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mercredi 31 juillet 2019 à 09:33

Camille, une jeune fille malvoyante qui se rit du handicap

« Le Handicap ? Mieux vaut en rire, cela évite d’en pleurer ! ».



 



Elle est joyeuse, souriante, instruite, douée pour les travaux manuels et pour le bonheur. Elle croque la vie à pleines dents, à la plus grande joie de sa famille.

 

« Elle », c’est Camille Reynes-Barcelot, 19 ans, habitante de Ciry-le-Noble, mais souvent Sanvignarde, puisqu’elle fréquente le centre social Les Passerelles, durant l’été.

Et justement, au centre social, c’est Carine Belbachir qui encadre les ateliers et qui ne tarit pas d’éloges sur cette jeune fille.

 

Jusque-là, on ne s’étonne qu’à moitié : des jeunes qui aiment dessiner, peindre ou coudre, il y en a beaucoup. Sauf que Camille n’est pas une jeune fille comme les autres ! Tout en l’étant encore plus que les autres…

 

Explication : Camille est malvoyante depuis l’âge de 7 ans, année où on diagnostique chez elle un décollement de la rétine.

 

Après plusieurs interventions chirurgicales ratées, le verdict est définitif : Camille a perdu son œil gauche. Quant à l’œil droit, il révèle une acuité visuelle de 1/20.

 

Mais qu’à cela ne tienne. Ni Camille, ni ses parents ne baissent les bras. « Mes parents n’ont jamais voulu me placer en institut. Au contraire, ils ont toujours veillé à ce que je fasse mes études en milieu ordinaire » se félicite la jeune fille.

 

Et effectivement, elle fréquentera successivement le collège Jules Ferry à Génelard et le lycée Léon Blum au Creusot. Durant toutes ces années, Camille bénéficiera d’une AVS (Assistante de vie scolaire ) du CE1 au baccalauréat.

 

L’année dernière, Camille a passé 4 mois en classe prépa en carrières sociales à Lyon, puis de janvier à juin dernier, elle a effectué un service civique au collège.

A la rentrée prochaine, la jeune fille intégrera une école à Lyon, car elle souhaite devenir éducation spécialisée.

 

Mais pendant ses vacances, Camille ne reste pas les deux pieds dans le même sabot. Comme dit plus haut, elle participe activement aux ateliers. Ainsi, elle s’est essayée aux masques en plâtre, aux tableaux fils tendus et à l’argile dernièrement, avec les résidents de Veillaud.

Et la chouette qu’elle a modelée est de toute beauté !

 

Mais alors, justement, lorsqu’on est malvoyant, comment fait-on pour effectuer ces activités ?

 

C’est Camille qui dévoile l’objet dont elle ne peut se passer : une loupe électronique que l’on peut trouver dans des associations spécialisées, comme celle de Valentin Haüy. « Je ne m’en sert pas pour dessiner ou écrire ou lire les (très) gros caractères, mais par contre, j’en ai besoin pour les   détails » dit-elle.

 

Et la jeune fille avoue ne jamais s’ennuyer. « Lorsqu’on perd la vue, on développe d’autres sens » constate-t-elle.

 

Alors handicap oui ! Mais lamentations et immobilisme, non ! Camille, si elle ne pourra jamais conduire une voiture (quoi que, avec les avancées de la technologie…) utilise parfaitement les transports en commun. Normalement.

 

La « chance » de Camille a été d’avoir des parents qui ne l’ont jamais traitée en fonction de son handicap, puisqu’ils ne l’ont jamais placée en institution, mais aussi parce qu’elle a eu une volonté farouche de ne pas se laisser décourager. Mais surtout, comme elle le rappelle « à l’école, jamais personne ne m’a fait de réflexions ou de moqueries et cela a une valeur inestimable ».

 

Et le mot de la fin revient à Camille : « Le Handicap ? Mieux vaut en rire, cela évite d’en pleurer ! ».

 

Bravo à cette jeune fille courageuse et rendez-vous pour la séance « peinture-modelage » ce mardi à la résidence Veillaud.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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