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mercredi 22 octobre 2025 à 05:31

La Dernière Marche : Cédric de Montceau signe un film bouleversant



 

 

Le public dijonnais ne s’y est pas trompé : c’est à Cédric de Montceau que le Prix du Public du Festival des Écrans de l’Aventure a été décerné cette année. Avec La Dernière Marche, le réalisateur montcellien signe un film d’une rare humanité, à la fois pudique, lumineux et universel.

Derrière la beauté des images du Sultanat d’Oman, le film raconte surtout une histoire de lien, de transmission et de renaissance. Mathieu Gatimel et son père, Gérard, partent pour ce qu’ils pensent être leur dernier grand voyage à deux. La marche, leur langage commun depuis tant d’années, devient ici bien plus qu’un moyen de déplacement : une forme de thérapie, presque une philosophie.

Cédric de Montceau filme cette aventure sans artifices. Il capte les silences, les respirations, les regards, et laisse le temps s’écouler comme un pas après l’autre. Le spectateur avance avec eux, dans la lenteur du désert et dans la douceur d’une relation père-fils que la parole ne suffit plus à décrire.

Ce que le film raconte, c’est la simplicité bouleversante de deux êtres qui se comprennent parfois même sans se parler, qui se redécouvrent dans la marche. Il y a là quelque chose de presque ancestral : marcher pour se retrouver, marcher pour se souvenir.

Et puis il y a cette surprise, presque miraculeuse : le voyage a un effet réel sur la santé de Gérard, atteint de troubles de la mémoire. À son retour, les tests médicaux montrent une amélioration inattendue. Les images ne le disent pas frontalement, mais tout est là : la marche, la liberté, le lien, tout ce qui soigne sans promesse ni ordonnance.

Cédric de Montceau ne cherche pas à expliquer. Il montre. Il laisse planer ce mystère entre le corps et l’esprit, entre le physique et le psychique, comme si la tendresse et le mouvement pouvaient, à eux seuls, tenir lieu de remède.

L’émotion du film tient aussi à sa dimension de transmission. Mathieu, devenu père à son tour, ouvre à le dernier jour du voyage une lettre de sa fille. En quelques mots, tout se referme : le cycle du temps, l’amour qui circule, la filiation qui se prolonge. On comprend alors que cette marche n’est pas une dernière aventure, mais une continuité — celle d’un lien qui, même face à l’oubli, reste vivant.

Et c’est sans doute cela qui a touché le public : cette vérité simple, palpable, presque tactile.

Aussi exotique qu’elle puisse l’être, cette aventure au bout du monde est avant tout un retour à l’essentiel : marcher, aimer, se souvenir.

La musique du Montcellien Christophe Leusiau, complice fidèle de Cédric de Montceau, accompagne les images avec pudeur, sans jamais les surligner. Elle respire avec le film, comme une caresse discrète.

En recevant le Prix du Public, Cédric de Montceau a surtout reçu la reconnaissance d’un public qui s’est vu, lui aussi, dans cette marche. Un film de voyage, oui — mais surtout un film d’amour, de filiation et d’espérance.

 

Nicolas Gidaszewski

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