Dès le 23 juin 1942, l’idée avait germé dans l’esprit et les paroles du général de Gaulle « une fois l’ennemi chassé du territoire, tous les hommes et toutes les femmes de chez nous éliront l’Assemblée nationale qui décidera souverainement des destinées du pays »

La phrase essentielle de l’ordonnance du 21 avril 1944 : « Les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions de l’homme.». Cet acte fondateur est la conclusion d’une décision collégiale prise par l’Assemblée consultative d’Alger et surtout d’une lutte acharnée des mouvements féministes.

En 1919,  1925, 1932 et 1935 des projets de loi pour accorder le droit de vote aux femmes ont été successivement rejetés par l’Assemblée Nationale et le Sénat très conservateurs en la matière.

Olympes de Gouges a même rédigé une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne contenant ce principe simple : « La femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit avoir également le droit de monter à la tribune. »

La libération venue, mais pas la guerre qui n’est pas encore totalement terminée, il s’en faut de 9 jours, les femmes peuvent exercer pour la première fois de notre histoire nationale leur droit de vote tout frais. Le 29 avril 1945, les femmes votent  lors des élections municipales.

Depuis ce droit de vote n’a jamais été remis en cause, mais la lutte a continué et continue encore pour assurer la parité dans la représentation des femmes aux postes de responsabilité dans les collectivités, le parlement, voire même le gouvernement. Le législateur fonde son action sur l’égalité, ce qui est la base de la parité mathématique, mais pas sur l’équité ce qui est la base de la parité sociétale et sociale.

Il convient en ce jour de commémorer cette ordonnance mais aussi d’avoir conscience que ce mouvement enclenché il y a 80 ans se poursuit encore et toujours.

Gilles Desnoix