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mercredi 30 décembre 2020 à 18:56

Point sur la situation sanitaire en région Bourgogne-Franche-Comté, après les annonces du ministre de la santé

Les décisions seront prises le 1er janvier pour le durcissement du couvre-feu dans les départements concernés



 



 

 

Fabien SUDRY, Préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté, Préfet de la Côte-d’Or et Pierre PRIBILE, Directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) de Bourgogne-Franche-Comté, ont tenu une conférence de presse ce mercredi 30 décembre 2020 en début d’après-midi pour faire le point sur la situation sanitaire en région Bourgogne-Franche-Comté après les annonces du ministre de la santé.

Il s’agissait d’apporter quelques précisions après les propos du ministre. Olivier Véran a indiqué que 20 départements de Métropole pourraient avoir un couvre-feu renforcé. La Bourgogne-Franche Comté est touchée.

Une situation épidémique est en effet préoccupante dans la région selon les propos du Préfet.

En effet après une baisse très nette de la curculation du virus après le deuxième confinemen, le taux d’incidence continue d’augmenter. Toujours selon les autorités, le taux d’incidence est nettement supérieur à la moyenne nationale avec une différence de 60 à 100 points, voire deux fois plus pour les personnes âgées.

Les chiffres globaux sont moins bons que lors du premier confinement d’après Fabien Sudry. La Bourgogne Franche-Comté se situerait sur un plateau très haut. Cest d’ailleurs en Bourgogne Franche-Comté que le système hospitalier est le plus sollicité.

 

Fabien Sudry a tenu à saluer le personnel hospitalier pour son engagement.

 

Un couvre-feu renforcé dès le 2 janvier pour certains départements dont probablement la Saône-et-Loire

 

Début janvier, selon le gouvernement, les départements concernés se verront appliquer un couvre-feu renforcé pour limiter le brassage des personnes. C’est une mesure sugnificative pour le Préfet de Région qui signale que « Tout doit être fait pour éviter un nouveau confinement et les dommages colatéraux. L’examen fait dans deux à trois jours portera sur la circulation du virus. Au-dessus d’un taux d’incidence de 200, il y aura un couvre-feu renforcé. La réaction du gouvernement est basée sur la proportionnalité. Il n’est pas prévu de restriction de déplacements. »

 

La région Bourgogne Franche-Comté est concernée par ces mesures au niveau de plusieurs départements. Il est selon le Préfet, difficile d’expliquer les raisons de la propagation du virus dans ce coin de France. Il y a sans doute une pluralité de facteurs : un temps sans doute froid, la proximité d’une frontière avec la Suisse touchée par l’épidémie, le fait aussi que l’épidémie est arrivée par la région Rhône-Alpes. La population applique mieux qu’ailleurs les règles de distanciation et les mesures barrières pourtant selon les propos du Préfet.

Il note aussi que la région est l’une de celles où on teste le plus.

 

Un dialogue constant avec les élus locaux

 

Fabien Sudry a poursuivi son propos en traitant des relations avec les élus locaux. « Les élus comprennent la nécessité de protéger les français et sont sensibles aux dommages colatéraux. » a-t-il ainsi indiqué.

Puis concernant la vaccination : « La vaccination commence. Elle a commencé à Dijon. La bataille de la lutte contre l’épidémie n’est pas terminée pour autant ».

Le Préfet a appelé à être prudent pendant le réveillon du jour de l’an :

« Il faut éviter de célébrer la fin de l’année avec le virus. Il serait dommage de revenir en arrière après des efforts consentis après des mois. Je formulerai un voeu : que l’année 2021 soit l’année de la victoire contre le Covid-19. J’espère que nous pourrons reprendre le cours de notre vie. »

 

L’évaluation de la situation par l’ARS

 

C’est ensuite Pierre Pribille, directeur de l’ARS qui a pris la parole : « La situation épidémique reste très défavorable cette semaine. Les chiffres publiés ces derniers jours sont difficiles à lire. On a eu une ruée sur les tests ce qui a fait plonger le taux de positivité global des tests. Autre élément : l’inclusion d’un long we de Noël où beaucoup moins de tests ont été réalisés que d’habitude. Cela fait plonger le taux d’incidence qui est plus bas qu’il y a quelques jours. Ces évolutions sont artificielles. Ces deux indicateurs restent les plus élevés de France. Cela doit nous amener à comprendre que la situation de la Région est difficile.»

