’appuyant davantage sur la création d’un parc immobilier que sur les recettes des fréquentations de ses parcs.
« Au moins, il va se passer quelque chose avec Center Parcs »
C’est par cette phrase qu’a débuté la suite de la soirée-débat. Un habitant du Rousset indiquait son positionnement en faveur de Center Parcs. Il a indiqué, comme d’autres dans la salle, être pour, avec l’idée que cela peut attirer des gens.
Pour les personnes présentes, la conjoncture économique a fait l’objet d’un vif débat : les uns défendant les emplois créés par Center Parcs, les autres indiquant la précarité de 40 % des contrats proposés et le financement du projet par des fonds publics.
A la place de Center Parcs, qui créera des emplois ?
Rapidement les sympathisants de Center Parcs ont reproché au Collectif du Geai du Rousset de s’opposer sans proposer d’alternative, surtout en termes d’emploi.
Plusieurs membres du collectif ont alors répondu que des idées, ils en avaient plein, mais qu’ils ne proposeraient pas un projet « clé en main ».
Toutefois, les échanges ont montré une réflexion nourrie au sein du Collectif sur les questions des équipements à destination des personnes âgées, des centres de loisirs pour enfants, des collèges, l’amélioration de l’assainissement dans les petits bourgs etc.
Les intervenants du collectif ont rappelé à plusieurs reprises la difficulté de se présenter contre un projet. Mais l’ont-ils rappelé tout au long de la soirée, le projet est financé par des fonds publics, un financement public jugé trop important dans une situation de crise économique, sociale et environnementale.
Une position difficile pour certains élus
Marion Durand, Maire de Saint Martin de Sallencey, petit village du clunisois, a indiqué à l’écoute du débat la difficulté de sa position : « En tant que mère de famille, je ne cautionne pas Center Parcs. Mais en tant que Maire d’une petite commune, c’est un vrai dilemme. Actuellement, je n’ai pas d’arguments, d’où ma venue à cette réunion. ».
Face à la question des engagements financiers du département, de la région et des communes, un autre élu a indiqué que Center Parcs serait amené à payer sa cote-part des investissements sur ses consommations (pour l’eau par exemple), indiquant selon lui qu’une partie des inquiétudes du collectif était infondée.
Des données chiffrées laissent certains perplexes
Dans la salle, un habitant du Rousset a fait part de son agacement face à tant de chiffres. Un autre a mis en doute l’origine des chiffres évoqués. D’où viennent-ils ?
Les membres du collectif ont indiqué qu’ils tenaient ces chiffres du département et du groupe Pierre et Vacances lui-même.
« Ce qui importe, c’est de savoir ce qu’on préférerait en faire »
C’est ainsi qu’une femme de l’assemblée a sans doute réuni tous les participants de cette soirée sur une même idée : celle de se réapproprier les projets. Un jeune agriculteur rétorquait pour sa part, qu’il était bien dommage de devoir passer par de telles situations pour être capable de construire ensemble les projets.
Dans le même sens, Stephen Kerchove, Délégué Régional d’Agir pour l’environnement indiquait : « Ce qui est regrettable, c’est d’arriver trop tard. Il y a les seigneurs en haut qui imposent leurs projets aux serfs. Mais on n’est pas que de la merde. Ce qui est important, c’est le dialogue en amont. Les citoyens ne sont pas là que pour avaler de grands projets ».
Et le dialogue s’est en effet poursuivi autour d’un pot. Une prochaine réunion est prévue par le collectif le 14 février à Cluny.
Pour plus d’informations et contacter le collectif :
http://www.centerparc-le-rousset.org/
geaidurousset@gmail.com
Émilie Mondoloni