Ce jeudi après-midi, l’entreprise Verso Energy a posé la première pierre de la centrale solaire flottante des Gravières de l’Arroux située sur les communes de Gueugnon et de Rigny-sur-Arroux. C’est d’ailleurs en présence des maires des deux communes, d’élus du territoire, élus départementaux et régionaux ainsi que de représentants du tissu économique local que l’événement a eu lieu.

Dominique Lotte, Maire de Gueugnon, Vice-président au Conseil départemental, et Président de la communauté de communes « Entre Arroux, Loire et Somme » était aux côtés de Xavier Caïtucoli, Président de Verso Energy et Antoine Huard, son associé.

 

C’est sur site que Dominique Lotte s’est félicité du lancement de l’installation ce jour. Il a rappelé comment cette installation acceptée par la population s’inscrit dans le plan climat de l’intercommunalité. C’est aussi avec fierté qu’il a indiqué que le territoire était le seul du département à avoir une telle installation.

 

Un investissement industriel dans le territoire et dans la durée

 

Xavier Caïtucoli s’est quant à lui félicité de cet investissement industriel dans le territoire et dans la durée. En effet, la convention signée entre l’intercommunalité et l’entreprise Verso Energy est d’une durée de 41 ans.

« On aime s’inscrire dans la durée et dans un dialogue transparent » a indiqué le Président de Verso Energy avant de se présenter comme un partenaire loyal et durable du territoire.

« Nous savons que les territoires, ce sont les institutions qui les tiennent. Verso pose aujourd’hui sa première pierre. Mais il s’agit de notre 8^e centrale. Le photovoltaïque est essentiel à la transition écologique. Et ce n’est pas tout. En matière d’électricité, il est important d’avoir un mix énergétique diversifié. Il faut de l’électricité durable et par d’autres moyens. C’est la première chose. La deuxième chose, c’est que les électrons qui seront produits ici ont un destin. Verso Energy n’est pas un promoteur immobilier. C’est un énergéticien. Et cela servira à décarboner des industries. C’est aussi la production de molécules vertes. Nous avons le projet de produire des carburants verts pour décarboner le transport aérien par exemple. Troisième point : on est ici pour lancer un investissement de plus de 20 millions d’euros sur le territoire. » a-t-il ajouté.

 

Avant de poursuivre : « Le pays est encore un vivier important d’entrepreneurs qui investissent. Les entrepreneurs ont des choses à dire pour créer, pour la transition écologique, pour le pouvoir d’achat en matière énergétique. »

 

Antoine Huard, Verso Energy, a pris la suite de la présentation du projet en présentant les différents types de projets portés par l’entreprise : solaire au sol, agrivoltaïsme, solaire flottant, stockage d’énergie, hydrogène décarboné.

 

Le projet des Gravières

 

Le projet des Gravières est implanté sur une surface de 35 hectares, pour une puissance totale de 23,1 Mwc. Il produira chaque année 26,4 GWh d’électricité avec 39800 panneaux, soit l’équivalent de la consommation de 12 000 personnes. Grâce à l’installation, ce sont quelques 6300 tonnes de CO2 équivalents évitées par an.

 

Pour les collectivités, cela représente 60 000 € par an de contributions.

 

Pour réaliser cette installation, Verso Energy s’est entouré de plusieurs experts : Ciel et Terre, Solutions30 Energies et le groupe Bouhet qui est l’un des propriétaires des plans d’eau sur lesquelles la centrale est en cours d’installation.

 

Les étapes clés du projet

 

Le projet a débuté en 2019 avec l’identification du site et la sécurisation du foncier. C’était alors une autre entreprise qui était pressentie et investie dans le projet. En 2020, les études de faisabilité sont lancées. En janvier 2022, l’entreprise dépose une demande de permis de construire, permis délivré en février 2023. La construction du parc photovoltaïque a été lancé au cours de l’été 2024. Et le bouclage du financement a été réalisé en décembre dernier avec le lancement d’une collecte de financement participatif sur Lendopolis.

 

L’installation devrait être mise en service au cours de l’été 2025, soit 6 ans après le début du projet. En juillet 2025, l’entreprise procédera à une première injection d’électricité sur le réseau, avant une mise en service effective en septembre prochain, et à l’issue des nombreux tests.

 

Le projet se veut exemplaire avec des flotteurs fabriqués avec des matériaux protégeant l’environnement. D’ailleurs, tout au long de l’exploitation, un suivi environnemental sera réalisé par une entreprise indépendante.

 

Une installation en plusieurs étapes

 

S’agissant d’une installation en eau, celle-ci nécessite plusieurs étapes clés et une installation progressive :

– des travaux de terrassement pour accéder au lac et le montage des panneaux,

– l’ancrage. Des ancres sont battues sur le fond du lac permettant la fixation de flotteurs.

– la pose des flotteurs

– sur les berges, les flotteurs sont fixés entre eux

– l’assemblage des modules

– la mise à l’eau

– et la mise en service avec le raccordement électrique.

 

On passe d’un courant continu à un courant alternatif. Les panneaux seront testés ainsi que le pilotage à distance pendant un certain temps.

 

La convention qui lie l’entreprise à l’intercommunalité sera de 41 ans. Tout au long de son exploitation, la centrale fera l’objet d’une maintenance régulière pour en assurer une efficacité optimale : maintenance préventive et curative, une maintenance mécanique sur les flotteurs et le nettoyage régulier des panneaux. Ces activités seront assurées par des entreprises actives dans le domaine, mais pour Verso Energy, il est difficile d’évaluer le nombre d’emplois créés grâce à leur activité. En outre, Enedis assurera un suivi de son côté. Et les abords du site seront régulièrement entretenus, les végétaux élagués pour permettre un accès aisé au site.

 

Concernant les risques de crues, des statistiques ont été faites sur les gravières afin de pouvoir assurer le bon maintien des panneaux photovoltaïques.

 

Le Maire de Gueugnon rappelle de son côté que le projet n’a rencontré aucune opposition de la population. Certes, il amène un changement sur le plan d’eau. Ces caractères sont à caractère industriel, ce dont ils se félicitent. C’est donc selon lui une réponse positive à un outil qui devient industriel. « On est sur un projet politique au sens noble du terme. Ces territoires ont été utiles à un moment donné. L’outil politique permet de redonner une perspective environnementale et une nouvelle destination économique. On est sur un territoire où l’industrie est importante. Il faut être intelligent avec le territoire et donner de la positivité pour un territoire novateur et social. Il faut aussi être volontaire dans la manière d’expliquer les choses. » a ajouté le maire en revenant sur la présentation de tels projets aux habitants.

 

Franck Charlier, élu régional est quant à lui revenu sur la question des délais de ces projets, évoquée par le Président de Verso  Energy. Pour l’élu, le délai est important afin de permettre de réaliser les vérifications nécessaires, l’impact sur le territoire. « Il y a des projets vertueux. Le temps de l’enquête est nécessaire. Je suis à la fois volontaire sur de tels projets. Mais on doit prendre en compte les enjeux des populations, environnementaux. Donc oui prendre le temps me semble être une bonne précaution. » a-t-il conclu.

 

A l’issue de la conférence de presse et de la présentation du projet aux partenaires, Verso Energy a conduit les personnes présentes au lac n°3 pour une mise à l’eau d’un panneau photovoltaïque. Cette pose symbolique de la première « pierre » a laissé place à un moment de convivialité pour poursuivre les échanges techniques sur le projet qui sera donc opérationnelle dès la fin de l’été.

 

EM