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jeudi 15 février 2024 à 06:31

Leasing social : Mesure cosmétique ou vrai coup de boost ?



 

Un lancement tonitruant, quelques polémiques et 6 semaines après : fin de la récréation. Des semaines de cafouillage, un début sur fond de polémique, des incertitudes quand au nombre de véhicules concernés et à peine mi-février, stop, fin de partie Game over.

20 000 ? 25 000 ? Les marques pourront elles fournir ? Bilan environ 50 000 véhicules  concernés par le dispositif. Des mois et des mois des hauts fonctionnaires ont été payés pour élaborer, gérer, piloter, contrôler une usine à gaz qui a échappé à tout le monde. Faudra que les services concernés de l’état et de la cour des comptes fassent l’autopsie de ce cafouillage monstre. En fait ce fut un de ces jeux concours médiatiques comme il y a en a chaque jours sur les antennes : « premier appel = premier servi ». Sauf qu’à l’accoutumée les sommes en jeu sont fixes et n’évoluent pas, là on a doublé la mise.

Espérons seulement que ceux qui ont bénéficié de cette mesure ne le regretteront pas. Par contre ceux qui dans un avenir à proche ou moyen terme pensent bénéficier du  bonus classique accordé aux voitures électrique, ils risquent de déchanter. En effet l’enveloppe globale est contrainte à ce niveau et si les crédits pour 20 000 véhicules en leasing social en prenaient une partie, 50 000 véhicules en ont pris une très grosse majorité. Il va donc falloir maintenant revoir ses ambitions à la baisse.

Mais si ça rigolait tant que cela siffler la fin de partie jusqu’à 2025 ?

Le gouvernement présente ce qui peut passer pour des excuses en bois.

–         Le succès de l’opération a dépassé les prévisions (on ne dit pas les espérances) et donc devant cette réussite il est décidé que l’on renouvellerait en 2025, mais les crédits alloués ne permettent pas d’aller plus loin.

–         il faut laisser le temps aux constructeurs de se préparer à l’afflux de demandes. Futures et des demandes normales. Comme si ils n’avaient pas l’expérience dans ce domaine, Covid, crise des composants, etc. Jusqu’à présent tous les fournisseurs auto ont bien su faire attendre leurs clients un an, voire plus, avant de leur livrer des véhicules neufs.

Ce qui est fou c’est que des cerveaux ayant fait des études extraordinaires les extrayant du commun des mortels n’aient pas été capables de prévoir, même seulement d’envisager, qu’en attribuant  jusqu’à 13 000 euros pour l’achat d’une voiture neuve accompagné d’un loyer mensuel très bas on créerait une grosse demande. Les chiffres dont se nourrissent les technocrates ne traduisent jamais vraiment la nature et les aspirations du commun des mortels. Pour les ménages les plus aisés, à compter de maintenant, le bonus écologique pour les voitures électriques baisse Il faut bien coller à l’enveloppe de 1,5 milliard d’euros attribuée. 1000€ au lieu de 5 et 4000€ pour les français les plus aisés, voila la baisse officialisée par  un décret paru au Journal officiel. Et pourtant fin décembre, le gouvernement avait envisagé de baisser le bonus écologique pour les ménages « des déciles 6 à 10 ». Il  devait rester à 7.000 euros (5.000 euros et la majoration déjà en vigueur de 2.000 euros) pour la moitié aux revenus les plus modestes.

Bref, succès d’appel.  À voir dans le temps combien pourront aller jusqu’au bout financièrement et comment dans trois ans se négocieront les véhicules que les heureux locataires de maintenant ne pourront acheter en fin de leasing. Et que deviendront ils ces conducteurs qui ne pourront renouveler l’expérience ni se payer ne serait-ce qu’un engin proche de la retraite.

Conclusion : mesure éphémère ayant donné un vrai coup de boost, ou situation en trompe l’œil ? L’avenir nous le dira si l’opération recommence en 2025 et si les statistiques du leasing social démontrent un bilan globalement positif.

 

Gilles Desnoix

 

Voir l'article : Montceau News




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