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jeudi 16 août 2012 à 08:06

TEMOIGNAGE : Dans les coulisses des castings de jeux télévisés (Vécu)

La production ne recherche pas des têtes d’ampoules mais des gens qui font le spectacle…à leurs dépens



 

Ils sont nombreux les amateurs de jeux télévisés qui n’hésitent pas à courir les castings pour avoir la joie de passer à la télé. Et surtout de gagner une petite ou grosse somme, quand dame chance est de la partie.

 

 

 

 

Malheureusement, au fil des ans, et avec l’apparition des émissions de téléréalité, les critères de sélections ont changé. Et pas dans le bon sens !

 

Remporter la vitrine du « Juste prix » ou montrer son incroyable talent de chanteur dans « N’oubliez pas les paroles », quoi de plus amusant, pour peu qu’on soit un peu extraverti. Du désir à la réalité il n’y a qu’un pas. Qu’il était possible de franchir facilement il y a quelques années mais qui est devenu mission impossible de nos jours. Sauf si…

 

Ainsi, dans les années 1980, à l’époque de « Tournez Manège », « La Roue de la Fortune » «Le Monde est à vous » (hé oui, ça remonte à loin), il suffisait de s’inscrire par courrier, d’envoyer une photo et d’attendre tranquillement la convocation au casting. Celui-ci se déroulait dans une ambiance bon enfant. On demandait au candidat potentiel de ne pas être trop timide, d’être souriant et pas trop inculte quand même. Histoire d’avoir un peu de répartie face au présentateur. Jamais, au grand jamais, à cette époque, on a vu de candidats hystériques et prêts à tout pour se démarquer du lot. Il faut dire qu’à l’époque, ils n’étaient pas aussi nombreux qu’aujourd’hui et les sommes en jeu bien moins importantes.

 

De plus, on rencontrait souvent les mêmes amateurs de jeux télévisés sur les différents castings et on avait fini par devenir une bande d’amis. A cette période, le but était de s’amuser et de rencontrer d’autres personnes, dans une ambiance chaleureuse. Vingt ans plus tard, certains se remémorent encore les anecdotes survenues sur les castings ou les tournages. Ainsi, pendant le tournage de « Tournez Manège », le candidat choisi était si heureux d’avoir gagné qu’il a soulevé sa partenaire tellement haut que celle-ci s’est tapé la tête dans le fameux manège qui était en matériau fort dur. Résultat : le Samu en urgence et une belle cicatrice au cuir chevelu pour l’heureuse élue ! Et de nombreux passages lors des bêtisiers.

 

Pas de quoi enlever leur bonne humeur aux candidats qui, une fois la blessée sortie de l’hôpital, sont tous allés dîner au restaurant d’Evelyne Leclerc, les gagnants offrant le repas aux perdants. Parfois, lorsque le tournage durait deux jours, les joyeux lurons et luronnes faisaient le tour des boites de nuit parisiennes, sans dormir. Et immanquablement, au moins un d’entre eux ratait l’arrêt du TGV dans sa ville le lendemain pour cause de sommeil profond dans celui-ci.

 

 

Autre casting sympathique, celui de « La roue de la Fortune » présentée par Christian Morin en 1987. Rien à voir avec les candidats d’aujourd’hui sur le même jeu. Dans les années 80 donc, toujours des joueurs à l’aise devant les caméras, mais surtout, les castings étaient faits pour repérer ceux et celles qui répondaient correctement aux questions de sélection. Cinquante ou soixante questions de culture générale, assorties d’une présentation devant les futurs « castés » et les casteurs et enfin, un passage devant la caméra pour tester l’aisance devant cette dernière. Ici, pas de tenues osées, ni indécentes, ni même originales. Rien que des personnes vêtues très normalement.
Dans les années 2000, les castings avaient déjà changé. Les producteurs commençaient à introduire des candidats un peu excentriques et de plus en plus jeunes. Mais les quadragénaires avaient encore une chance d’être retenus. Et pour gagner sa sélection, par exemple au « Maillon faible » avec Laurence Boccolini, il fallait déjà sortir un peu du lot, mais la culture générale ne constituait pas un critère de réussite au casting. On a pu voir ainsi quelques belles « perles » de candidats complètement ignares et à l’ouest. Ce qui faisait dire à l’animatrice ces phrases très représentatives de ces candidats : Qui a planté de la culture chez lui et ne voit toujours rien pousser ? Qui a le cerveau qui bourgeonne, mais n’a aucune bonne réponse qui y fleurit ? Qui, dans une époque où tout est jetable, est vraiment dans l’air du temps ? Qui, à force de semer des mauvaises réponses, va récolter sa sortie du plateau ? Qui a eu un bac avec la mention « revenez l’année prochaine » ? C’est le candidat malheureux du « Maillon faible » ! Celui dont les réponses sont vraiment irrésistibles.

 

 

 

 

Et là encore, les heureux sélectionnés se sont bien marrés sur le plateau. En mémoire ce jour d’enregistrement épique où une candidate, ayant vu dans les loges une armoire dans laquelle s’alignaient cinq ou six robes noires que Laurence Boccolini portait à chaque séquence, en a essayé une devant ses camarades hilares. Sans s’apercevoir que la présentatrice la regardait faire en haussant les sourcils ! Inutile de vous dire, chers lecteurs, qu’elle ne s’est pas gênée pour chambrer l’insolente lors de l’émission.

 

Que de fous-rires engrangés lors de ces castings, qui se déroulaient toujours à Paris. Depuis quelques années, la règle du jeu a changé. Que ce soit pour « La roue de la Fortune » version 2010, « Tout le monde veut prendre sa place » ou encore « Money Drop », le candidat est sur d’être sélectionné s’il répond à l’un ou plusieurs de ces critères : avoir un décolleté plongeant, des cheveux bleus, rouges ou verts, être enceinte, maquillée outrageusement pour les filles. Quant aux garçons, il faut qu’ils soient du genre mannequin, avoir une crête, un chapeau, un look déjanté, etc. A ce jour, les clichés ont aussi leur succès : dans chaque jeu télévisé, on recense au moins une personne homosexuelle, un retraité, un sexagénaire, un enseignant et quelques farfelus qui inventent des anecdotes trop invraisemblables pour être crues.

 

Dernièrement, lors d’un casting qui a eu lieu dans la région, on a atteint le summum : des filles très dénudées du haut et court-vêtues du bas qui n’ont pas hésité à faire le poirier au beau milieu de la salle. L’une d’elle avait un collier de perles qui a craqué sous l’effort de sa propriétaire, répandant les « joyaux » aux quatre coins du local. Une autre jeune fille, quant à elle était tellement ivre qu’elle se demandait tout haut ce qu’elle fichait là ! Et bien, vous y croirez si vous voulez, elles ont été retenues pour participer au jeu. Certes, le ridicule ne tue pas, mais est-ce-que ça vaut vraiment le coup ? D’autant plus que, il ne faut pas rêver : s’il y a effectivement quelques gagnants dans ces jeux, ce n’est pas forcément les candidats qui en profitent. En effet, la production recrute ces personnes qui font le « show » gratuitement, sans rien débourser ! Alors, le grand gagnant, c’est qui ? En même temps, on n’est pas obligé d’y aller, me direz-vous. Avec raison…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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