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jeudi 29 octobre 2015 à 09:05

Du côté de la librairie…

Envie de lire… des livres de poche



 

 

Tout petits par la taille, mais pas par le contenu ! Voici une sélection variée de poches, qui ont tous la particularité d’être tranchant : pessimiste, noir à souhait ou tout au contraire lumineux, ils ne laissent en tout cas pas indifférents ! A sélectionner avec soin en fonction de son humeur !

 

 

 

 

Ontario, Canada. Au fond d’un ermitage jalousement protégé, trois petits vieux vivent selon leurs propres règles, protégés par le gardien d’un hôtel fantôme et un planteur de marijuana. Plus de 60 ans avant, les trois octogénaires ont survécu aux « Grands feux » qui ont ravagé la région. Une photographe souhaitant connaître leur parcours va venir perturber la nouvelle vie qu’ils s’étaient promis de créer, rejointe par Marie-Desneige, qui va projeter une lumière intense dans ce groupe, après une existence tourmentée et injustice. Avec des mots qui sonnent justes, ce roman atypique et poétique nous fait découvrir de splendides forêts canadiennes, où « il pleuvait des oiseaux » brûlés en plein ciel. Empreint d’humanité et d’empathie, il nous parle de liberté, de choix, de vie, d’émois et d’amour. A lire !

 

 

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Jocelyne Saucier. Il pleuvait des oiseaux. Paris : Folio, 2015. 216 p.

 

 

Constitué de 13 nouvelles, cette réédition de l’ouvrage de Tarjei Vesaas édité en 1952 permet de redécouvrir l’œuvre de l’écrivain norvégien. Tournant toujours autour de la cellule familiale, les nouvelles dessinent les pourtours d’une injustice construite dès la naissance de l’auteur : préoccupés par leur travail et leurs soucis financiers, les parents Vesaas oublient l’existence de leurs enfants, qui découvrent l’angoisse, le Bien et le Mal, et qui doivent apprendre à vivre avec. Assez initiatique, le roman plutôt sombre conclut à la présence de ce diable tout autour de nous, et à l’impossibilité des hommes à éviter les gouffres qu’ils ouvrent eux-mêmes. Déstabilisant et pessimiste.

 

 

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Tarjei Vesaas. Le vent du nord. Paris : La Table ronde, 2015. 267 p. 8.70 €

 

 

Dans un registre assez sombre malgré le titre, Grégoire Delacourt propose ici un roman que j’ai apprécié en demi-teinte. Assez prometteur puisqu’ayant reçu un prix littéraire et sélectionné au Goncourt, nous y découvrons Antoine, expert en assurance, fait le bilan de sa vie à l’aube de ses 40 ans. Un père coureur de jupon atteint d’un cancer, une sœur décédé, une maman qui l’abandonne, une femme qui le trompe… La vie a fait de lui quelqu’un qui n’a jamais osé, qui se fait des reproches et pour qui la transmission à ses propres enfants relève du défi. Si l’histoire est bien ficelée et repose sur un postulat passionnant (comment se reconstruire quand on a manqué d’amour), j’ai regretté le côte un peu trop « pathos » de l’œuvre, l’accumulation des interrogations sur un seul homme, l’écoeurement doucâtre ressenti à sa lecture. La conclusion qui arrive à point nommé aurait été aussi forte et tout aussi sensible avec un peu moins de chausse-trappe. Sensible et percutant tout de même !

 

 

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Grégoire Delacourt. On ne voyait que le bonheur. Paris : Le Livre de Poche, 2015. 306 p. 7.30 €

 

 

Quel drôle de parti pris que celui d’écrire un livre sans majuscule, avec une syntaxe incorrecte ! Si l’idée est intéressante, car elle reflète la position de narratrice du personnage principal (Mary, 15 ans), elle gêne cependant considérablement la lecture, et peut même faire poser le livre au bout de quelques pages. Ce qui serait dommage car l’histoire finit par l’emporter. Nous y suivons donc Mary, née dans une famille atroce où père et mère n’éprouvent aucun sentiment pour leur fille « à la patte folle ». Délaissée de tous sauf du grand-père, qui lui aussi est maltraité, elle sera placée pour rapporter de l’argent. Envers et contre tous, Mary parvient cependant à relever la tête, vive et intelligente malgré son manque d’instruction, et arrive à se hisser un peu plus haut, hors de l’eau… Dépeint comme une vilaine toile de misère sociale, ce roman est cependant plein d’humour et de tendresse, avec cette petite bonne femme spontanée et pleine de répartie qui sortira de l’enfance plus vite que prévu. Poétique.

 

 

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Nell Leyshon. La couleur du lait. Paris : 10-18, 2015. 187 p.

 

 

Mal dans sa peau et dans sa vie, Aurélien se retrouver un week-end à Villerville pour vendre la maison familiale à la demande de ses parents. Incapable de repartir, l’écrivain va, au fil des jours, voir se dérouler devant lui son histoire, sa solitude, son adolescence… Les fantômes ressurgissent, le manque de repères affectifs englue le jeune homme, la boisson aide à oublier. Mais petit à petit, Aurélien renoue avec cet endroit où il peut respirer et où vivent encore des gens qu’il a perdu de vue, comme Junon, son ancienne compagne. La nostalgie du passé, contre toute attente, n’entravera en rien l’avenir d’Aurélien. Elégant et pudique.

 

 

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Arnaud Catherine. Je ne retrouve personne. Paris : Folio, 2015. 220 p.

 

 

Dans ce très court opuscule, William, ancien légionnaire, part à la recherche de la fille de son meilleur ami décédé. Mathilde a été internée pendant plusieurs années, et a perdu la garde de son fils Roméo. Il va bientôt devoir veiller sur elle. On pourrait le croire pétri de bons sentiments, mais n’est pas légionnaire qui veut… Son passé trouble apparaît au fil des pages, remettant en cause sa sincérité et sa présence aux côtés de Mathilde. Si l’idée est bonne, le tout est ficelé de détours, de motivations et de pistes dont la sortie est connue du seul auteur. On adhère. Ou pas.

 

 

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Yves Ravey. La fille de mon meilleur ami. Paris : Editions de Minuit, 2015. Coll. Minuit double. 143 p. 7 €

 

 

La Terre. Décimée par une épidémie créée par un certain Crake, qui avait décidé de sauver la planète en éliminant l’humanité et en la remplaçant par des créatures innocentes, herbivores et pacifistes, les Crakers. Quelque part, des survivants : les MaddAddam, avec à leur tête deux leaders, Toby et Zeb, qui protègent cette nouvelle communauté des offensives des Painballers ultraviolents et des porcons géants, des hybrides de porcs et d’humains avec qui ils devront conclure finalement un pacte pour venir à bout de menaces plus dangereuses encore pour tous… Livre de l’orgueil sans mesure, MaddAddam clôt la trilogie de l’auteure qui nous plonge dans une anticipation débridée où la sagesse et l’amour permettent de rester en vie. Elle réussit le tour de force de nous plonger dans un environnement exceptionnellement bien décrit et très complexe, que l’on devrait d’ailleurs découvrir à l’écran puisque les droits ont été acquis par une chaîne de télévision. Pour les adeptes du genre.

 

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Margaret Atwood. MaddAddam. Paris : 10-18, 2015. 562 p.

 

 

 

 



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