Municipales 2014
Amaury Guitard "part" en guerre contre Robespierre !
Amaury Guitard « part » en guerre
contre Robespierre !
Ce jeune historien, né à Montceau, a adressé un courrier à toutes les têtes de listes aux prochaines municipales ! Un document à lire ci-dessous ; lettre dans laquelle il expose ses « motivations » et ses attentes !
Âgé de 24 ans, M. Guitard, que nous avons rencontré à plusieurs reprises ces dernières années, est l’auteur d’un ouvrage historique sur l’intervention de la France en Vendée. « Intervention » qu’il qualifie de « populicide ».
Voici donc la missive qu’il a adressé aux candidats.
« Monsieur le candidat aux élections municipales,
Madame la candidate aux élections municipales,
C’est en tant que tête de liste de votre parti pour les prochaines élections municipales de la ville de Montceau-les-Mines que je m’adresse à vous aujourd’hui.
J’ai l’honneur de solliciter votre bienveillance pour une raison que je vais tâcher de vous expliquer brièvement, et qui est la suivante :
Je m’appelle Amaury GUITARD, j’ai vingt-quatre ans et je travaille actuellement à Dijon.
Il y a deux ans, j’ai entrepris la rédaction d’un livre intitulé « Un caillou noir de la révolution française : 1793, l’invention de la Vendée », un essai historique sur la guerre de Vendée (1793-1796), qui décima dans des conditions atroces des dizaines de milliers de vendéens.
Mon ouvrage est le fruit d’un laborieux travail de recherches en amont, au sein des archives (militaires, nationales, municipales…), et qui a pour but de confirmer ce que d’autres historiens – malheureusement trop peu nombreux à ce jour – ont déjà démontré auparavant : la répression aveugle, au nom de la République, de la part d’une minorité terroriste, contre les populations civiles, commencée en Vendée dès 1793, répond en tous points aux critères de définition d’un génocide, tels que ceux-ci ont été établis par le Tribunal de Nuremberg et les Nations-Unies au lendemain de la seconde guerre mondiale, et tels qu’ils sont également définis par notre Code Pénal français (art. L. 211-1).
Des lois d’anéantissement et d’extermination (lois du 1er Août et du 1er Octobre 1793) ont été votées à l’unanimité par ce qui était alors la Convention Nationale (assemblée des députés), et ont donné lieu à ce que Gracchus Babeuf, père du communisme, a qualifié comme un « populicide »1
Suite à mes recherches, j’ai pu rassembler plusieurs dizaines de copies d’archives qui attestent et témoignent du carnage et des horreurs commises en Vendée par les troupes républicaines, et principalement par les tristement célèbres » Colonnes Infernales », commandées par le général Turreau, et qui avaient pour mission « de faire de cette contrée un désert » et « d’éradiquer cette race rebelle et impure du sol de la liberté ».
Fait encore plus incroyable : cette effroyable répression, fondée sur des critères raciaux, a été dirigée à l’encontre de toutes les populations civiles, que celles-ci soient favorables ou non à la Révolution de 1789, sans aucune distinction, ni de sexe, ni d’âge, ni d’opinion politique.
C’est en Vendée que l’on a inauguré avec méthode et planification, des moyens d’extermination qui dépassent l’entendement : épuration par mutilation sexuelle, gazages, fours crématoires, camps d’extermination, noyades individuelles et collectives dans la Loire, tanneries de peaux humaines…. avec
un bilan humain qui, selon les dernières estimations, avancent le chiffre de 120 000 personnes massacrées.
Les mots employés dans les archives que j’ai rassemblées sont effarants, et ne sont pas sans rappeler d’autres pages aussi sombres de notre récente histoire : on parle « d’épuration révolutionnaire », de « race maudite, impropre », de « souillure de la France »…
Je publierai dans mon ouvrage, à paraître l’année prochaine, la copie de tous les documents que j’ai recueillis, réunis, et qui prouvent que ce qui s’est déroulé à cette période est unique dans notre histoire moderne.
Je me suis rendu dernièrement aux Archives Nationales de Pierrefitte sur Seine (93), où j’ai pu consulter les plans d’extermination des Vendéens, signés de la main même des membres du Comité de Salut Public (le pouvoir exécutif de l’époque), et où figure la signature d’un certain Maximilien Robespierre.
Bien qu’aujourd’hui il est vrai, le terme de « génocide » pour ce qui concerne la Vendée fasse polémique, toutes les sources s’accordent à dire que ce que Babeuf qualifiait de « populicide » au lendemain des évènements, correspond exactement à la définition du génocide, telle que l’a conçue et théorisée le juriste polonais Raphaël Lemkin en 1943.
