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jeudi 16 juillet 2020 à 06:54

Santé – gestion de la crise du Covid-19

Le Groupement Hospitalier de Territoire Nord Saône-et-Loire dit... "Non à la deuxième vague" !



 



 

 

Ce mercredi après-midi, Christine Ungerer, Directrice du Groupement hospitalier de territoire (GHT) et du Centre hospitalier William Morey de Chalon-sur-Saône a tenu une conférence de presse avec Gilles Platret, maire de Chalon et Président du Conseil de Surveillance de l’établissement.

Il était accompagné de Bruno Legourd, son adjoint en charge des affaires sanitaires et sociales et ancien directeur du GHT.

 

La conférence de presse avait pour objectif de montrer les moyens mis en place lors de la première vague de l’épidémie de Covid-19 par le GHT et de rappeler les gestes barrières et les règles sanitaires pour éviter une deuxième vague.

 

Pour ce faire, plusieurs médecins, aides-soignantes et infirmières des services de réanimation et de médecine générale notamment avaient été conviés à la conférence de presse.

 

« Nous sommes sortis de l’œil du cyclone » Gilles Platret

 

Et c’est le Maire de Chalon-sur-Saône qui a introduit le propos en rappelant la méthode de travail durant la crise du printemps, une méthode s’appuyant sur une communication constante avec la direction de l’hôpital.

Aujourd’hui « nous sommes dans une période intermédiaire. Nous sommes sortis de l’œil du cyclone. Mais quelques signaux nous montrent qu’il faut faire attention » a-t-il indiqué.

 

Avant de poursuivre : « Il nous a semblé important que nous puissions lancer un cri d’alerte. Les gestes barrières fondent comme neige au soleil. »

 

Gilles Platret a d’ailleurs rappelé les efforts exceptionnels consentis par la population et qui ont permis d’éviter le pire. « Cela a été remarquablement bien assumé. Nous sommes passés psychologiquement à un autre stade, au relâchement complet. La crise n’est pas forcément derrière nous. C’est ce qui se passe dans les départements de l’ouest. Cela pourrait revenir avec les mouvements de cet été. Cela va se passer avec les retrouvailles. » a-t-il poursuivi.

 

Aussi a-t-il rappelé l’objectif du message de ce mercredi : protéger.

 

L’hôpital de Chalon-sur-Saône a coordonné la gestion de la crise

 

Christine Ungerer, directrice du GHT a rappelé pour sa part le rôle important de coordination de l’hôpital chalonnais entre les établissements publics (tel celui de Montceau-les-Mines) et les établissements privés (au Creusot ou à Chalon par exemple).

 

Ainsi cette coordination s’est exprimé par une organisation identique dans les établissements possédant des urgences avec la possibilité d’une hospitalisation Covid et la mise en place de la protection du personnel.

« Ce travail a été important. On a bénéficié des coordinations. » a-t-elle ajouté, avant de poursuivre sur les conventions existantes avec le privé. Des conventions qu’elle a jugées « très utiles dans le cadre du partage d’expérience. On a pu faire bénéficier de l’expertise sur tout le territoire. »

 

En tant qu’établissement support, le Centre hospitalier William Morey a eu pour mission de coordonner la crise sur le territoire avec les Centres hospitaliers d’Autun, de Montceau-les-Mines et les établissements de santé privés. Un dispositif d’appui aux EHPAD a été mis en place grâce au service territorial d’hygiène, à l’hospitalisation à domicile (HAD) et aux équipes de soins palliatifs.

 

La directrice du GHT a expliqué la montée en puissance des capacités d’accueil des malades du Covid au cours de la première vague. Ainsi en médecine, 8 services ont été dédiés au Covid (5 au Centre Hospitalier de Chalon et 3 sur le territoire). La capacité d’hospitalisation sur le territoire avait atteint 148 lits. Et ce sont jusqu’à 112 patients qui ont été accueillis en même temps, permettant ainsi au GHT d’accueillir certains patients de bassin de vie plus touchés par l’épidémie comme le mâconnais par exemple.

 

En réanimation et soins intensifs, en plus des 32 lits Covid, il y a eu aussi 10 lits non Covid. Tous ces changements ont demandé beaucoup de moyens matériels et humains.

 

En soin de suite et réadaptation (SSR), 3 unités Covid ont été créées au sein de différents établissements.

 

Au 17 juin dernier, ce sont ainsi 583 patients du Covid qui ont été hospitalisés dont 282 au CH de Chalon et 131 au CH de Montceau-les-Mines. 60 patients ont été hospitalisés en réanimation Covid à Chalon. Ce sont au total 86 patients qui sont décédés du Covid en milieu hospitalier dans le GHT et les établissements privés partenaires : 41 à Chalon, 14 à Montceau-les-Mines, 20 à l’Hôtel Dieu du Creusot et 11 au CH d’Autun.

 

Christine Ungerer a aussi rappelé que l’effectif de soignants avait été doublé au sein du HAD afin qu’ils puissent intervenir à la demande.

Elle remarque que la vague épidémique a été moins importante et décalée par rapport à Mâcon et Dijon. Le GHT a toujours eu de la marge, ce qui a permis de rendre service aux établissements de Mâcon et de Paray-le-Monial.

