Martine Léger, présidente de l’association « Pattes de Velours » ne décolère pas : « Nous avons été appelés jeudi dernier, par une personne qui nous a signalé un chat errant, qui portait une sorte de bandeau rigide très épais, autour du cou ».

Ajoutant : « Nous avons donc essayé de le trapper jeudi, vendredi et samedi et nous n’avons pas pu, car il n’est pas venu au point de nourrissage ces jours-là ». Lorsqu’enfin une personne de l’association le voit, elle est affolée par ce qu’endure la pauvre bête ! Elle arrive tout de même à l’attraper et l’emmène immédiatement chez un vétérinaire.

Mais ce dernier n’a pu retirer ce « collier » tellement il était épais et incoupable en l’état. Il a donc dû anesthésier le malheureux chat et a scié l’objet en question. A noter que le vétérinaire en a profité pour stériliser et pucer l’animal, qui du coup, est passé du statut de « chat errant » à celui de « chat libre ».

Un fait inadmissible que condamne fermement Martine Léger. « Nous avons déposé plainte au commissariat de la ville. Et signalé cette maltraitance à la mairie. Nous saisirions également le Procureur de la République si besoin était » rapporte-t-elle, furieuse.

La présidente de Pattes de Velours est d’autant plus combative, qu’elle a recueilli elle-même six chats qui font son bonheur. « Je suis une très grande amoureuse des chats et je ne supporte pas qu’on leur fasse du mal » livre-t-elle. Surtout pour rien, gratuitement, par pure imbécilité.

Et de citer dans la foulée, la célèbre auteure Colette qui disait : « Le temps passé avec un chat n’est jamais perdu ». Ou encore Albert Schweitzer qui lui, affirmait « Il y a deux moyens d’oublier les tracas de la vie : la musique et les chats ».

Preuve s’il en est que ce soit chien, chat, cheval, oiseaux ou vache, tous méritent d’être bien traités. Comme des humains qu’ils sont et quelquefois encore plus que certaines personnes.

Quoi qu’il en soit, voici ce qui attend les maltraitants, en matière d’animaux. Pas de quoi avoir envie de réitérer s’ils sont un tant soit peu « malins ».

A NOTER

Ce que tout le monde doit savoir sur la maltraitance animale

 Afin de faire prendre conscience aux populations de la gravité de la maltraitance animale, nous avons contacté Michel Baussier, vétérinaire, ancien président du Conseil national de l’Ordre des vétérinaires, membre du conseil d’administration de la LFDA (La Fondation Droit Animal, Éthique et Sciences) depuis 2017. Cette Fondation est présidée par Louis Schweitzer.

Pour M. Baussier, « la maltraitance animale est très sévèrement punie et les peines encourues sont considérables ». Un juste retour des choses, selon cet homme charismatique, car pendant très longtemps, les animaux n’étaient pas considérés comme des êtres à part entière.

« D’ailleurs, selon Descartes, les animaux n’ont pas d’âme… Il suffit de prendre connaissance de sa théorie animal = machine pour s’en rendre compte » rapporte M. Baussier.

Descartes a affirmé que l’on pourra un jour créer une machine similaire à n’importe quel animal, du point de vue du comportement. Cependant, il précise qu’il restera toujours une différence au niveau de la vie et du sentiment. Les machines ne peuvent ni se reproduire ni souffrir.

Comment peut-on affirmer une chose pareille ? Tout propriétaire d’animal sait parfaitement que les émotions passent par le regard des chiens et des chats. « Mais la science n’a commencé à s’ intéresser au cerveau des animaux, qu’il y a un demi-siècle » livre Michel Baussier.

Petit rappel avec Michel Baussier

 Qu’est ce que la maltraitance animale et comment se manifeste-t-elle ?

La maltraitance animale se décline en de nombreuses facettes.

L’abandon, acte de cruauté et de maltraitance

Je rappelle qu’en cette année 2023, il y a une hausse importante des abandons d’animaux. Entre 60 000 et 100 000 animaux sont abandonnés en France pendant les vacances. Et nous sommes le champion d’Europe en la matière ! Triste record ! Expliqué par le président de la SPA Jacques Charles Fombonne par l’inflation et les difficultés financières des propriétaires d’animaux. Puni de 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende. Ça en fait des sacs de croquettes 45 000 euros !

En 2020, un plan avait été proposé par le ministre de l’agriculture : sensibiliser les acquéreurs au bien-être animal en cas d’adoption, accompagner avec les campagnes de stérilisation des animaux errants et faciliter l’accès aux soins vétérinaires pour les plus démunis et renforcer les sanctions pénales en cas de maltraitance.

Et comme le dit Michel Baussier, l’éducation se fait dès l’école primaire, voire la maternelle…Il faut sensibiliser les enfants concernant cette maltraitance animale.

Maltraitance involontaire

Certains propriétaires d’animaux, de chats par exemple, croyant bien faire, les traitent comme des bébés, et oublient que leur chat ou chien sont des carnivores. Ils veulent, pour leur santé, croient-ils, en faire des végétariens eu végétaliens, voire des végans ! Ceci est une forme de maltraitance.

Oubli dans une voiture en plein soleil

Il ne faut jamais laisser un chien ou un chat enfermé dans une voiture, lorsqu’il fait chaud ! A titre d’exemple, s’il fait (seulement) 21°C à l’extérieur, il fera 33°C dans la voiture au bout de 10 minutes, et 42° C en 20 minutes !

 

Empoisonnement

Dans le cas d’un empoisonnement, l’article 655-1 du Code pénal punit le fait de donner volontairement et sans nécessité la mort à un animal domestique d’une peine d’amende de 1 500 € et de 3 000 € en cas de récidive. Idem pour les tireurs à la carabine sur les chats en particulier.

Absence de bons soins, nourriture

Plusieurs pratiques sont ainsi interdites, comme : ne pas nourrir un animal à sa faim, ne pas le soigner, attacher un animal de compagnie, sauf sous certaines conditions. A savoir : les interventions chirurgicales à des fins non curatives, comme la coupe des oreilles (il existe une exception pour la coupe de la queue chez les chiens ainsi que pour les stérilisations de convenance).

Zoophilie

La zoophilie est une déviance sexuelle. C’est le fait de regarder des images pornographiques mettant en scène des rapports sexuels entre des humains et des animaux. C’est également le fait d’avoir des rapports sexuels entre humains et animaux.

Et comme le rapporte Michel Baussier : « En qualité de vétérinaires, nous avons été alertés sur ce phénomène et on nous a enseigné la manière de reconnaitre cette pratique ignoble ». Ajoutant : « Personnellement, j’ai suspecté des cas, je les ai constatés et je me suis rendu compte que les personnes qui avaient ce genre de pratiques, étaient aussi très souvent, celles qui pratiquaient la pédopornographie. Ce sont des esprits frustres, qui prennent les autres pour des objets et qui souffrent souvent de troubles psychologiques ».

Comment dénoncer la maltraitance animale ?

Michel Baussier conseille de vous rapprocher d’une association de protection animale et/ou de vous adresser à la DDPP (direction départementale de la protection des populations) qui inspectera les maltraitants. Le dépôt de plainte est également recommandé.

Les animaux maltraités peuvent être retirés à ces personnes.

Alors avant de maltraiter les animaux, réfléchissez bien, cela peut vous coûter très cher…

 

Nelly Desplanches

 

Voir l'article : Montceau News