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jeudi 22 novembre 2012 à 07:50

Voici un nouvel épisode d’Alice au Pays des Gros Sous

H. RUBEN



 

Notre ami H. Ruben, nous a adressé un texte où il fait toujours autant preuve d’humour décalé mais non dénué d’un certain bon sens ; jugez-en par vous même.

 

 

 

 

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Alice et ses compagnons  n’en crurent pas leurs yeux, l’esplanade quasi-déserte la minute précédente était envahie de centaines, voire de milliers de pigeons roucoulants. Ce n’était que « rourou, rourou, rourou » dans un ciel assombri. Alice avait ouvert  son parapluie, résultat de plusieurs centaines d’année d’éducation à l’anglaise.        

          

 

  H. RUBEN

 

 

 

 

Les épisodes précédents sont à retrouver sur le site  http://www.montceau-news.com/

 

 

Le Lièvre de Mars sautilla sur place, tout excité : « Alice, Alice, il faut qu’on achète des sachets de maïs ». Le regard sombre de son amie lui intima l’ordre de se calmer et il s’écarta, boudeur. Les pigeons se regroupaient, semblant se concerter en convergeant vers le petit groupe.

 

 

 

Le Chat du Cheshire réfléchissait. Il avait remarqué quelque chose de bizarre et en fit part à ses camarades. Et brutalement, il s’avança vers le pigeon le plus proche, le saisit par le bec.

 

 

 

« Oh ! Ça alors ! » Firent-ils au même moment. Le pigeon n’avait plus de bec et ce n’était pas un pigeon. « Un évadé fiscal déguisé » affirma le Chapelier Fou et simultanément, Alice et ses amis se précipitèrent sur les volatiles, et que je t’arrache un bec par ici, et que je t’arrache un bec par là. Bien sûr, parfois, le bec était vrai.

 

 

 

Le plus souvent, nos amis reconnaissaient qui, un entrepreneur médiatique, qui, un fondateur de start-up, parfois des auto-entrepreneurs et sympathisants de tout poil envoyés au front par une habile confusion. Le Chat du Cheshire, vieux renard ayant roulé sa bosse prononça calmement  ce qu’il pensait être la formule magique pour venir à bout des faux-pigeons : « YOPPS, YOPPS, YOPPS »

 

 

 

Il avait visé juste. Bientôt, la place fut pratiquement vide. Seuls vestiges de la menace, des masques en forme de bec, des plumes et quelques véritables pigeons qui s’envolaient vers les toits.

 

 

Alice consentit à reconnaître l’habileté du Chat du Cheshire. Nos amis, sauf le Lièvre de Mars, vexé, s’assirent sur un banc voisin mais Alice tint à étaler son fin mouchoir brodé, « à cause des possibles fientes de ces vilaines bêtes. »

 

 

 

Le Chat du Cheshire expliqua qu’il avait lu dans un magazine financier que le site internet du mouvement, « defensedespigons.org« , était enregistré au nom de YOPPS, une agence parisienne spécialisée dans les opérations de « communication digitale ». « Ce que YOPPS a fait, YOPPS, YOPPS, YOPPS peut le défaire. »

 

 

 

« Bon, inutile d’acheter des sachets de maïs, mais maintenant j’ai envie de pop-corn ! » C’était le Lièvre de Mars qui, ayant fini de bouder, rejoignit ses trois camarades.

 

 

 

Alice bondit sur ses pieds, défroissa machinalement sa robe et tapant dans ses mains, déclara « Je suis d’accord, on retourne à la maison, une bonne tasse de thé et des biscuits nous feront le plus grand bien. Le Comte Aybon attendra un petit peu, normal, non ? »

 

 

 

Fin de la seconde partie. (A suivre)  

 

 

 

CAROLE LEVISSE   extrait de « Alice au Pays des Gros Sous

 

 

 

 

 

 



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