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dimanche 1 août 2021 à 05:28

Nouvel épisode du « Voyage dans le passé de Montceau »…



 



La  rubrique » de M. Jacky Jacquet, un lecteur originaire de la Nièvre, et qui est tombé amoureux de la ville et de la région, dès son arrivée dans le bassin minier…

Pour mémoire : https://montceau-news.com/culture/522226-patrimoine-voyage-dans-le-passe-de-montceau.html

 

 

“C’est à l’écart du centre ville que nos pas nous mènent aujourd’hui pour cette rubrique historique. Même si on n’aime guère y aller, faisons le tour des hôpitaux. Occasion de saluer ceux qui y exercent le travail de soignant et vous présenter une grande figure féminine du siècle de Montceau. Une personne d’une beauté intérieure peu commune :

A l’époque ou Montceau produit ses premières tonnes de charbon, 1/2 siècle avant les travaux de Louis Pasteur, une jeune anglaise va bouleverser la pratique des soins médicaux.

Enfant studieuse, elle reçoit à la maison l’enseignement de son père diplômé de l’université de Cambridge, une éducation exceptionnellement soignée pour une fille née en 1820 : Allemand, latin, grec, français, Italien, l’histoire, la philosophie et surtout les mathématiques dont elle tirera grand profit.

A 16 ans Florence épargnée passe plusieurs semaines à soigner les malades d’une épidémie de grippe qui frappe le Sud Ouest de la grande Bretagne : pour la jeune miss, plus qu’une révélation, c’est une évidence : plus tard elle soignera les malades et les blessés ; Idée scandaleuse à une époque où il est vraiment mal vu qu’ une femme de bonne famille travaille et quelle idée saugrenue de vouloir faire ce que font des religieuses ou des femmes de basse condition, pauvres et sans instruction. Elle est encore bien jeune. Réticente, la famille espère que ça lui passera !

Mais Florence a du caractère et beaucoup de suite dans les idées, à 25 ans Florence a décidée: elle s’occupera des miséreux et annonce à sa famille sa volonté d’être infirmière. Et si ce métier n’existe pas encore ,Florence en est persuadée ..Il suffit de l’inventer !

 

Idée étrange qui ne séduit pas ( mais vraiment pas ) ses parents qui envisageaient plutôt un beau et grand mariage dans l’aristocratie britannique, les hôpitaux ne sont à cette époque que des mouroirs insalubres pour les plus démunis dans l’incapacité de se payer des soins à domicile, d’évidence pas la place d’une jeune fille de sa condition .

Contrant les à priori et passant outre le refus de ses parents Florence se rebelle, débordante d’énergie elle n’en démord pas : Soutenue par ce qu’elle considère comme un appel chrétien divin.

En 1854 pendant la guerre de Crimée usant de relations familiales Florence se fait envoyer au front à l’hôpital de Scutari. Là, elle va mettre à profit ses connaissances mathématiques pour confirmer ses idées. Florence ne manque ni de courage ni de caractère, ce qui en Crimée fera grincer bien des dents et donna ( certainement) beaucoup de du fil à retordre à certains : Florence s’impose, fait déboucher les latrines (sic ) et exige que dorénavant elles soient tenues propres .

Quand manque la place, terminé de mettre deux malades dans le même lit ! Florence est convaincu que c’est ainsi qu’ils se contaminent les uns les autres. Par ailleurs Florence exige que blessés et malades soient lavés, que les pansements soient refaits plus fréquemment et surtout tenus propres, tout comme les draps et le linge de corps.

 

Florence épie, observe les usages, enregistre les évènements, traduit tout avec l’outil statistique qu’elle maitrise particulièrement bien et pour que tout à chacun puisse juger des résultats de tout cet excédent de travail, elle trace des courbes, fait des graphiques , des cercles aux secteurs colorés. Avec ses tableaux statistiques et représentations graphiques plus parlantes et faciles à lire pour le béotien moyen, elle démontre ce qu’ elle pressentait intuitivement : es soldats meurent plus des conditions sanitaires que de leurs blessures !

Là où elle exerce, elle s’attache à l’hygiène des locaux qu’il faut aérer, la propreté des bâtiments et l’hygiène corporelle. La jeune miss impose à tous le lavage régulier des mains, que malades et blessés soient tenus propres. Elle lutte contre toutes les formes d’insalubrité, fait abandonner les grands dortoirs à l’hygiène inexistante ou circulent les poux, impose que draps et linge soient lavés plus fréquemment, de même pour les pansements. Elle veille comme personne auparavant à la qualité de l’eau, et de l’alimentation. Sans être médecin , Florence est soucieuse de comprendre la transmission des maladies, approche inédite, contrairement aux médecin qui étudient la maladie d’un malade.

Florence acquiert aussi la certitude que le moral des patients est facteur de rétablissement, constate combien ils souffrent de l’ éloignement de leur famille en Angleterre. Nombre d’entre eux sont illettrés, elle se charge d’écrire sous la dictée les lettres à leur famille et lit à chacun son courrier en retour. Florence sait combien la nuit est propice à toutes les angoisses des patients. La nuit munie d’une petite lanterne elle fait son tour, passe entre les lits.. ce qui lui vaudra le surnom de « la dame à la lanterne ». Dans la nuit, elle tient la main de ceux qui ne verront pas l’aube.

Dans l’hôpital les statistiques montrent une nette baisse de la mortalité.

 

Après la guerre Florence se consacre à la rédaction de plus de 200 livres, rapports et opuscules, elle n’a de cesse de rappeler les finalités de l’éducation, et de critiquer l’enseignement alors offert aux femmes souhaitant professionnaliser le métier d’infirmière. Elle souligne qu’au delà de la dévotion, combien les savoirs sont essentiels pour l’exercice de ce métier. Animée par le désir d’exploiter concrètement ce qu’elle avait appris et pour pérenniser l’œuvre de sa vie, elle rédige le premier manuel de soins infirmiers, créé des écoles pour l’enseignement.

Aujourd’hui c’est avec les outils mathématiques de Florence qu’est suivie l’évolution des vagues de la pandémie de covid. Elle a tant réussi son combat qu’une école d’infirmières /ers sera crée à Montceau ( l’Institut de Soin Infirmier ).

Grande féministe et éducatrice, injustement demeurée méconnue, reçue par la reine Victoria après son retour en Angleterre Florence refuse tous les honneurs. Le comité international de la croix rouge décerne le 12 mai chaque année la médaille Florence Nigntingale aux personnes se distinguant dans le domaine des soins infirmiers à l’occasion de la journée internationale des infirmiers/ières pour la date anniversaire de la naissance de « l’héroïne féminine de la guerre de Crimée » comme la qualifiera la reine Victoria 12 Mai 1820.

Quel meilleurs hommage peut on rendre à tous ces soignants que rappeler la belle histoire de leur profession ?”

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 






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