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jeudi 11 juin 2020 à 17:05

Diocèse d’Autun (Religion)

Monseigneur Benoît Rivière ordonnera 2 prêtres le 28 juin François BOUCHARD et Osvaldo SEGOVIA GALI



 

 

 

 

Dimanche 28 juin prochain à 15h30 en la cathédrale Saint Lazare d’Autun, Monseigneur Benoît RIVIERE, évêque d’Autun, ordonnera prêtres François BOUCHARD et Osvaldo SEGOVIA GALI. François est actuellement diacre à la paroisse Saint Just de Bretenières à Chalon-surSaône et Osvaldo est diacre à la paroisse Notre Dame des Vignes en sud Mâconnais à La Chapelle-de-Guinchay 

 

La célébration pourra être suivie en direct sur le site internet du diocèse d’Autun.

 

www.autun.catholique.fr

 

Voici ci-dessous la présentation de ces  ordinands.

 

François BOUCHARD

 

 

 

François, qui êtes-vous ?

 

« Je m’appelle François Bouchard, 27 ans, dernier d’une fratrie de 7 enfants. Ma sœur ainée est religieuse chez les Petites Sœurs des maternités catholiques, et les 5 autres sont mariés, agrandissant la famille de nombreux neveux et nièces. Mes parents, retraités, partagent leur résidence entre Marseille et Sassangy, dans notre diocèse. Né dans le sud, baptisé quelques jours plus tard à la maternité, j’ai vécu 20 ans à Marseille, d’abord scolarisé dans une école de l’Institut Notre-Dame de Vie, où j’ai fait ma première communion, il y a 20 ans ce mois de mai, puis en pension pour mon collège-lycée dans les Foyers de Charité, à Saint-Bonnet-de-Galaure dans la Drôme, où j’ai vécu les moments forts de ma profession de foi ainsi que de ma confirmation par Mgr Lagleize.« 

 

Votre année de Propédeutique a enchainé avec les classes préparatoires ?

 

« C’est en 2012, après 3 ans de classes préparatoires maths-physique à Marseille, que je suis rentré en propédeutique, année de discernement précédent le séminaire, dans le diocèse de Fréjus-Toulon, attirant de dynamisme et fort de nombreux séminaristes. J’ai ensuite profité de mes deux années de cycle de philosophie, pour continuer de discerner l’appel vocationnel et son enracinement géographique, la Bourgogne revenant souvent dans ma prière. À l’issue du stage intercycles en paroisse à Autun et d’un pèlerinage décisif à saint Jacques de Compostelle, j’ai fait la demande à Mgr Rivière de pouvoir m’accueillir dans son diocèse, où mes racines familiales paternelles sont très fortes. Je suis reconnaissant à mon évêque d’avoir accepté avec joie, ainsi qu’à Mgr Rey d’avoir accueilli cette décision, et de m’avoir permis de rester en formation chez lui à Toulon, pour la fin de mon cursus.« 

 

A quel âge avez-vous reçu l’appel de Dieu à la prêtrise ?

 

« Je crois pouvoir affirmer que cela s’est vécu en deux étapes. La première lorsque j’avais 12 ans, alors scolarisé chez Marthe Robin qui, j’en suis convaincu, tient un grand rôle dans ma vocation. À l’époque, je servais la messe depuis 8 ans déjà dans ma paroisse de Marseille où mon parrain était curé. Je ne comprenais pas bien l’intérêt d’assister à la messe dans l’assemblée près de mes parents, trouvant bien meilleure ma place dans le chœur, si proche de “l’action”. À Saint-Bonnet, nos journées étaient ponctuées par la prière, avec le chapelet tous les jours, un temps d’adoration ou d’enseignement à la chapelle, et surtout, la messe quotidienne qui nécessitait, pour les pensionnaires qui le désiraient, de se lever 15 minutes plus tôt. Autant vous dire que pour des garçons de cet âge, c’était un peu la concurrence pour qui se lèverait le plus durant la semaine ! Aussi très naturellement, m’est venu à l’époque le désir de devenir prêtre, mais sans doute plus comme un métier qu’une vocation.

