Le plus dur reste à faire…

 

 

 

Alors que les candidats ont déjà lancé, depuis plus ou moins longtemps, leur campagne dans leur circonscription, la fédération départemental du PS organisait jeudi soir une grande soirée réunissant toute la famille socialiste (ou presque) à Charnay-les-Mâcon. Un rendez-vous qui marquait officiellement le lancement de la campagne des législatives…

Retrouvez toutes les interventions.

 

 

 

 

 

 

 

De l’euphorie, mais pas d’arrogance ! Si quatre jours après la victoire de François Hollande à la présidentielle, les socialistes reconnaissent bien volontiers être heureux et profiter chaque minute d’un air redevenu respirable, ils sont en effeti conscients des responsabilités qui leur incombent désormais. Alors forcément, l’heure est autant à la libération qu’à la mobilisation ! « On a gagné la présidentielle, mais il ne faudrait pas que les électeurs se disent que le principal est fait et que les élections législatives sont moins importantes, prévient Jérôme Durain, secrétaire fédéral. C’est la première fois depuis vingt-quatre ans que nous avons un président à Gauche, nous ne voulons pas maintenant d’un président impuissant. Cette élection présidentielle n’aura de sens que si elle est suivie d’une victoire aux législatives ! »

 

Et cette victoire pour le PS passe par le renouvellement des cadres politiques. Ainsi, un seul candidat briguera un deuxième mandat, Christophe Sirugue dans la 5e circonscription (Chalon-Montceau). Les quatre autres – officiels ou pas – se lancent à la conquête d’un nouveau mandat parlementaire : Thomas Thévenoud dans la 1re (Mâconnais Clunisois), Édith Gueugneau dans la 2e (Charolais-Brionnais), Philippe Baumel (Autun, Le Creusot, Chagny) et Cécile Untermaier dans la 3e (la Bresse). Deux femmes et deux hommes pour une parité respectée.

 

Tous ont pris la parole jeudi soir, après Claudette Brunet-Lechenault, élue PRG partie qui soutient les candidats socialistes, et avant Arnaud Montebourg. Le compte rendu des interventions…

 

 

 

 

Claudette Brunet-Lechenault : Dimanche, on a tous poussé un ouf de soulagement ! Mais aujourd’hui, c’est une autre bataille qui commence. François Hollande a besoin d’une majorité à l’Assemblée nationale parce que nous ne voulons pas de la cohabitation, ni de la TVA sociale. Nous sommes pour le droit de vote des immigrés, le mariage homosexuel… Nous nous battrons pour tout ce que nous voulons parce qu’on y croit ! Mais attention, le combat sera violent ! Je veux prévenir tous les candidats : attendez vous au pire ! On essaiera de vous salir ! Blindez vous parce que ce sera dur, et je m’adresse  particulièrement à Cécile et à Édith. (…)

Dans cette campagne, le sentiment d’exclusion et de déclassement du monde rural devra être entendu. François Hollande fait de bon score en ville, là où existe la mixité sociale, mais dans le monde rural, Nicolas Sarkozy a récupéré une bonne partie des électeurs du Front national. Nous devons nous adresser à ces exclus du monde rural, à tous ceux qui ont l’impression que les décisions viennent d’en haut.  (…)

Ça fait des années que Marine Le Pen et son père vivent de l’Europe – il faudra bien le dire à un moment dans cette campagne – or ils continuent de la critiquer ! L’Europe doit aussi être la solution. François Hollande a raison : on en a assez de l’austérité, il faut aussi savoir parler croissance ! Il faut redonner espoir au peuple de l’Europe !

Allons donc convaincre ceux qui ont peur ! Ne mettons pas nos drapeaux dans nos poches et disons à ceux qui ont peur de perdre leur travail à cause des immigrés, qu’au contraire la France est riche et belle de sa diversité (…)

François Hollande est quelqu’un de sérieux qui connaît bien le monde rural. Il l’a entendu et va remettre les services publics au cœur du pacte républicain. Donnez lui les moyens de gouverner ! Pour cela, nous devons élire cinq députés de Gauche ! »

 

 

 

 

Édith Gueugneau : « En tant qu’élue locale et vice-présidente du Conseil régional, j’ai beaucoup appris. Toute cette expérience me sert aujourd’hui à briguer un mandat de député dans le Charolais-Brionnais.

