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mardi 10 janvier 2023 à 21:34

Faits divers à Montceau-les-Mines



 

« Humainement, la prison, c’est pas rigolo », dit le prévenu sur le coup des 19h15, ce lundi 9 janvier. Pas rigolo, humainement : c’est vrai. N’empêche qu’il est jugé pour avoir cherché à récupérer de l’argent, le 4 janvier à Montceau les Mines, d’une manière qui humainement n’a rien eu de rigolo non plus. 

On n’a pas tout compris à l’embrouille, mais voici l’essentiel des faits. Un homme doit de l’argent à un autre. Cet autre est dans le box des prévenus parce qu’il est allé récupérer son argent à la dure. L’homme est né en 1998 à Paris, il est père de famille, sa compagne est dans la salle. Il travaille. Mais le 4 janvier, il a décidé que ça suffisait d’attendre d’être remboursé et il prend un pistolet d’alarme et il trouve son débiteur qui est avec un copain. Les deux vont en prendre plein la tronche

« Monsieur a voulu jouer au bandit ? Il devra assumer »

« Tu veux une balle dans la tête ou dans la jambe ? » C’est la procureur qui reprend la scène. « Il s’en est pris à un témoin ! Arme sur la tempe. Et pour la victime directe, même procédé : des menaces, et une grande claque. Voilà ce qu’il en est de ce dossier, pour une victime qui doit 600 euros et une autre qui ne doit rien du tout. Et puis le contexte, c’est le trafic de stupéfiants, une des victimes le dit : ‘C’est mon fournisseur de cocaïne.’ Monsieur a voulu jouer au bandit, il a menacé quelqu’un de lui mettre une balle dans la tête ? Il devra assumer. »

« On n’est pas au cinéma »

« J’ai bien lu qu’il était père de famille, poursuit la procureur, mais se comporter ainsi n’est pas la marque d’un bon père de famille. Il a souhaité prêter de l’argent, vendre de la cocaïne ? Eh bien il a pris des risques. Il a du travail, j’ai entendu ça aussi, mais il a connaissance de la loi pénale, il a déjà été condamné, et il ressort de la voyoucratie. Quand on débarque chez quelqu’un pour le menacer de lui mettre une balle dans la tête… quand on se fait prendre, on finit en prison. On n’est pas au cinéma. Et lui il dit : ‘C’est normal’ ! » Elle requiert la peine de 12 mois de prison dont 5 seraient assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans, avec obligation de travailler, d’indemniser la victime, et interdiction de contact et d’aller chez eux, pour les 2 hommes violentés.

« Il réagit comme il a été élevé »

« Il y a une dette, mais rien dans le dossier ne dit que c’est pour de la cocaïne. Monsieur ne semble pas être une oie blanche mais il a prêté de l’argent, peut-être par générosité, et ça fait une somme. Il réagit comme il a été élevé : tu ne me rembourses pas, j’y vais, chercher de force ce que tu me dois. » Maître Marceau évoque un parcours d’enfant placé et déplacé, « il a été baladé ». De plus le prévenu a lui-même une dette importante, il a un moratoire de 2 ans pour l’aider à s’en acquitter, et « 2 ans, ça passe vite ».

Prison

« J’ai passé 4 jours en prison, dit le prévenu, 4 jours interminables. J’ai vu et entendu des choses, franchement, j’ai pas de mots. Humainement la prison c’est pas rigolo. On vous met tout nu (pour une fouille à l’arrivée, ndla)… pour eux c’est normal, mais pour moi, c’est les pires de ma vie. » Il a 25 ans.

Le tribunal le condamne à la peine de 5 mois de prison avec maintien en détention, « vu la gravité des faits ». En peine complémentaires, lui interdit tout contact ainsi que de paraître au domicile des deux victimes, pendant 3 ans. Interdiction de détenir et de porter une arme pendant 5 ans. Il devra indemniser la victime principale, la seconde victime dite « le témoin » n’a pas porté plainte, « je ne veux pas avoir d’ennuis ».

Florence Saint-Arroman

 

 

 

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