Cinquante ans plus tard, en 1993, lors de sa venue en Vendée, l’éminent écrivain russe Alexandre Soljenitsyne a confirmé l’existence de ce génocide, ajoutant même que « c’est en Vendée que tout a commencé ». Des propos récemment confirmés en 2013 par Lech Walesa, au cours de son séjour en
France.
*
Bien que cela ne serait pas inintéressant de le faire, je ne vais pas détailler davantage ce plaidoyer, et je vais vous exposer le fond du problème et l’objet de ma requête : je suis originaire de Montceau-les-Mines, une ville où j’ai passé les dix-huit premières années de ma vie.
Même si jusqu’alors, constater que la commune possède une « rue Robespierre », ne m’avait pas particulièrement dérangé, je ne puis, et vous le comprendrez, regarder cela du même oeil à présent…
Riche des recherches que j’ai menées et des documents que j’ai collectés, je trouve que baptiser une rue du nom d’un criminel contre l’humanité est une réelle insulte et une offense, non-seulement à tous les disparus, mais aussi à tous les français.
Robespierre étant un révolutionnaire sanguinaire qui a ordonné l’extermination, au nom du peuple français, d’une partie de ce même peuple, ceci est tout bonnement intolérable et blessant. Pire, ces atrocités n’ont pas seulement été commises en Vendée, mais partout en France.
Le fait d’honorer le nom même de ce criminel sur le sol de la République Française (par des rues ou même des établissements scolaires) est inconcevable : c’est comme si l’on mettait une place Heinrich Himmler au centre de Jérusalem ou bien une rue Hermann Goering au milieu de Berlin.
C’est pourquoi, Madame/Monsieur, en tant que fervent démocrate attaché aux valeurs de la République, je vous demande solennellement , si vous êtes élu(e), d’user de votre autorité politique et morale pour effacer cette tâche intolérable d’une des principales artères de notre ville. Quitte à honorer de grands hommes de la Révolution, il serait de meilleur aloi de choisir des personnages aux mains moins tâchées de sang, tels que Mirabeau, La Fayette ou Condorcet.
Notre Ve République actuelle n’a absolument rien à voir avec la toute première, et en reconnaissant ses erreurs, la République Française, loin d’être dévalorisée, s’en trouverait grandie, car capable d’avoir un regard critique sur sa propre histoire.
En 2012, j’avais déjà manifesté la même demande à Monsieur Mathus, le maire sortant. L’édile avait alors botté en touche, préférant se ranger derrière « la thèse communément admise » des grands historiens marxistes comme Mathiez ou Soboul . Il ajoutait « qu’écrire l’Histoire n’est pas le rôle des élus de la République » .
Je ne lui en demandais pas autant : il s’agissait seulement de reconnaître qu’attribuer à une rue le nom d’un individu couvert de sang peut légitimement troubler tous ceux qui ont dépassé la mythologie révolutionnaire pour se confronter à la réalité des faits.
Mais comme il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, Montceau-les-Mines avait donc conservé cette souillure au prétexte, selon les dires de Monsieur Mathus, que des « milliers d’autres communes de notre pays » en font autant…
En réalité, elles ne sont que 200 sur 37.000 (soit 0,005% des communes françaises).
Comme quoi, tout le monde n’est pas l’esclave des légendes révolutionnaires…
A l’heure où le devoir de mémoire est si souvent mis en avant par bon nombre de nos contemporains, il en est un autre – celui de la Vérité – qui est tout aussi important et qui constitue sans nul doute le premier des Droits de l’Homme.
De grâce, à l’avenir, ôtez le nom infamant de Robespierre, qui est une offense à la mémoire de tous ces disparus. Un tel geste sera à coup sûr apprécié par un très grand nombre de vos concitoyens qui, comme moi, condamnent de telles bavures administratives, et qui verront cela comme une preuve irréfutable de votre attachement à la justice et à la fraternité.
Dans l’attente de la publication de mon ouvrage, je tiens à votre disposition l’intégralité des copies d’archives et des références que j’ai en ma possession.
C’est sur cette requête impérieuse et essentielle pour la mémoire historique que je conclus ma lettre.
En vous remerciant par avance, je vous prie de croire, Madame/ Monsieur, à l’assurance de ma très haute considération et à ma gratitude la plus sincère.
1) Du système de dépopulation, Gracchus Babeuf, 1794«