 

Néanmoins, j’ai la certitude que déjà le Seigneur travaillait mon cœur pour un appel bien plus profond 8 ans plus tard.« 

 

Cet appel restait donc comme caché en vous ?

 

« J’ai en effet enfoui cette idée durant la période de mon adolescence, jusqu’à l’obtention de mon bac en 2009 et l’entrée en classes préparatoires. En 2011, je me suis rendu avec des amis toulonnais aux JMJ de Madrid, autour de Benoit XVI, plus dans la perspective de passer un bon temps en Espagne, que d’y vivre ce qui m’attendait en réalité. C’est là que m’est revenu très fortement l’appel au sacerdoce, non plus comme le désir d’un métier, mais comme un appel vocationnel profond, difficilement descriptible, si ce n’est par mode de certitude que Dieu m’attendait là…

 

S’en est suivie une troisième année de prépa en vue d’obtenir l’équivalence d’une licence, avant l’entrée en propédeutique à Toulon, Mgr Rey étant l’évêque qui avait accueilli mon appel à Madrid. »

 

A quels signes l’avez-vous perçu ?

 

« Je crois que le souvenir de ces JMJ qui me restera à jamais, c’est une grande paix. Et paradoxalement, mon avenir s’embrumait un peu, ne sachant trop s’il fallait “foncer” tout de suite au séminaire, continuer ma prépa, où même pousser jusqu’à l’obtention d’un diplôme. Mais je suis convaincu, et providentiellement c’était l’une des premières lectures spirituelles de mon supérieur de séminaire, que c’est là une confirmation qu’un appel vient bien de Dieu : on ne sait pas trop ce qui nous attend, mais on demeure dans la paix, confiants que le Seigneur nous conduit. On avance dans une “clarté-obscure” semblable à la nuée divine qui conduisait le peuple hébreu vers la Terre Promise.« 

 

Quelle est votre formation ?

 

« Quelque peu “précipité” en classes préparatoires par la pression ambiante qui, je crois, touche malheureusement beaucoup de lycéens, bien jeunes à 17 ans pour prendre une décision d’avenir sans prendre le temps d’y bien réfléchir, j’ai passé 3 ans un peu douloureux à travailler mes matières scientifiques sans réellement de plaisir, présentant plusieurs concours ouvrant à diverses écoles d’ingénieurs généralistes, ainsi que le concours de pilote de ligne qui me motivait bien plus. Mais le Seigneur fut si clair avec moi, que je n’ai rien concrétisé de tout cela, obtenant simplement une licence de mathématiques à l’issue de ces 3 ans. Mais je ne crois pas avoir un esprit tellement scientifique. »

 

Osvaldo SEGOVIA GALI

 

 

Osvaldo, qui êtes-vous ?

 

« J’ai 29 ans et je viens du Paraguay. Je suis le 2e d’une famille de 3 garçons, dont l’un est décédé enfant.

 

Je suis né et j’ai grandi dans une famille catholique de la banlieue d’Asunción, la capitale, qui rassemble un tiers de la population totale du pays. Mon père a monté son entreprise d’installateur de réseaux informatiques, de câbles, il assure aussi la maintenance et le suivi des installations. Ma mère est couturière en atelier de haute-couture. Mes parents, pratiquants, ont connu le Chemin Néocatéchuménal au moment de leur préparation au mariage. Ils ont entendu les catéchèses initiales, et sont restés ensuite. Mon approche de l’Eglise est donc d’avoir grandi avec le Chemin et cette famille qui vivait la prière en famille matin et soir, les laudes le dimanche, la prière de table. A dix ans, j’ai perdu mon petit frère Matias atteint d’une leucémie à 7 ans. Cela m’a défini : c’était pour moi un scandale. Je ne suis pas allé à l’église à partir de ce moment-là jusqu’à 14 ans. C’était très difficile pour moi. Mes parents m’ont envoyé suivre les catéchèses du Chemin. J’étais alors certain d’une seule chose : que j’allais mourir. Et en même temps, j’ai compris que la vie ne peut se résumer à attendre la mort ! Découvrir cela a changé ma vision de Dieu, même si je n’étais pas spécialement sage, car je souffrais encore beaucoup. Je suis donc aussi le produit d’une rébellion, d’une rencontre avec Dieu qui m’a fait grandir. Je suis devenu proche de mon autre frère, Abraham, qui a 30 ans et vit au pays. Mes 2 frères m’ont marqué tous les deux : l’un m’attache à la terre, l’autre me tourne vers le ciel.« 

 

D’où vient votre vocation vers la prêtrise ?

