Bassin Minier : Impressionnante collection
C’est un joli corps de ferme, et jamais on n’aurait pu imaginer ce que ce bâtiment renfermait. Au lieu d’y trouver veaux, vaches, cochons, couvée, on y découvre la plus impressionnante collection que nous ayons jamais vue…
Et cette collection appartient à Daniel Desroches. Très légitimement, les yeux de l’homme brillent comme des étoiles, lorsqu’il en parle. On sent une immense fierté d’avoir pu réunir tous ces trésors.
Et pourtant, rien ne prédestinait cet ancien paysan à se reconvertir en collectionneur passionné. « J’ai repris la ferme familiale, sans trop de conviction, mais je n’ai jamais regretté ce choix » dit-il.
Se réservant, la retraite venue, le droit de se consacrer à ce qu’il aime. Et ce qu’il aimait par-dessus tout, c’étaient les métiers se rapportant à l’électronique. Mais l’homme est aussi un passionné d’histoire locale et d’archéologie. Daniel est d’ailleurs le fondateur « Des Amis du Passé » une association de sa ville.
Bon, rien à voir avec sa collection de…postes de radio quant à l’histoire locale, mais peut-être quelque chose à voir avec l’électronique !
Dans ces anciennes écuries donc, des postes de radio à perte de vue… Mais comment fait-on pour réunir autant de modèles, de nationalités, et de diversité ?
« J’ai commencé ma collection vers les années 2000, avec quelques exemplaires, stockés dans le grenier. J’avais uniquement des postes de radio à lampes. Puis, j’ai commencé à collectionner les magnétophones, quand ma fille a été stagiaire à l’INA (Institut national de l’audiovisuel). Elle m’a vivement encouragé à commencer cette collection de magnétophones ».
A ce jour, Daniel comptabilise plus de 400 postes de radios, 180 « magnétos », et environ 100 appareils de mesure… Le tout réparti sur 250 m2.
Les postes de radio
Les postes de radio à lampes datent de 1895, jusqu’aux années 60. A l’époque, trois particuliers fabriquaient leurs propres postes : M.M Damien de Montceau, Toinelle et Matrat de Paray-le-Monial.
Quant aux marques, elles se déclinent en GRM, Ducretet-Thomson, Philips, Radiola, Grundig et bien d’autres…
Il y aussi de magnifiques gramophones « La Voix de son Maître » et un… Jukebox !
Toutes ces petites merveilles sont chinées par Daniel dans les brocantes, mais aussi beaucoup grâce au bouche-à-oreille. « Beaucoup de personnes savent que je collectionne ces postes et m’en proposent spontanément. Certains me les offrent, d’autres les vendent chers ou pour une bouchée de pain et j’ai fait une fois une belle affaire : j’ai acquis un lot de 50 postes pour 3 500 francs de l’époque » sourit le collectionneur.
A noter que tous les postes fonctionnent à merveille…
Les magnétophones à bandes magnétiques
180 magnétophones à bandes magnétiques ornent les étagères de Daniel Desroches. Ils datent pour la plupart des années d’avant-guerre, aux années 70.
Chuchotant presque, Daniel annonce « Je vais vous faire écouter quelque chose d’unique, d’incroyable… ». Votre serviteur tend l’oreille et soudain, s’élève une voix que l’on reconnait entre mille : la voix…du Général de Gaulle ! Et ce, dans un discours où il s’adresse aux Français, en 1968. Le summum : la qualité du son est bluffante ! On s’y croirait !
Autre enregistrement rare : Johnny Halliday, dans une interprétation de « Michaël est de retour, alléluia ! ». Là encore, on a juste envie de pleurer, tellement c’est beau !
Le collectionneur tient à faire savoir qu’il est preneur, si vous avez de vieux magnétophones, dans un coin de votre grenier. Pour sa part, il en a beaucoup trouvé à Emmaüs et dans les brocantes.
Et qui dit magnétophones dit aussi bandes magnétiques : des centaines et des centaines de ces bandes attendent que Daniel ait un peu de temps pour découvrir leur contenu. Et peut-être qu’un jour, il découvrira « la pépite » parmi celles-ci.
Les anciens appareils de mesure
Ils sont environ 50, sur les rayonnages de Daniel Desroches. Tous des années 30 à 60. Quant aux lampes, elles sont au nombre de 1500 !
Le récepteur radio du maréchal Goering
Encore une fois, votre serviteur est tout ouïe, quand M. Desroches lui confie qu’il est souvent en rapport avec des radio-amateurs.
« D’ailleurs, j’ai un récepteur-radio Blunt qui avait appartenu au Maréchal Goering (maréchal du Reich et homme politique allemand). Il avait été récupéré par un maquisard de Côte d’Or » livre Daniel.
Après avoir découvert cette collection exceptionnelle, Daniel Desroches dévoile l’atelier dans lequel il chouchoute ses postes de radio, lorsque ceux-ci ont besoin d’une petite remise en état. Ici encore, des centaines de lampes pour les postes, des pièces détachées etc.
De quoi occuper l’homme pour les longues soirées d’hiver. Quant à Madame, elle s’intéresse aussi à la collection de Daniel, mais elle préfère lire et ne l’accompagne pas dans virées dans les brocantes. Chacun son truc …
Nelly Desplanches