Dans une lettre ouverte adressée au député-sortant, la candidate « en appelle à la sagesse » de Gérard Voisin, ainsi qu’à « son sens des responsabilités politiques », en lui demandant de renoncer à sa candidature aux élections. « Cela éviterait une division aux conséquences dramatiques pour l’avenir de notre circonscription », explique-t-elle.

 

 

 

Voici cette lettre dans son intégralité :

 

 

 

« Monsieur Gérard Voisin,  député,

 

Dimanche dernier, François Hollande a été élu Président de la République française. S’il convient naturellement de respecter la décision des Françaises et des Français, je regrette ce choix qui n’était pas le mien.

 

Le seul motif de satisfaction que nous pouvons enregistrer est le résultat de ce scrutin dans notre circonscription puisque notre candidat Nicolas Sarkozy est arrivé en tête. Avec le Nouveau Centre, composante active de la majorité sortante, j’ai mené, vous le savez, dans le Mâconnais Val-de-Saône, le combat présidentiel et je me réjouis que nos concitoyens aient entendu notre appel à l’union, derrière Nicolas Sarkozy.

 

 

Cependant, aujourd’hui, pour la première fois dans les institutions de la cinquième République, la gauche va détenir tous les leviers du pouvoir : Présidence de la République, Gouvernement, Sénat, majorité des grandes Villes, des conseils généraux, et des régions.

 

 

Au niveau local comme au niveau national, les résultats de l’élection présidentielle ont conforté ma conviction. Il est fondamental pour notre avenir à tous que les valeurs de la République ne soient pas abandonnées à l’instrumentalisation des populismes dont on mesure aujourd’hui les conséquences un peu partout en Europe. Le scrutin de dimanche ne doit d’ailleurs pas masquer la lente et inexorable érosion de nos positions dans la circonscription au détriment des extrémismes, comme on a pu le voir au premier tour.

 

 

Dans ce contexte, les élections législatives des 10 et 17 juin auront une importance fondamentale dans notre circonscription.

 

 

Il est indispensable aujourd’hui que la droite républicaine, dans toutes ses composantes, soit fortement représentée à l’Assemblée nationale. Depuis plusieurs mois, en tant que candidate aux élections législatives dans la première circonscription de Saône-et-Loire, ma campagne sur le terrain est engagée dans une phase d’écoute, de dialogue et de rassemblement. Les messages qui me reviennent de la part de nos concitoyens sont souvent les mêmes : ils souhaitent le rassemblement de notre famille politique et le rajeunissement des candidatures.

 

 

 La gauche a su le faire. Elle nous l’a encore démontré aux dernières élections sénatoriales que nous avons perdues en grande partie pour ne pas avoir su faire émerger une nouvelle génération d’élus.

 

 

Pour les élections législatives à venir dans la première circonscription de Saône-et-Loire, il faut donc, en conscience, en tirer toutes les conclusions.

 

 

Avec Joël Pierre, mon suppléant, maire de Saint-Gengoux-le-National, par notre parcours professionnel et notre engagement politique, nous incarnons cette nouvelle génération d’élus de terrain, issus de la société civile. Notre ticket permet de faire la synthèse géographique de notre territoire, entre l’urbain et le rural, et de rassembler la droite et le centre droit puisque nous sommes respectivement membres du Nouveau Centre et de l’UMP.

Cette nouvelle dynamique autour de notre candidature, vous le savez bien, est en marche. Elle se traduit aujourd’hui par l’adhésion de plus de 700 militants à mon comité de soutien. Elle s’exprime aussi par celle de la grande majorité du comité UMP de la première circonscription de Saône-et-Loire, et d’une large partie des militants et sympathisants de la droite et du centre. Elle s’est vue quasi unanimement confortée lundi dernier par le soutien réaffirmé de  mes collègues de la majorité municipale de Mâcon, à l’exception de Gérard Colon, qui par sa fonction de délégué UMP de circonscription, ne peut faire d’autre choix que de suivre la ligne dictée par les instances parisiennes de son parti politique, ce que je respecte totalement.

 

 

Je ne nie pas bien évidemment les vertus de votre engagement et de votre action politique depuis plus de trente cinq ans. Je ne nie pas non plus les questions d’investiture même si je reste convaincue que, si la consultation annoncée des militants et sympathisants de la circonscription avait été respectée, il en aurait été tout autrement.

Aux élections législatives comme à d’autres scrutins ces dernières années, les électeurs vous ont montré à plusieurs reprises qu’ils ne suivaient pas vos démarches, et les sièges en jeu ont tous été menacés, certains même perdus au bénéfice du parti socialiste. Le monde a changé, notre pays et sa vie politique ont également changé. Nos électeurs l’ont bien compris, au cœur de leurs attentes, nous trouvons le renouvellement, le rajeunissement et la féminisation.

 

 

Au regard de l’adhésion suscitée par notre candidature aujourd’hui, et ne voulant pas porter la responsabilité de la défaite de la droite républicaine dans de telles perspectives néfastes de désunion, c’est par avance que j’en appelle à votre sagesse, ainsi qu’à votre sens des responsabilités politiques, en vous demandant de renoncer à votre candidature aux élections législatives dans la première circonscription de Saône-et-Loire, comme vous l’aviez d’ailleurs annoncé pour ces mêmes valeurs en 2008.

 

 

Cela éviterait une division aux conséquences dramatiques pour l’avenir de notre circonscription, et plus largement de notre pays. Je note d’ailleurs que 35 députés UMP sortants, après l’exercice d’une longue vie parlementaire souvent réussie, ont déjà fait ce choix de ne pas se représenter.

 

 

Une telle décision, après quatre mandats consécutifs, est difficile à prendre. La stratégie du pire et de la terre brûlée qu’annoncent des résultats en constants reculs dans notre circonscription depuis 2002, est redoutée par toutes les composantes de notre électorat.

 

 

Je suis néanmoins persuadée que vous comprendrez qu’il en va de l’intérêt général de notre territoire et de ses habitants, qui salueraient à sa plus noble valeur ce geste.

 

 

A quelques jours de la date d’ouverture du dépôt officiel des candidatures, cette décision vous appartient en conscience, en liberté, et, vous le savez bien, elle est très attendue.

 

 

Si vous optiez pour l’autre voie, naturellement je respecterais votre choix. Je vous proposerais alors un pacte public de loyauté, pour une campagne digne et respectueuse, qui nous permettrait, à l’issue de cette primaire, de préserver la possibilité de se retrouver au soir du premier tour, pour porter dans notre circonscription les idées et les valeurs de la droite républicaine le 17 juin prochain.

 

 

Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Député, en l’assurance de mes sentiments les meilleurs. »