 

Il a ainsi citer le taux d’incidence de 210 pour la Région contre 120 au national et plus de 5% pour la positivité des tests contre 2% pour la France.

Le taux d’incidence était nettement à la hausse avant le début des vacances. Le directeur de l’ARS note une situation défavorable mais pas explosive, une situation qu’il qualifie de très tendue. « On est sur un très haut plateau hospitalier. Plus de 1800 personnes sont hospitalisées pour la Covid dans la Région. Nos hôpitaux sont déjà pleins. D’où l’importance de respecter les mesures et gestes sanitaires. »

 

Et de conclure : « Je formulerai un voeu pour le soir du 31 décembre. Ce n’est pas le moment de prendre un risque. J’invite vraiment à ne pas se regrouper à plusieurs dans les appartements. La situation sanitaire est précaire. Le moindre relâchement est susceptible d’être à l’origine d’un emballement.»

 

Quelques précisions

 

Les critères qui ont conduit à ce que 7 départements de la Région se trouvent très probablement en couvre-feu renforcés sont ceux retenus par le ministre de la santé, à savoir un taux d’incidence général pour la population et pour les personnes âgées supérieur à 200. Les départements sont susceptibles de se voir appliquer le couvre-feu à 18h. Il faudra 2 à 3 jours pour analyser la situation et pour prendre une décision définitive. Des critères qui sont pris sur 7 jours glissants.

 

Si l’un de ces 2 critères est au-dessus de 200, le département passe dans le système du couvre-feu renforcé.

D’un point de juridique, le dispositif retenu n’est pas connu. S’agira-t-il d’un décret ministériel ou d’une décision préfectorale ? Nul ne le sait à ce stade.

Les chiffres seront analysés sur ces prochains jours.

C’est une application dès le 2 janvier prochain après une décision du 1er janvier.

 

Pour la Saône-et-Loire, pas d’autres éléments à ajouter.

 

Quid du secteur culturel ?

 

Une question par rapport à la clause de la revoyure pour le domaine culturel se pose : cette clause n’est pas modifiée à l’échelle du pays a indiqué le Préfet de Région. Dans certains départements, il y aura une mesure de couvre-feu durcielorsque les taux d’incidence seront vérifiés.

S’il n’existe pas d’études prévisionnels concernant la mesure du durcissement du couvre-feu, le Préfet insiste :

« Par un couvre-feu à 18h on limite les interactions dans les commerces et entre les personnes. On l’a vu d’ailleurs au mois de septembre lors du couvre-feu dans les métropoles. Le couvre-feua un impact sur les interactions sociales. On agit ainsi sur la circulation du virus qui est liée au brassage des personnes.»

 

Et de préciser que le gouvernement n’a pas fixé de dates de fin pour ces couvre-feu. Cela sera suivi de manière quotidienne. Le dispositif peut évoluer dans un sens ou dans un autre nous a-t-on précisé. Si l’échelle évolue favorablement, on peut penser à une évaluation favorable du dispositif selon le Préfet.

 

Des mesures fortes pour le Réveillon de la Saint Sylvestre

 

Le Préfet a rappelé que les services de police réaliseront des contrôles au niveau du couvre-feu et l’absence de circulation entre 20h et 6h du matin. Le Préfet a pris des mesures concernant l’interdiction de consommation d’alcool sur la voie publique, l’utilisation de pétards etc. sur la voie publique. Il en appelle au sens du civisme demain soir : la distanciation, la règle des 6 convives à table.

