Le candidat du Front de Gauche aux législatives dans la première circonscription vient d’envoyer une lettre ouverte aux agriculteurs, salariés de l’agriculture et acteurs du monde agricole.

 

 

 

« Mesdames, Messieurs,
Chers amis,

 

 

Dans quelques jours, vous serez amenés à élire votre représentant à l’Assemblée nationale. Je suis candidat dans la 1re  circonscription de Saône et Loire où je représente le Front de Gauche.

 

L’agriculture occupe une place importante dans notre circonscription. Elle génère des emplois et de la richesse, que ce soit directement ou en amont et aval de l’activité agricole elle-même. Elle contribue à l’existence de campagnes vivantes ; l’activité viticole en particulier contribue largement à la renommée de notre secteur du maconnais-clunisois.

 

L’agriculture, ici comme ailleurs, est profondément malade du libéralisme imposé par l’Europe, avec le soutien des gouvernements de droite ou sociaux-démocrates.

 

Avec la baisse des prix agricoles et leurs fluctuations, une grande partie des agriculteurs ne peuvent désormais plus vivre dignement de leur travail. Nombre de paysans et de retraités agricoles vivent dans la plus grande précarité. Le nombre d’exploitations et d’emplois agricoles s’effondre car le système empêche le renouvellement des exploitants.
Enfin, poussés dans la course à la productivité, les agriculteurs sont les premières victimes d’une agriculture chimique, même si de plus en plus s’engagent dans une agriculture écologique (diminution des produits phytosanitaire, agriculture bio, etc.)

 

Le Front de Gauche refuse l’abandon de notre agriculture et de notre alimentation à la « concurrence libre et non faussée » et appelle à une rupture.

 

Ses propositions visent à la mise en œuvre d’une politique agricole au service de l’intérêt général, c’est-à-dire :

– des campagnes vivantes, avec des paysans nombreux et une vraie politique de développement rural.
– le droit à un revenu digne, grâce à un meilleur partage de la valeur ajoutée et des aides,
– l’accès de tous à une alimentation saine et de qualité ;
– la transition vers une agriculture écologique, relocalisée, économe en énergie et en produits chimiques, sans danger pour la santé et l’environnement.

 

C’est pourquoi, si je suis élu, je défendrai à l’Assemblée nationale avec les autres élus du Front de Gauche :

 

Des prix minimums garantis aux producteurs et l’encadrement des marges de la grande distribution ;
Une politique foncière visant une taille maximale d’exploitation par actif qui permettra l’installation de nouveaux paysans et améliorera la transmissibilité de ces exploitations ;
Un plan national de transition écologique de l’agriculture, avec des objectifs et un calendrier précis, et un vrai soutien à l’agriculture biologique ;
La révision du code des marchés publics : la restauration collective s’approvisionnera en produits de qualité auprès de circuits de proximité ;
L’abandon des subventions aux agro-carburants qui entrent en concurrence avec l’usage alimentaire des terres, et le maintien du moratoire sur les OGM ;
La revalorisation immédiate des retraites agricoles, avec un minimum équivalent à 85% du SMIC et un objectif à moyen terme de convergence avec l’ensemble de la population ;
La revalorisation du SMIC à 1.700 € / mois qui bénéficiera aux salariés de l’agriculture et de l’agroalimentaire ;
La pleine reconnaissance du pluralisme syndical dans l’ensemble des instances agricoles ;
Une réorientation de la recherche agronomique et de l’enseignement agricole au service de la transition écologique de l’agriculture.

 

Face à la crise, nombre d’agriculteurs et d’acteurs du monde agricole ont voulu sanctionner la droite, totalement complice des politiques libérales et de la crise actuelle de l’agriculture. Certains ont donné leur voix à l’extrême droite. A ceux là, je dis : ne vous laissez pas piéger par les fausses solutions ; ce ne sont pas les étrangers les responsables de vos problèmes, mais la domination du capitalisme financier et l’inégale répartition des ressources et des revenus. Madame Le Pen se garde d’ailleurs bien d’aborder ces questions, et notamment de remettre en question la concentration de la production agricole et l’inégale distribution des aides agricoles au profit d’une minorité ! N’oubliez jamais : le rôle de l’extrême droite dans l’histoire a toujours été de créer la diversion dans la grande masse de la population pour, in fine, défendre les intérêts des puissants.

 

Quant au nouveau gouvernement socialiste et vert, soyons certains que sans un puissant groupe parlementaire du Front de Gauche, il ne remettra certainement pas en cause la dramatique évolution actuelle de l’agriculture : le discours du nouveau ministre de l’agriculture en faveur du respect de la « diversité des agricultures » laisse fort présager une absence de choix, et donc de rupture.

 

Mesdames, Messieurs, je vous invite, en élisant un député du Front de Gauche, à faire le choix d’un nouveau modèle agricole, à la fois pour les acteurs de l’agriculture et de l’agro-alimentaire (paysans, salariés) et de la population en général.«