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jeudi 21 mars 2013 à 06:41

Des nouvelles de Stanislas Bourissoff

Par H. Ruben



 

Notre ami H. Ruben, nous a adressé un texte où il fait toujours autant preuve d’humour décalé mais non dénué d’un certain bon sens ; jugez-en par vous même.

 

 

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Mon ami Stanislas vient de répondre à ma lettre. A sa demande, je vous en communique la teneur. Ce qui me surprend, c’est qu’il soit surpris. Il a été journaliste stagiaire en France dans sa jeunesse et il a pu déjà apprécier à l’époque la capacité et l’habilité de nos concitoyens à faire de taupinières des montagnes..

 

H. RUBEN

 

logo ruben 

 

Mon cher Hector,

 

 

Je suis un peu contrarié par ta réponse à mon dernier envoi. Moi qui croyais que la France était un modèle à suivre pour nous, Mégastanais et apprentis en démocratie parlementaire. J’ai été éberlué d’apprendre que sur un texte banal, adopté sans heurts par plusieurs états du monde, votre opposition a déposé plus de cinq mille amendements. Comment des individus, élus et donc représentants de la nation, peuvent-ils entraver le travail législatif avec des propositions aussi indécemment vulgaires.

 

L’un de vos députés a pu s’autoriser à proposer qu’« il faudrait étendre le mariage “à toutes les formes de famille, sans distinction de sexe, d’orientation sexuelle, d’origine, de nombre, d’âge ou de lien de parenté” sans que ses collègues de parti ne s’indignent. Ce personnage souhaite également abroger les articles 162 et163 qui interdisent respectivement le mariage entre un frère et une sœur et un oncle et une nièce (ou une tante et un neveu), et les articles 144 et 145 qui fixent l’âge légal du mariage à 18 ans. Mes étudiants ont été également sidérés quand je leur ai dit que le débat a déjà duré deux semaines avec 24 séances et cent-dix heures de débat et surtout que ce n’est pas fini. Vous remettez cela (j’ai conscience que l’expression fait un peu comptoir de bistrot (Patron, remettez-nous ça !) en avril.

 

 

Et de plus, j’ai entendu qu’au sujet de l’avenir de l’éducation, les mêmes envisagent une tactique similaire avec au moins six cent soixante amendements. Il faudra aussi nous expliquer pourquoi tout le monde vouait aux gémonies la réduction à quatre jours de la semaine scolaire et que maintenant tout le monde honnit le retour à quatre jours et demi. Notre manque de recul démocratique doit sûrement nous empêcher d’apprécier la subtilité du débat français. Et quel pataquès pour accorder le droit de vote local aux étrangers résidant et payant leurs impôts légalement depuis longtemps. Mes étudiants m’ont dit que « vous étiez un peuple de compliqués ». Surtout prends cette remarque avec ton humour habituel.

 

 

Mais assez de réflexions sur ton pays. Je t’informe que le match continue entre Yerzhan Kopek et Erkebulan Fillov, mais cette fois-ci ce sera sur un autre terrain. Il s’agit de savoir qui sera candidat au poste de gouverneur de la région de Brosnic. Le terme mégastanais est un peu difficile à prononcer pour un gosier latin : « Kleinandoberkoffe ». On parle de primaires à la française et par internet. Quand on connaît la serpillère à trous qui fait fonction de réseau internet au Mégastan, nous nous dirigeons vers une épopée qui restera dans les mémoires. Enfin qui vivra, rira, comme on dit chez nous.

 

 

En attendant d’autres nouvelles de vos débats parlementaires (sur la taille des radis, sur les couleurs de l’arc-en-ciel ? Excuse ce trait d’humour dérangeant, mes étudiants déteignent sur moi). Veux-tu bien donner le bonjour à tes amis bourguignons. Je t’embrasse. A bientôt.

 

 

 

Stanislas Bourissoff.

 

 

ruben Stanislas  070612

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 



 



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