Dispositif de participation citoyenne
Des voisins vigilants dans dix nouvelles communes de Saône-et-Loire
En Saône-et-Loire, les cambriolages, qui représentent 20,4 % des atteintes aux biens, ont augmenté cette année de plus de 16 % par rapport à 2011. Soit quelque 2446 faits constatés. Pour lutter contre ce phénomène et parce que la sécurité est l’affaire de tous, pas seulement des élus locaux et de l’État, un dispositif de participation citoyenne a été mis en place dans le département.
De nombreuses communes y ont déjà adhéré. Dix d’entre elles signaient la convention ce mercredi soir à la préfecture : La Roche-Vineuse, Dracy-le-Fort, Saint-Loup-de-Varennes, Fontaines, Saint-Martin-sous-Montaigu, Mercurey, Saint-Léger-sur-Dheune, Jambles, Saint-Ambreuil et La Charmée.
Ce dispositif s’inspire du concept « neighbourhood watch » (« voisins vigilants ») mis en œuvre depuis de nombreuses années aux États-Unis et en Grande-Bretagne. En France, il a été expérimenté dans 29 départements, parmi lesquels la Saône-et-Loire. Et une circulaire du ministère de l’intérieur du 22 juin 2011 prévoit même la généralisation de ce concept à tous les départements.
La solidarité pour plus de réactivité
Cette démarche est fondée sur la solidarité de voisinage. Les personnes volontaires sont invitées à adopter une posture de vigilance à l’égard des comportements et événements suspects et les signaler aux autorités compétentes. Elle est fondée sur le partenariat entre les services de l’Etat (préfecture, justice, gendarmerie, police), les communes et les habitants, particulièrement visés par les délits d’appropriation (vols, cambriolages).
Outre le fait de rassurer la population, de renforcer le tissu relationnel entre les habitants d’un même quartier ou encore de resserrer les liens sociaux, l’objectif est essentiellement de lutter contre les cambriolages. En prévenant les forces de l’ordre de la présence d’un individu suspect ou de faits étranges dans un quartier, en échangeant avec eux aussi sur certaines informations, les habitants améliorent en effet la réactivité des gendarmes et des policiers. Ces derniers peuvent intervenir avec efficience et dissuasion par le biais de contrôles ciblés dans les créneaux horaires les plus pertinents.
« Il ne s’agit pas de construire une société de la surveillance généralisée ! »
« On ne demande pas à chaque habitant de se transformer en gendarme, ni de construire une société de la surveillance généralisée, explique le préfet François Philizot. Ce qu’il faut c’est mieux répartir l’information et l’échanger. Chacun peut ainsi apporter quelque chose grâce à une action permanente de vigilance, à de bons réflexes et à une réactivité plus importante face à certains évènements. »
La convention, signée entre les maires, l’État et les forces de l’ordre, en l’occurrence le colonel Philippe Watremez, commandant de groupement de gendarmerie (puisque les dix dernière communes signataires entrent en zone gendarmerie), doit créer un relation de confiance durable entre les différents acteurs. « Nous sommes déjà nombreux à nous être engagés dans cette action, ce qui veut dire que nous partageons les mêmes valeurs sur cette problématique », se félicite le préfet.