 

Il n’y aura pas de contrôle des domiciles privés. Il s’agit d’une recommandation sur les 6 convives.

 

S’agissant des échanges avec les élus, Fabien Sudry a précisé : « L’enjeu est d’avoir une appréciation , d’avoir le point de vue des élus pour voir comment ils voient les choses. Faut-il aller plus loin? Les mesures sont-elles adaptées? Nous remonterons cela pour que le gouvernement prenne les décisions les plus adaptées.

Il y a un souci important, primordial de dialogue avec les élus pour que les décisions soient les plus terrioritalisées possibles.

Il y a une capacité d’adaptation permanente en fonction de la façon dont les choses sont comprises sur le terrain. »

 

Une rentrée scolaire suivant le dispositif déjà connu

 

Pour la rentrée scolaire, le schéma actuel restera le même. Il n’y aura pas d’évolution du dispositif.

 

Et si tous les départements de la Région ne sont pas traités de la même manière concernant le couvre-feu, c’est parce que les indicateurs de Côte d’or sont en-dessous de ceux d’autres départements a poursuivi le Préfet.

 

Lequel prône des critères clairs et objectifs sur la circulation du virus. « Il ne faut pas exagérer la situation ni la réduire» selon le Préfet.

 

L’ARS, pour sa part, restera dans l’échange avec les soignants afin qu’ils puissent se faire vacciner. « Notre travail c’est que les médecins traitants aient accès à un maximum d’informations. Pas de logique d’injonction, mais il faut rendre possible la vaccination. C’est une décision individuelle.

Dans tous les départements, d’ici la mi-janvier quelques établissements pilotes sont volontaires ; une vingtaine dans toute la région.

 

On sera ensuite dans un défi où l’ensemble des établissements seront concernés.

La première étape, c’est la prescription et le renforcement du personnel. Tous les établissements concernés ont engagé les travaux de la campagne vaccinale comprenant un entretien pré-vaccinal avec les résidents. »

 

Et le directeur de l’ARS de poursuivre :

« Nos lits sont déjà pleins. C’est cela la grande difficulté. La marge est beaucoup trop étroite. En permanence nous avons 1800 patients pris en charge dont 180 sont en réanimation. »

 

A partir de la mi-janvier, les EHPAD et établissements de soins de longue durée seront concernés par la vaccination étant alimentés par l’hôpital du territoire qui distribuera les vaccins. Pour les EHPAD privés, ils seront alimentés par leur pharmacie de ville.

 

Les 450 EHPAD ont déjà commencé des travaux pour la mise en relation entre les résidents et les médecins de ville.

 

« Il faut se réjouir qu’on ait un vaccin si tôt avec une perspective de sortie sérieuse. Ce qui compte c’est qu’on prenne les consentements des résidents de manière sérieuse» a indiqué le Préfet.

 

Des retours de vacances « normaux »

 

Il n’y a pas de nouvelle restriction de déplacements. Les personnes pourront rentrer de leur lieu de vacances lorsqu’il est en dehors de la Région.

 

Pour les dérogations du couvre-feu, elles sont limitatives mais possibles : les services publics, pour certaines professions, etc. On retrouvera le cadre général actuel.

 

Le Préfet a conclu la conférence de presse en rappelant quelques chiffres :

pour la Saône-et-Loire, le taux d’incidence général s’établit à 180 et 230 pour les plus 65 ans, en Côte d’or il est de 186 au niveau général et 189 pour personnes âgées et dans le Doubs il est de 260 au niveau général et de 290 au-delà de 65 ans pour donner quelques éléments de comparaison.

 

Le discours du Préfet de Région et du directeur de l’ARS s’est donc voulu modéré et mesuré et un véritable appel à la prudence.

 

EM

 

 



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