Adiamos 71 (Histoire sociale)
"La Saône-et-Loire pendant la Grande guerre" Une conférence instructive et passionnante !
Une quarantaine de personnes étaient présentes pour cette très intéressante conférence à Saint-Vallier. L’occasion de découvrir comment vivaient les habitants entre 1914 et 1918.
A la demande de l’association Adiamos 71, Franck Metrot et Pierre Prost, auteurs du livre «La Saône-et-Loire pendant la Grande Guerre », se sont penchés sur la vie quotidienne des habitants du département pendant cette période de conflit.
Forte de 604 000 habitants en 1914, la Saône-et-Loire possédait un riche tissu industriel couplé à des zones très rurales. Située sur l’axe PLM (Paris-Lyon-Marseille) desservi par la voie ferrée, elle a connu dès le début des hostilités une forte présence militaire. Différents hôpitaux et camps militaires sont apparus, comme le camp américain à Allerey (aujourd’hui disparu), avec une grosse activité sanitaire qui a perduré après la guerre, avec par exemple la construction du sanatorium de La Guiche, dédié aux tuberculeux.
La principale inquiétude du début de guerre, à savoir la manière dont se feraient les récoltes en août 1918, a peu à peu laissé place à un autre souci : celui de répondre aux mobilisations des ressources. Que ce soit la réquisition du charbon des mines de Blanzy, la main d’œuvre prise aux usines Schneider, les pierres demandées aux carrières de la Chapelle-sous-Dun ou le versement d’or, les mises à contribution furent nombreuses et désorganisatrice pour la production locale. L’agriculture, très riche et diversifiée, ne sera oubliée : viticulteurs, éleveurs mais aussi boulangers devront tous contribuer à l’effort de guerre.
Malgré le manque de main d’œuvre, les industriels hésiteront longtemps à embaucher des « étrangers », la présence des femmes mises à l’emploi entre-temps rendant la cohabitation « peu morale » ! Ils arriveront pourtant pour combler le déficit de main d’œuvre dans les mines et les usines, et seront dès 1916 rejoints par les prisonniers de guerre.
A noter sur ce point une particularité du département : la création de camps d’internement pour les détenus civils en attente de jugement (Alsaciens Lorrains, Polonais ou Allemands vivant sur le sol français), dont le principal sera érigé dans l’ancienne école de Blanzy.
Les deux auteurs se sont également attardés sur l’état de l’information et de la propagande, parlant de la création des cérémonies et fêtes patriotiques visant à fédérer les Français autour de leurs soldats. Les chansons de soutien ont fleur, particulièrement à Montceau lors de soirées patriotiques. Le Préfet de l’époque a joué un grand rôle dans toute cette propagande, préfet maintenu en place au début de la guerre puisque toutes les élections avaient été annulées.
Autre initiative locale : la mise en place d’une journée départementale de la Saône-et-Loire le 1er août 1915, initiative qui sera reprise un peu partout en France et dont la vocation première sera de recueillir des fonds à destination d’œuvres. 15 000 enfants étant devenus pupilles de la nation, il était entre autres nécessaires de leur venir en aide.
Enfin, le département s’est distingué par la création de nombreux monuments rendant hommage aux militaires, ainsi que de cimetières ou carrés militaires. On découvrira même des vitraux d’églises, dès 1920, à la gloire des combattants.
Cet exposé passionnant et richement illustré par des documents d’époque a été suivi d’une série de questions posées par l’assemblée, puis d’un vin d’honneur qui a permis aux auditeurs d’acquérir et de se faire dédicacer l’ouvrage des deux conférenciers.
Vous pouvez d’ailleurs vous le procurer en contactant Adiamos : Jean-François POUJEADE – 03 85 29 24 52 / 06 63 53 54 48
– jf.poujeade@wanadoo.fr
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Véronique Décrenisse-Kieny