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mardi 22 août 2017 à 10:21

Prendre de la hauteur !

Maud Perron, une ascension à 4810 m pour un 14 juillet de feu !



 

Maud Perron s’est offert pour le 14 juillet, une aventure unique, particulière et pleine d’émotions. Elle a gravi le sommet du Mt Blanc après moult aventures et péripéties !
Elle nous livre son épopée et son vieux rêve enfin réalisé !

Maud a 25 ans. Elle réside à Saint-Vallier. Elle est très sportive et après avoir occupé les courts de tennis du Bassin Minier, elle s’est dirigée vers le triathlon.

Côté professionnel, elle a travaillé aux Lycées Parriat et Léon Blum. Puis elle a passé le concours d’adjointe administratif de l’éducation nationale qu ‘elle a réussi haut la main. À la rentrée, elle intègre le C.I.O de Montceau-les-Mines.

Depuis plusieurs années, un rêve occupait son esprit et ses pensées. Maud voulait faire le Mont Blanc. Une idée fixe, un rêve de gosse. Mais toujours, il y avait une raison pour ne pas le faire, ou ce n’était pas le moment, ou pas les finances, bref… Il fallait attendre !

Mais ce mois de décembre 2016, elle contacte la maison des guides de Chamonix et signe le contrat : ce sera pour juillet 2017 avec l’option 5 jours et par la voie des 3 monts : le Mont Blanc du Tacul, le Mont Maudit et le Mont Blanc !

Maud choisit cette option pour mettre toutes les chances de son côté.

Le Mont Blanc en 5 jours permet de s’acclimater à l’altitude en montant par paliers, d’apprendre à utiliser le matériel spécifique nécessaire pour cette grande ascension (crampons, piolet…) et d’évoluer encordé en haute montagne au milieu de paysages exceptionnels. Ce stage demande d’avoir une très bonne condition physique et une pratique régulière d’un sport d’endurance.

De ce côté, ça va ! Elle avait six mois pour se préparer physiquement et se faire mentalement à l’idée, que cette fois, c’était la bonne, enfin, son rêve au bout des crampons !

« Pour la préparation physique j’ai bossé l’endurance, le footing, le vélo, la rando avec dénivelé.. à raison de trois séances par semaine ! J’ai continué mes entraînements de triathlon avec les membres du tri de Montceau-les-Mines. J’ai fait les sorties ski avec le Ski Club du Bassin Minier,… Tout se présentait plutôt pas mal mais tout au fond de moi, j’avais une grosse angoisse, celle de ne pas réussir ! »

Puis, le jour J arriva. Le départ : Lundi 10 juillet, à 10h, rendez-vous à l’Argentière avec un groupe de 6 personne et un guide. Direction le refuge Albert 1er avec des sacs de 12kg sur le dos : crampons, doudounes, chaussures,… On part pour l’école de glace afin de se familiariser avec les crampons et la technique du piolet. Cette journée doit permettre au groupe de faire connaissance et de tisser des liens.

Mardi 11 juillet : 2ème jour : lever 4h45 et direction le sommet des têtes Blanches à 3460m puis redescente sur l’Argentière.

Mercredi 12 juillet : 3ème jour : lever 6h, direction l’Italie par le tunnel du Mt Blanc, Courmayeur et objectif le refuge Torino à 3375m pour de l’entraînement encordé et du piolet : « On est toujours actif  mais gros mal de tête, migraine ophtalmique ! Le jour J approche, il faut que ce mal de tête s’en aille ! Il est hors de question que je ne le fasse pas ! Il est hors de question de renoncer ! Aspirine pour combattre le mal des montagnes … »

Jeudi 13 juillet : 4ème jour : traversée de la Vallée Blanche jusqu’au refuge des Cosmiques. Les courageux montagnards prennent de plein fouet le programme du lendemain : le Mt Blanc du Tacul, le Mt Maudit et le Mt Blanc !

« J’ai mal aux talons ! Mais…je ne lâcherai rien ! »

Jour J : vendredi 14 juillet

Lever à 1h du matin. C’est le jour tant attendu :

« J’ai pas fermé l’oeil de la nuit ! Grosse nuit blanche ! »

Petit-déjeuner et départ à 1h 45 à la frontale, la tête dans le guidon pour 7h30 d’ascension sous les étoiles …

« On a un guide pour 2, c’est une belle et longue course qui nous attend par les trois Monts. Le premier sera celui du Tacul (4248 m), puis le Maudit (4342 m) pour ensuite clore la trilogie par le Mont Blanc. On monte, on monte, on a l’impression que ça ne va jamais s’arrêter ! Le Mont Blanc du Tacul ! Ouah…du très, très dur ! Grosse pente de glace au piolet ! Coup de chaud ! C’est haut, y a le vide !, les crevasses ! J’ai confiance totale en mon guide Antoine …

A 4h50, on rejoint l’autre cordée au moment d’un passage de glace au piolet pour rejoindre le Mont Maudit ! Un passage délicat, la pente se dresse jusqu’à 45° degrés. Il faut l’attaquer de face, planter le piolet dans la neige et enfoncer les crampons . L’effort est intense, il faut être concentré à l’extrême. Il y a 1000m de vide au dessous. Les conditions météos se dégradent, le vent souffle à 70 km/h ! ça brasse, ça remue sec ! Il fait froid ! -20° ressentis…

L’ascension du Mont Blanc est difficile, c’est de la pente, il faut monter mais le vent remue et ça souffle fort ! Difficile de respirer, on sent le manque d’oxygène ! Petits pas… froid… la neige vole, virevolte au rythme des rafales de vent !

Allez, plus que 200 m ! On y va tout doux. Ces derniers mètres de dénivelé sont terribles !

Et puis, moment magique : 7h52 : le Mont Blanc, le sommet !

Ça y est ! Je l’ai fait ! Envolées les angoisses, disparus les maux de talons, le froid, c’est de l’émotion pure ! Tu chiales, tu pleures de joie ! Je l’ai voulu ce moment et c’est encore plus intense que je le pensais ! C’est absolument magnifique ! Grosse joie… On ne s’attarde pas quand même ! »

Bon, maintenant, il faut maintenant redescendre !

Antoine nous prévient : « Quand on atteint un sommet, nous ne sommes qu’à la moitié du chemin et ce qui nous reste est parfois plus compliqué avec la fatigue. Le sommet est atteint mais la course se finit à l’hôtel dans la vallée !

On devait revenir par le dôme du Goûter, mais notre guide préfère reprendre la même voie, trop d’accident dans la semaine précédente ! Je ne ressens pas la fatigue, j’écarquille les yeux et je vois tout ce que la lumière du jour a découvert !

Petits pas sur les arêtes, prudence ! J’ai grosse confiance en notre guide et entre nous, les 5 jours de préparation ont été vraiment profitables ! Restez bien concentré pour la descente ! Je me retrouve à Chamonix vers 16h30, j’appelle ma mère et je rassure tout le monde ! »

Maud reste deux jours aux Houches pour se remettre de ses émotions et de cette semaine exceptionnelle.

Pour l’an prochain, elle envisage déjà la suite… Ce sera l’Aiguille Verte ! Mais avant elle se prépare pour le marathon du Charolais le 4 novembre !

«On se rend compte de l’impact du réchauffement climatique, de la diminution des glaciers,.. C’est vraiment une superbe aventure mais également une réelle prise de conscience d’ un monde fragile qu’il faut protéger ! »

J.L Pradines

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