 

Du personnel rappelé pour consolider les équipes soignantes

 

Afin de pouvoir prendre en charge les patients, le GHT a dû rappeler du personnel, soit retraité, soit du personnel qui était intervenu sur l’établissement, également des élèves infirmiers de l’IFSI de la CUCM.

 

Dans le service SSR, les séjours ont duré entre 3 semaines et un mois. Au total, la crise s’est étendue sur trois mois.

Et tous les professionnels présents se sont accordés pour reconnaître que la période a requis beaucoup d’adaptation.

Et surtout, le personnel est aujourd’hui fatigué. Il a été extrêmement sollicité.

 

« S’il y a un rebond, il ne faut surtout pas qu’il y ait la même ampleur » Christine Ungerer

 

C’est aussi ce qu’a ajouté la directrice du GHT, précisant que la gestion de la crise sanitaire s’est faite au détriment d’autres patients dont certaines pathologies n’ont pu être prises en charge ou diagnostiquées avant. « On a un retard à absorber. Il ne faut pas qu’on mette les patients non Covid de côté lors de la deuxième vague. » a-t-elle conclu.

 

Le Docteur Françoise a quant à lui expliquer que l’hôpital de Chalon-sur-Saône n’avait jamais été débordé, car l’hôpital est récent et présente la possibilité d’isoler les malades. Ensuite l’établissement possède une équipe d’infectiologues de pointe. En outre, la collaboration avec les établissements privés de Dracy et Sainte Marie ont permis la prise en charge de la chirurgie pour les non Covid. Le médecin a précisé que l’équipe hygiéniste s’est battue dès le début sur les gestes barrières. Selon lui, c’est ce qui a évité une épidémie dans l’hôpital. « On est un hôpital où la transmission intra a été limitée. » a-t-il expliqué.

 

Et de conclure sur la dévotion du personnel de santé qui a mis de côté sa vie privée pour assurer son travail.

 

Plus tard, ce sont deux soignantes en réanimation qui ont évoqué un moment particulier qui a vu leurs pratiques évoluer.

 

Toutefois, les professionnels présents s’accordent pour dire que même s’ils ont l’expérience de la gestion de la première vague, ils souhaitent à tout prix éviter une deuxième vague. Leur inquiétude se porte notamment sur la gestion des médicaments pour lesquels il y a à présent une demande mondiale forte.

 

Une infirmière a remercié chacun pour les dons qui ont été faits à tous les établissements du GHT. Elle a appelé à bien utiliser les produits pour l’hygiène des mains. Elle a aussi conseillé d’éviter les gants, qui pourraient être utiles plus tard. Il faut donc éviter de réduire les stocks. Ensuite cela évite d’avoir des gestes inappropriés. Le meilleur geste étant de se laver les mains régulièrement avec du savon et de l’eau ou du gel hydroalcoolique. Elle a enfin appelé à un port de masque correct, bien positionné sur la bouche et le nez.

 

« Ce virus tue et pas d’une très jolie manière » Gilles Platret

 

C’est ainsi que Gilles Platret rappelle chacun à la plus grande prudence sans chercher à faire peur, s’est-il défendu.

« Nous ne savons pas prévenir cette maladie, mais l’accompagner » a-t-il expliqué.

 

Et d’ajouter : « Derrière cette crise, il y a des hommes et des femmes qui ont sacrifié leurs vies personnelles. Ne reprenons pas ce chemin. Le défaut de masque n’est plus une excuse […] Ce n’est pas seulement vous que vous protégez, mais aussi les autres.

 

Interrogée sur la situation à Montceau-les-Mines et le désarroi du personnel soignant, Christine Ungerer a mis en avant deux facteurs : la pénurie de masques dans les établissements. Une livraison du Ministère de la santé le 22 mars a permis selon elle de solutionner le problème.

« On ne pouvait pas en proposer à tout le personnel soignant. A Montceau-les-Mines, on a commencé à avoir des suspicions Covid dans les services non Covid. L’épidémie circulait bien. Il y a eu un manquement de vigilance sur Montceau. Il faut rester vigilant. » a-t-elle poursuivi.

 

Une organisation exceptionnelle pour gérer la crise

 

La directrice du GHT a conclu son propos sur l’organisation exceptionnelle requise par la crise : passer de 84 agents pour 16 lits en réanimation en temps normal à 200 agents pour 32 lits.

 

Le GHT a tenu ses promesses selon certains praticiens présents, puisque certaines infirmières de Montceau-les-Mines sont venues soutenir l’établissement chalonnais.

En plus, il a fallu du matériel supplémentaire et du renfort médical et des formations accélérées sur le terrain.

 

Les cadres de santé présents ont indiqué que si les semaines étaient chargées, les temps de repos du personnel soignant ont bien été respectés et les plannings réalisés dans la plus grande légalité.

 

Aujourd’hui tous martèlent un seul message : respecter les gestes sanitaires et de distanciation physique pour éviter à tout prix une nouvelle vague de Covid en Saône-et-Loire.

 

EM

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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