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jeudi 15 mai 2025 à 06:01

Montceau : Ancienne pilote de ligne (SUITE)



 

 

 

Après qu’elle ait mis un terme à sa carrière de pilote de Boeing, nous avions laissé Isabelle Bacquenois en pleine préparation de son départ pour l’Inde, afin de rejoindre l’Université du Yoga du Bihar.

La révélation

Son voyage ne ressemblait à aucun autre. Après des années à naviguer dans les cieux, à apprivoiser les turbulences et les horizons infinis, elle pensait avoir tout vu. Mais c’est en Inde, sur un sol sacré, où les siècles murmurent des secrets de sérénité, qu’elle a réellement pris son envol intérieur.

Le yoga, d’abord une curiosité, devient peu à peu une révélation. Chaque posture lui rappelle une manœuvre, chaque souffle un instant de suspension dans l’air. Là où elle cherchait autrefois l’adrénaline de la vitesse, elle découvre la puissance du ralentissement. Dans la douceur du mouvement et la rigueur de la discipline, elle trouve une liberté bien différente, bien plus profonde.

Cette transformation n’a pas été immédiate, ni facile. Abandonner les réflexes d’une vie où tout doit être maîtrisé demande du temps. Mais sous le soleil de l’aube indienne, elle comprend que le contrôle absolu n’est qu’une illusion, et que le véritable lâcher-prise est un art.

Le ciel ne lui manque plus car désormais, elle vole autrement

Isabelle Bacquenois a donc tout quitté pour partir en Inde. S’en suivent trois années d’immersion dans le yoga des maîtres, en Inde.

 « J’étudie à la fois les disciplines du yoga que je n’imaginais même pas exister, comme la psychologie du yoga, philosophie, anatomie, physiologie, écologie etc. ». J’y pratique le yoga H24, guidée par des swanis experts dans l’art de la méditation, des chants, des postures, des mantras… » se souvient-elle.

Poursuivant : « Ces années me transforment en profondeur. En fait, elles remettent les choses à leur place. Non, je n’étais pas folle ! Ce que je percevais comme « derrière les masques, derrière un voile » existe bel et bien. Et ce phénomène est tout-à-fait connu des Yogis ».

Je suis apaisée, j’ai trouvé ma famille spirituelle.

« Son voyage ne ressemblait à aucun autre. Après des années à naviguer dans les cieux, à apprivoiser les turbulences et les horizons infinis, elle pensait avoir tout vu. Mais c’est en Inde, sur un sol sacré où les siècles murmurent des secrets de sérénité, qu’elle a réellement pris son envol intérieur.

Le yoga, d’abord une curiosité, devient peu à peu une révélation. Chaque posture lui rappelle une manœuvre, chaque souffle un instant de suspension dans l’air. Là où elle cherchait autrefois l’adrénaline de la vitesse, elle découvre la puissance du ralentissement. Dans la douceur du mouvement et la rigueur de la discipline, elle trouve une liberté bien différente, bien plus profonde.

Cette transformation n’est pas immédiate, ni facile. Abandonner les réflexes d’une vie où tout doit être maîtrisé demande du temps. Mais sous le soleil de l’aube indienne, elle comprend que le contrôle absolu n’est qu’une illusion, et que le véritable lâcher-prise est un art.

Le ciel ne lui manque plus. Car désormais, elle vole autrement. « Le yoga donne un sens à ma vie et même au monde dans lequel je vis, aussi conflictuel soit-il… » sourit Isabelle.

Alors que tout naturellement, elle commence à enseigner le yoga, et pense bien évidemment rester en Inde, elle reçoit une instruction étonnante : elle doit retourner voler ! ça alors ! Stupeur ! Et ébahissement ! Je vais voler à nouveau !

Mon rêve initiatique

Isabelle retourne donc s’entrainer en Belgique, fait des études en Bretagne, où un rêve initiatique annonce mystérieusement la suite : recherche de job et…elle atterrit en Turquie !