Il ne faut pas se tromper : aujourd’hui, ma cible c’est Jean-Marc Nesme, un député d’un autre temps qui a osé demandé les suffrages pour la cinquième fois. C’est un député archaïque, ultralibéral, un député des priviléges, qui n’a pas eu le courage de prendre une autorisation chirurgicale dans le Charolais. (…)

La RCEA sera un de nos premiers dossiers à traiter. Ce dossier a avancé entre 1997 et 2002… sous Jospin. Aujourd’hui, on a un député qui a toujours défendu les péages qui tourne casaque à la veille des législatives !

Moi, je veux être une député cohérente à l’écoute de notre territoire, je veux apporter plus de justice sociale. J’ai le courage, la force et la résistance pour y arriver et mener cette campagne et nos projets. Une fenêtre s’est ouverte dimanche, je veux porter l’espoir de faire une politique autrement ! Je veux porter les valeurs de la Gauche ! »

 

 

 

 

Philippe Baumel : « Depuis quatre jours, on se dit qu’il flotte déjà quelque chose d’indéfinissable dans l’air ! Alors, le lancement de cette campagne des législatives, c’est un peu le début de cinq nouvelles victoires dans le département.

Nous sommes fiers aujourd’hui d’avoir un président normal. Avec lui, 800 pages de textes et propositions de lois sont déjà prêts, maintenant le souci essentiel est de rassembler car ce pays est lourdement divisé, et c’est là aussi le bilan de Nicolas Sarkozy. (…)

Quand la Gauche était au pouvoir, elle a créé de grandes mesures sociales. Il va maintenant falloir faire aussi bien, voird mieux, que le bilan de Lionel Jospin. Nous devons avoir à cœur de servir l’État, l’intérêt général, les territoires et au bout du compte la République. (…)

Pendant cette campagne, la Droite va assurément agiter les peurs : la Gauche serait synonyme de chaos économique ? Mais une seule question se pose aujourd’hui : qui a créé le plus lourd déficit dans ce pays ? C’est Fillon et Sarkozy !

Nous avons aujourd’hui besoin d’un vote de cohérence, pas d’un blocage ! Donner une majorité à François Hollande, c’est quelque chose qui coule de source après la belle victoire du 6 mai. (…)

Nous avons à Gauche le sens des responsabilités et on ne manque pas d’audace ! J’ai aussi le sentiment que notre horizon va se dégager très vite avec le déchirement de l’UMP (dans la 1re circonscription) qui va également subir les coups de butoir du FN. »

 

 

 

 

 

Cécile Untermaier : « En 2007, Nicolas Sarkozy avait quatre points d’avance sur Ségolène Royal dans la 3e circonscription. Dimanche, François Hollande a recueilli plus de 51 % des suffrages… Nous sommes dans une dynamique nationale et locale sur laquelle nous allons nous appuyer. La situation est difficile, mais les engagements de François Hollande vont nous permettre d’avancer ! L’emploi sera une des priorités, la défense de la France et de l’Europe également.

Nous devons donner aux Français, aux Bressans, aux habitants de ce territoire, l’envie de nous suivre, l’envie de croire ce que nous promettons parce que nous tenons nos promesses. (…)

À l’issue de mes réunions publiques, je vais passer un contrat de législatures avec les habitants parce que nous devons être au plus près du terrain, savoir ce que le territoire veut ! Je m’y engage ! Le député n’est pas qu’un coupeur de ruban ! »

 

 

 

 

Christophe Sirugue : « Si on veut que le changement soit véritale et concret, on a une solution : qu’il y ait en Saône-et-Loire, cinq députés socialistes au soir du 17 juin !

Ce ne sera pas simple, mais il faudra une feuille de route, un objectif, un ordre de mission, une ambition : celle de faire réussir François Hollande. Nous voulons revenir aux valeurs du travail, les défendre comme la Gauche l’a toujours fait ! L’emploi et le pouvoir d’achat seront nos priorités ! Notre mission sera de dire aux personnes qui travaillent et qui, malgré leur salaire, ont  du mal à boucler leur fin de mois, que François Hollande sera le vrai président du pouvoir d’achat. (…)

L’engagement de chaque candidat sera aussi de restaurer la République, de recréer le vivre ensemble et le lien social.

