Ce jeudi 17 octobre 2024 s’est tenue au Syndicat des mineurs une conférence organisée par l’Institut d’Histoire Sociale de la CGT (IHS CGT 71). Le thème « La Chapelle sous Dun, un destin minier, 2 siècles d’histoire d’une mine Brionnaise. »

La conférence était animée par Gérard Labrosse Président  de l’Association Mémoire des Mineurs et Mines de la Chapelle sous Dun et Gérard Burtin Président de l’Institut d’Histoire Sociale de la CGT. Ce dernier après des mots d’accueil et une courte intervention présentant la genèse de cette conférence a passé la parole au conférencier qui a déroulé son exposé en 3 volets.

 

Gérard Labrosse, président de Mémoire des mineurs et mines de la Chapelle-sous-Dun, a lancé son association le premier janvier 2014 à la suite d’une conférence en 2013 de  Fernand Laurent,  professeur d’histoire à Charolles, venu présenter son livre La Grève de 1899 à La Chapelle-sous-Dun, à la population. Il a fait salle comble et de fil en aiguille l’aventure était lancée.

 

La Chapelle sous Dun possède une riche histoire minière différente de celle du bassin minier Montcellien, mais rattachée à ce dernier par les luttes et les caisses de solidarité, par un destin commun surtout dans sa finalité.

 

Les trente personnes présentes ont su apprécié l’intervention du conférencier qui leur a présente une histoire, un panorama social, une existence d’un bassin minier (privé) que beaucoup découvraient.

Et  pourtant leurs aieux ont participé par des collectes au soutien des grévistes de la Chapelle sous Dun, ont pris part de près ou de loin aux mouvements sociaux.

Il faut dire que la Mine de la Chappelle sous Dun, si elle était petite, a su tenir une place importante dans les avancées sociales.

La Chapelle-sous-Dun, quelques centaines d’âmes dispersées dans de nombreux hameaux entourés de prairies et de bois, a été un centre minier, minuscule tache noire dans ce pays vert où l’herbe grasse fait le bonheur des vaches charolaises. Les mines de La Chapelle sous Dun ont été à partir de 1860, un vrai moteur économique pour le territoire. Ce petit bassin houiller fut un bel exemple de mouvement social fin 19ème, début du 20^ème siècle : création d’une Caisse de Retraite, d’une Chambre Syndicale (avant même celle de Montceau), plus tard d’une Epicerie Coopérative et d’une Maison du Peuple (encore debout). Les mineurs que l’on peut aussi  nommer agriculteurs/mineurs entameront la plus longue grève de Bourgogne, une grève totale de mars à juillet 1899. Une grève « d’une ampleur inédite » qui dure 117 jours du 23 mars au 17 juillet. « La Chapelle a toujours été un bastion très syndiqué, à la pointe des revendications sur les retraites, les conditions de travail, les salaires ». Ces mines représentent un modèle réduit, mais exemplaire, d’une vie ouvrière en milieu rural, sur une centaine d’années. L’association « Mémoire des mineurs et mines » s’est attachée, de bonne manière, à faire revivre ce passé pour qu’il ne tombe pas dans l’oubli.

La Mère en Gueule a travaillé avec l’association dirigée par Gérard Labrosse à l’écriture d’un scénario de déambulation avec textes, personnages plus ou moins historiques, chants, etc. L’association organise des visités guidées très intéressantes et instructives.

L’IHS CGT 71 accomplit plènement sa mission avec ce type de conférence sur des sujets aussi passionnants et en écho avec l’histoire de notre bassin minier.

Une exposition d’archives anciennes complétées des publications de l’Association ont été proposés au public. Et pour clore cette soirée, le « canon » de l’amitié a été levé, mais pas le briquet du mineur ou la treuffe à la pate, quoique c’est tout comme.

 

Une conférence expo très prisée par les participants.

 

Gilles Desnoix