Parenthèse poétique
Réveil en montagne
La lumière matinale éclaire le crêt
Dissipant lentement le nuage de brume
Qui, au gré du vent, s’effiloche et le dévêt
Oblongue écharpe ouatée pour qu’il ne s’enrhume
Le soleil doucement réchauffe la prairie.
Il dore aimablement les longues herbes folles
Qui ont dissimulé les bêtes de la nuit.
De fines perles de rosée diaprent le sol.
Une pierre du sentier devient son promontoire;
C’est le premier violon dans l’orchestre des prés;
Le criquet champêtre, de ses élytres noires,
Entreprend frénétiquement de striduler.
Du terrier surgit une silhouette massive.
Vigilante, la marmotte scrute le danger.
Enfin tranquillisée, elle s’allonge, lascive,
Étirant son corps sur la douceur du rocher.
Daniel Meunier