Sans-papiers et demandeurs d’asile (Solidarité)
Réunion en préfecture avec les associations concernées !
« Le jeudi 19 juin dernier s’est tenue à Mâcon, en Préfecture, une réunion où étaient conviés les représentants d’un certain nombre de mouvements et d’associations de solidarité avec les sans-papiers et les demandeurs d’asile de notre département (Amis du CADA de Digoin, Association Déracinés, Association de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés, Ligue des Droits de l’Homme, Réseau Education Sans Frontières, Secours Catholique). La direction en était assurée par Mme la Secrétaire Générale de la Préfecture, assistée de Mme la Directrice des Libertés et de Mme la responsable du Bureau des Etrangers. Le but en était d’examiner un certain nombre de dossiers, concernant principalement des demandeurs d’asile déboutés, afin d’obtenir la régularisation de leur situation administrative sur notre territoire.
Nous nous réjouissons que cette rencontre ait pu aboutir à la régularisation ou à une avancée même relative, dans le cas de 11 dossiers sur les 24 présentés. Nous restons attentifs au sort sur notre territoire de celles et ceux à qui il n’a pas pu être répondu positivement cette fois-ci, mais dont nous connaissons le chemin de vie difficile, et que nous continuerons à soutenir avec détermination.
Ceci étant écrit, nous tenons ici à rappeler le contexte de cette rencontre, celui de réalités inadmissibles dans les domaines au sein desquels nous agissons. Depuis des années les gouvernements successifs de droite comme de gauche ont poursuivi et aggravé le sort fait aux populations de sans-papiers et de demandeurs d’asile :
Le droit d’asile a subi chez nous des attaques de plus en plus fortes. L’institution depuis 2003 d’une liste de « pays sûrs » dressée par l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides) en est un exemple clair : les exilés en provenance de tels pays ne sont plus reçus dans les Centres d’Accueil des Demandeurs d’Asile (CADA) et se retrouvent bien souvent à la rue, au mépris de la convention internationale de 1951. Ils sont en outre aiguillés vers une procédure hâtive intitulée de façon trompeuse « procédure prioritaire », qui les emmène droit vers le rejet de leur demande par l’OFPRA, sans leur donner le droit à un recours effectif auprès de la CNDA (Cour Nationale du Droit d’Asile), ce qui est attentatoire à leurs droits les plus fondamentaux.
Une circulaire adressée aux préfets par le ministère de l’intérieur en date du 11 mars 2014 systématise l’expulsion des demandeurs d’asile déboutés vers leurs pays d’origine. Si les préfectures invitent ainsi à des négociations sur quelques dossiers – lors desquelles nous espérons vivement être entendus – nous ne sommes pas dupes d’une politique d’expulsions qui peut aller en s’intensifiant dans l’été …
Enfin, le pouvoir socialiste consulte actuellement autour d’un avant-projet de réforme de la procédure du droit d’asile. Le discours officiel qui entoure cet avant projet, comme ce qui en filtre publiquement. avec le maître-mot « accélérer », nous laisse penser qu’il s’agira en fait d’accélérer les rejets et d’accélérer les expulsions de déboutés.
Nous refusons une telle politique. Comment stigmatiser la xénophobie en paroles d’un côté, tout en pratiquant de fait le rejet de l’étranger de l’autre ?
Nos valeurs restent celles de l’accueil des exilés, de la solidarité avec eux, de l’égalité des droits, et du respect du droit d’asile, qui est pour nous un droit humain essentiel, constitutif d’une société ouverte, fraternelle et démocratique.
C’est à ce titre que nous appelons à la résistance politique aux expulsions, contre l’étouffement du droit d’asile, et contre toute forme de xénophobie d’Etat, quel que soit le parti au pouvoir qui la met en œuvre ou s’y prépare. »
Les copains de Maka et Sergo s’engagent à leurs côtés en les parrainant