Notre mission telle que je l’imagine consistera à redonner de l’espoir, à refaire une société dans laquelle on pourra à nouveau se dire que nos enfants vivront mieux que nous ! »

 

 

 

 

Thomas Thévenoud : « Quelle histoire, quelle émotion, quelle joie ! François Hollande a gagné parce qu’il a su trouver les mots pour s’adresser à la jeunesse de ce pays. Cette victoire, c’est aussi celle du rassemblement de toute la Gauche et des sympathisants. Pendant cette campagne, 4,323 millions de portes ont été ouvertes par des militants.

À nous maintenant de rénover la République, car nous voulons une nouvelle République avec la suppression du cumul des mandats, une République où le rôle des parlementaires est revalorisé, où les syndicats sont écoutés, où les élus locaux sont associés, où l’opposition est consultée, où la diversité est préservée, où la laïcité est réaffirmée !

La victoire du 6 mai n’est pas la victoire d’une France contre une autre, mais c’est celle du rassemblement, de tous ceux qui croient que notre pays peut se relever à condition de faire preuve de courage et de s’attaquer aux racines du mal.

L’enjeu de ces élections, c’est le combat de la démocratie contre la finance, la combat des citoyens contre les banques. La France d’aujourd’hui c’est celle des fins de mois difficiles, c’est à elle que François Hollande doit s’adresser durant les premiers jours de son quinquennat. Mais le combat va se poursuivre avec les législatives. (…)

L’union fait la force, dans le cas contraire la France sera discréditée ! C’est pour cette raison qu’il faut un nouveau député dans le Mâconnais-Clunisois. Depuis plusieurs mois, avec Nicole Clément, nous sommes sur la route, à l’écoute de la population de cette circonscription. Et cela paie puisque la Gauche progresse partout dans la circonscription. Notre comité de soutien a même atteint mille noms !

RCEA gratuite et sans péage, redonner dès la rentrée prochaine des moyens supplémentaires aux écoles, lutter contre les dépassements d’honoraires… Les combats ne manquent pas et n’attendent pas ! Je saurai faire entendre là-haut la voix des habitants du Mâconnais-Clunisois-Beaujolais ! »

 

 

 

 

 

Arnaud Montebourg : « Le pays aujourd’hui est à terre. Notre défi est de redresser la France, de lui redonner de l’optimisme, de la fierté, de la croyance… De retrouver les grandes heures de la France et de sa grandeur ! Pour cela, les Français vont devoir se rassembler, se tendre la main et se remettre à se parler. La France a besoin de s’unir pour se reconstruire.

Nous pouvons être plus forts que toutes les sortes de fatalité qu’on nous pose sur la tête ! L’Europe, ce n’est pas la moto allemande conduite par Merkel avec Sarkozy assis sur le porte-bagage. C’est une conduite commune avec les intérêts des populations préservés. Ce ne sont pas les plans d’austérité pour les populations, les plans de sauvetage pour les banques !

Nous, on veut faire l’inverse. La Droite dit qu’il faut s’adapter au dumping fiscal, nous voulons faire le contraire. (…)

Nous sommes des dirigeants politiques qui veulent le redressement. La Gauche va continuer sur sa lancée et ses victoires. Et il va falloir que la Droite allemande fasse l’apprentissage de la croissance et pas seulement de l’austérité. (…)

Aujourd’hui, je lance un appel. Les législatives, c’est le moment de confirmer et d’amplifier la victoire du 6 mai. La Droite en Saône-et-Loire, c’est Jurassic Park ! On a bien un jeune candidat Sarkozyste dans la 3e circonscription, Arnaud Danjean, mais pour une fois que la Saône-et-Loire a la chance d’avoir un député européen, il veut quitter son poste ! Il faut qu’il reste, il faut que nous gardions notre député européen ! (…)

Ne négligez rien ! Dites à la population que du changement il en faut encore pour que le changement ce soit maintenant ! »

 

 

 

 

 

 

 

Textes et photos : Delphine CRESSON

 

 

 

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