Parenthèse poétique
Une vie partagée
L’entrée de la gare grouillait de monde à cette heure ;
Ambiance froide d’une ordinaire soirée d’hiver.
Le hall desservant les voies de chemin de fer
Contenait à grand peine le flot de voyageurs.
Plié à ces fins de semaines, il était là,
Valise à ses pieds, dans la grisaille du quai
Enlaçant tendrement son petit dans les bras
A guetter le train en provenance de Roubaix.
Autour de lui les gens s’embrassaient et riaient ;
Prochaines retrouvailles si longtemps espérées.
En cet instant, eux, n’avaient pas le cœur très gai ;
Déchirement de la séparation forcée.
La fumée de la locomotive à vapeur
Devança cliquetis et grincements perçants.
L’ultime câlin paternel plein de douceur
Ne déjoua pas la frêle larme de l’enfant.
Daniel Meunier