Montceau : La paralysie du sommeil
Ceux qui ont fait l’expérience de la paralysie du sommeil s’en souviennent et redoutent la prochaine crise. Tellement que c’est avec appréhension qu’ils voient arriver l’heure d’aller se coucher, chaque soir.
Témoignage de Jonathan*
« Je venais de me coucher, vers minuit, et je m’apprêtais à me glisser dans les bras de Morphée, littéralement exténué par ma journée de travail. Quelques secondes (ou minutes, je ne sais pas vraiment) après, j’entends très distinctement la porte de ma chambre s’ouvrir et je sens une présence près de mon lit.
Soudain, je sens un gros poids sur ma cage thoracique, j’étouffe et j’essaie de repousser « l’assaillant » qui me plaque sur le lit. Je hurle, du moins je le crois, mais aucun son ne sort de ma gorge. Je tente alors de repousser cette présence maléfique et bouge violemment mon corps dans tous les sens : je rue dans les brancards, avec les pieds et les mains, essayant de me libérer de ces entraves qui me clouent sur le lit.
Horreur ! En fait, je ne peux pas faire le moindre mouvement, mon corps est paralysé et cela m’angoisse terriblement. Mon assaillant est costaud et je ne peux rien faire d’autre que de bouger les yeux dans tous les sens. Eux seuls sont encore mobiles…
Pour couronner le tout, je vois apparaitre d’autres formes dans la chambre. Je veux m’enfuir, mais encore une fois, je ne peux bouger !
Je capitule et ne fais plus un geste (du moins je ne tente plus de le faire). Je tremble de la tête aux pieds et m’enfonce sous la couverture, paniqué.
Et puis, tout cela a cessé et je me suis rendormi… ».
Témoignage de Sylvette*
« Mon compagnon venait de partir au travail, très tôt le matin, quand j’ai entendu quelqu’un chuchoter mon prénom. Et ce, à plusieurs reprises. Je ne me suis pas spécialement affolée, pensant qu’il avait oublié quelque chose, qu’il revenait chercher.
D’un seul coup, j’ai réalisé que ce n’était pas mon compagnon qui était repassé à la maison. Je sentais toutefois une présence dans la chambre et soudain, mes mains ont commencé à me picoter de plus en plus.
Je commençais à paniquer, car j’entendais vraiment marcher à côté de mon lit. Dans un réflexe de défense, j’ai voulu m’enfuir. Mon cœur cognait dans ma poitrine, mais je ne pouvais pas faire un geste : j’étais complètement paralysée.
Scotchée sur le lit, à ne pas pouvoir bouger mes bras, ni mes jambes, je me suis dit que je vivais ma dernière heure. J’allais mourir d’une crise cardiaque, tant je sentais mon cœur s’affoler !
Et puis, soudain, tout s’est arrêté. Je ne sais pas combien de temps ça a duré, mais cette expérience a été vraiment terrifiante. Je n’ai jamais osé en parler à personne. J’avais peur qu’on me prenne pour une folle ! ».
En général, les personnes qui ont vécu une ou plusieurs fois ce phénomène n’en parlent pas.
Julien* lui, n’en a pas parlé à sa famille, mais à son médecin. « J’y suis allé doucement, le prévenant qu’il allait sûrement me prendre pour un fou, mais qu’il fallait que je sache ce qu’il m’était arrivé.
J’avais vécu cette expérience horrible où on n’est plus maître de son corps paralysé. Je croyais vraiment avoir des troubles psychiatriques et j’attendais le verdict du toubib, avec une certaine appréhension ».
Celui-ci s’est mis à rire devant ma mine anxieuse et m’a lancé : « Ah, ce n’est pas grave, vous avez fait l’expérience de la paralysie du sommeil ». Ajoutant : « On connait ce phénomène ! ».
A moitié rassuré, Julien s’entend expliquer que cette paralysie du sommeil est due à plusieurs facteurs, dont le stress, l’épuisement, le manque de sommeil, les pensées négatives, l’angoisse, le manque de sommeil etc. Cela arrive aussi souvent chez les personnes qui…dorment sur le dos.
Julien apprend aussi que la paralysie du sommeil survient lorsque l’on reprend conscience, lors de la transition vers ou depuis la phase de mouvements oculaires rapides. Lorsque nous nous réveillons brusquement pendant cette phase, nos muscles volontaires restent temporairement paralysés, ce qui peut entraîner la sensation d’être incapable de bouger.
Enfin, la paralysie du sommeil peut être impressionnante, mais elle n’est généralement pas dangereuse.
Pas dangereuse peut-être, mais elle marque l’esprit de ceux qui l’ont subie.
Et vous, chers lecteurs, avez-vous été confrontés un jour, ou plutôt une nuit, à la paralysie du sommeil ?
Racontez-nous votre histoire. Cela rassurera ceux qui se croient atteints d’une pathologie mentale, malgré les propos rassurants de leur médecin.
*Prénoms d’emprunt
Nelly Desplanches
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