 

« L’appel à la prêtrise est arrivé à 17 ans, le 20 avril 2008. C’est le jour où j’ai clairement vu que le Seigneur m’appelait à être prêtre. C’était durant l’eucharistie du dimanche matin. J’ai entendu : si tu veux te sentir aimé tel que tu es et si tu veux aimer les autres, suis-moi. Je veux suivre le Seigneur dans la prêtrise. Comme je commençais à m’affirmer, je suis rentré à la maison après cette messe et j’ai dit à mes parents que je voulais devenir prêtre. Ils n’ont pas aimé du tout ! Ils m’ont interdit de commencer le processus vocationnel avant l’âge de 18 ans. Dans le contexte des affaires de l’Eglise de ces années là, l’image du prêtre était altérée et mes parents éprouvaient le sentiment qu’ils allaient avec moi perdre un 2e fils. Cela a duré et m’a permis de garder en moi tranquillement ce souhait.« 

 

Vous avez donc décidé d’entrer au Séminaire du Chemin Néocatéchuménal ?

 

« Oui, en 2010, je fais une retraite au Centre International du Chemin Néocatéchuménal en Italie et, par tirage au sort, j’ai été envoyé au Séminaire de Strasbourg. Durant un an et demi, j’ai étudié le français, et passé l’examen de français, que j’ai réussi, à ma grande surprise ! pour accéder à la Faculté de théologie de l’université de Strasbourg.

 

Durant mon séminaire, j’ai été envoyé dans le Jura en mission durant un an et 2 ans dans les îles de l’océan indien avec l’équipe responsable du Chemin Néocatéchménal de cette zone. Entre-temps, j’ai fait ma demande pour le diocèse d’Autun, appelé par mes supérieurs qui m’ont expliqué que Monseigneur Rivière était d’accord pour ordonner un 2e prêtre du Chemin (après Pierre Dhaussy) et qu’ils avaient pensé à moi.

 

J’ai réfléchi longtemps, puis je suis venu découvrir le diocèse chez des familles en mission à Mâcon. Je me suis senti bien accueilli dans le diocèse et par l’évêque. Donc, j’ai dit oui. Cette année, je suis à temps plein en paroisse et je sens que le Seigneur me confirme dans cet appel. Titulaire du baccalauréat canonique, je suis des cours complémentaires au séminaire de Lyon, où je retrouve François Bouchard.« 

 

Comment vivez-vous cet écart entre la vie de l’Eglise au Paraguay et celle de la Saône-et-Loire ?

 

« Je viens d’un univers complètement différent. Je rejoins l’histoire d’une Eglise en Saône-et-Loire qui a ses difficultés et ses qualités. C’est une Eglise qui est riche, qui avance ensemble, qui chemine ensemble, qui a énormément de saints, dont certains depuis les débuts de l’Eglise. Comme Ruth l’affirme à Noémi :

 

« ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu. Où tu mourras, je mourrai ; et là je serai enterrée » (livre de Ruth 1, 16-17). La Saône-et-Loire sera donc ma terre et le lieu où je serai enterré. »

 

Pourquoi avez-vous choisi le séminaire Redemptoris Mater ?

 

« Je sentais l’appel à être missionnaire. C’est très lié à la parole d’Evangile qui m’a toujours marquée, de tout renoncer pour Lui. Dans ce séminaire, ce que j’ai vu, c’est la mission et les caractéristiques de la formation : être toujours en binôme, pas de portable, par d’argent, pas de réseaux sociaux, comme un aspect monastique et fraternel. La vie commune y est fortement mise en valeur, notamment lors des moments de prière et de repas. J’ai éprouvé la liberté de vivre sans un centime en poche, de ne pas pouvoir téléphoner à mes parents tous les jours. »

 

 

 



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