Parenthèse poétique
La pianiste
Les cordes du vieux piano ne résonnent plus
C’est le silence dans le petit salon carré
Les touches d’ivoire noir et blanc ont disparu
Sous le lourd couvercle de noyer patiné
Ses mains agiles vagabondaient sur le clavier
Elle mariait avec art valses et sonates
Ou parfois se risquait à un jazz enflammé
Promptement transposé par ses doigts acrobates
La frêle clarté du chandelier en étain
Donnait à l’alcôve un décor mélancolique
Atmosphère d’autrefois propice aux vieux refrains
Qui chaviraient les âmes et les cœurs nostalgiques
Ma grand-mère jouait avec cette humilité
Qui a accompagné tous les gestes de sa vie
Elle aimait ces petits concerts improvisés
A l’odeur des gaufres des dimanches après-midis.
Daniel Meunier
Plume et Crayons