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mardi 21 mars 2023 à 04:43

Faits divers – Montceau-les-Mines



L’homme a demandé au boulanger qui l’a surpris sans le petit bureau du commerce, s’il aurait des viennoiseries à servir. Il était 3 heures du matin, le boulanger de Montceau n’avait pas encore mis au four les croissants.

C’était dans la nuit du 21 janvier dernier. Après cette visite parfaitement inattendue, le couple qui gère le magasin s’est aperçu que la recette des derniers jours avait disparu. Pas loin de 2000 euros en numéraire, rangés dans trois petits sacs. A y réfléchir, le boulanger pense le voleur est passé par le portail laissé ouvert par un livreur. La recette d’ordinaire n’est pas délaissée dans ce petit meuble, « j’avais eu une semaine difficile, j’ai oublié de m’en occuper. C’est comme le portail qui ne reste jamais ouvert, ça fait beaucoup de coïncidences », dit honnêtement la boulangère, et ça fait un sacré coup de bol pour un voleur de passage.

Le boulanger dit avoir reconnu formellement l’auteur du vol

Or le boulanger dit à la police avoir reconnu l’auteur du vol : c’est un homme qui vient parfois comme client, et puis ils sont allés au collège ensemble. La police fait quelques prélèvements d’empreintes sur le petit meuble. L’homme désigné est interpellé et placé en détention provisoire, le parquet met à exécution une peine antérieure de 6 mois. On le poursuit selon la procédure de comparution à délai différé, le temps que les résultats d’analyses génétiques reviennent. L’homme est jugé ce lundi 20 mars 2023.

On ne retrouve pas ses empreintes, les vêtements, ça ne colle pas

Il conteste absolument être l’auteur, mais en dépit des retours négatifs, et du FNAEG et des analyses des empreintes, en dépit de la plaidoirie de maître Marceau qui montre au tribunal, tablette en main et photos à l’appui que l’histoire des vêtements qui seraient les mêmes que sur les images de la caméra qui a capté la rencontre furtive des deux hommes au cœur de la nuit, cette histoire ne tient pas. Le descriptif de la tenue et ce que la police a pu collecter, ça ne concorde pas. Par contre, le voleur ne portait pas de gants et on n’a pas trouvé la moindre empreinte. L’avocat regrette bien que les enquêteurs n’aient procédé à aucune autre investigation qui aurait pu être éventuellement probante, car « au regard de toutes les incohérences dans ce dossier, il y a un doute » et en conséquence demande la relaxe.

Mais un casier

Mais le prévenu a un casier et un profil, que maître Bernard va développer pour les victimes. 10 condamnations, déjà incarcéré, des infractions à la législation sur les produits stupéfiants, une garde à vue pas ancienne, rapporte l’avocate, parce que monsieur se trouvait avec une trottinette ne lui appartenant pas, mais portait « une poudre blanche ». « C’était une p’tite poudre pour se sentir un peu bien, c’était pas d’la drogue » plaide le prévenu qui arrache des sourires à tout le monde. « Vous n’êtes pas en face d’un innocent, plaide l’avocate. C’est un initié qui sait parfaitement comment fonctionne la justice. Tout laisse à penser qu’on est sur un fond de stupéfiants. »

Et des éléments de personnalité

Le prévenu, bien qu’arrivé de Turquie en France avec sa famille alors qu’il était petit, a perdu son titre de séjour alors qu’il était incarcéré en 2015, et depuis n’en a plus… donc ne travaille pas, etc., etc. La présidente Caporali le confronte à son inertie par rapport à sa propre situation. Il se dit fiancé et vit chez son amie. Il se plaint de nombreux problèmes de santé qu’il ne peut pas faire traiter, faute de titre. « D’où l’importance de vous reprendre un peu en main, monsieur ! » Ses parents ont pourtant une situation professionnelle sur Montceau, mais visiblement ça ne change rien.

Des réquisitions rapides

Pour Thierry Bas, procureur de la République, « l’affaire est simple », et puisqu’il a pour habitude de requérir une peine qui soit le double du premier terme de la récidive (soit 5 mois ferme ici), alors il demande une peine de 10 à 15 mois de prison. L’avocat de la défense remarque en souriant que 2×5, ça ne fait jamais que 10.

10 mois ferme

C’est à cette peine que le tribunal, déclarant le prévenu âgé de 31 ans coupable – sans motiver toutefois sa décision, ce qui est dommage -, le condamne à la peine de 10 mois de prison qu’il fera dans la continuité de la peine de 6 mois qu’il exécute actuellement.

FSA

 

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