C’est là, dans une Compagnie aérienne ahurissante et aberrante, que son métier de pilote de ligne prendra fin, d’une façon fracassante, en septembre 2008.

Son témoignage révèle une réalité que beaucoup préfèrent ignorer : les petites guerres d’ego, les remarques insidieuses, les barrières invisibles, mais bien présentes dans un univers dominé par les hommes.

Chaque vol était un test, non pas pour prouver sa compétence, car elle l’avait déjà démontrée par ses qualifications et son expérience, mais pour survivre aux sous-entendus, aux regards condescendants, aux réflexions qui tentaient de minimiser son autorité.

Les messes basses dans les cockpits, les « blagues » à double tranchant, les défis absurdes lancés sous couvert de camaraderie… tout cela n’était qu’une manière déguisée de lui rappeler qu’elle ne rentrait pas dans leur moule. Mais elle, loin de se laisser atteindre, a continué à voler, à exceller, à imposer son propre style.

Son histoire est aussi celle d’une victoire, celle de refuser de se conformer aux attentes étroites pour tracer son propre sillage. Le ciel, après tout, n’appartient à personne.

 

Amoureuse !

Entretemps « un message » était arrivé : « Il faut créer un lieu pour la nature ». Isabelle achète des terrains dans le nord d’Antalya (sud de la Turquie où elle vit) et elle fonde une ferme yogique écologiste (La ferme Yunus Emre). Du nom d’un poète mystique derviche soufi troubadour, dont elle est amoureuse » dit-elle.

« Car en fait, c’est l’esprit Soufi qui m’a attirée en Turquie.  L’esprit de Roumi, maitre Soufi, fondateurs des derviches tourneurs et l’esprit de Yunus Emre, ce poète fou qui chantait des poèmes au vent, qui les a amenés jusqu’à nous » rapporte Isabelle Bacquenois.

 

Construction de la ferme Yunus Emre

La ferme Yunus Emre a été construite par des volontaires, des artisans locaux, par des « petites mains ». Et ce, dans l’idée d’en faire un lieu de retraite, de ressourcement, de partage d’expérience et de connaissance, dans les domaines du yoga, de l’écologie, permaculture et éco-construction.

Qui part en fumée…

« Les 4 premières années ont vu la ferme s’épanouir et une belle communauté s’est créée. Et puis… tout a été détruit par un incendie en septembre 2012. Tout ? Non, car les places de yoga ont miraculeusement été épargnées.

 

Un second livre va voir le jour

Isabelle Bacquenois annonce la sortie prochaine d’un autre livre. Qui va retracer cette épopée de la ferme incendiée, la descente dans un puits de misère, puisqu’elle se retrouve sans argent et les pieds et les poings liés par une situation très compliquée, puisqu’elle est étrangère en Turquie.

Durant 6 ans, l’ancienne pilote vit de donations. Et ce, grâce à la communauté. « Et enfin…je peux reconstruire la ferme ! ».

Tout a beaucoup changé en France en 10 ans

« Tout a beaucoup changé en France en 10 ans. La politique, l’économie et moi…aussi. J’ai commencé à écrire et grâce à une dernière épreuve (trahison de mon avocat), je comprends qu’il est temps pour moi de rentrer en France ».

Septembre 2018

 Isabelle a tout vendu et elle est sortie de cette terrible situation, ses chats sous le bras !

Depuis, Isabelle Bacquenois vit en Brionnais où elle enseigne le yoga, où elle écrit, donne des conférences, afin de partager cette expérience, et faire connaitre le yoga sous ses aspects peu connus du grand public.

Infos pratiques

Isabelle Bacquenois a défié les règles, conquis le ciel, et trouvé la paix là où elle ne l’attendait pas. Découvrez son incroyable voyage, via son livre « Le yoga m’a sauvée » aux Editions Mama.

 

Nelly Desplanches

 

 Montceau : Ancienne pilote de ligne

 

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