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vendredi 21 novembre 2014 à 10:24

C’est arrivé un 21 novembre… (Voir la vidéo)

1831 : début de la révolte des canuts à Lyon !



 Cette fois, ce n’est pas sur Wikipédia ‘l’encyclopédie libre) que nous sommes allés chercher des éléments sur ce conflit social mais sur 

 

http://rebellyon.info/21-novembre-1831-debut-de-la-revolte-des

 

canuts 20 11 14

 

Photo : http://www.lincontournable-magazine.fr/portfolio/les-canuts/

 

Un texte très bien document duquel nous avons extraits ces quelques « bribes » et qui commence ainsi :

 

« Les ouvriers en soierie de Lyon se soulèvent en novembre 1831 en prenant pour devise « Vivre en travaillant ou mourir en combattant ». La révolte des canuts est devenue légendaire dans le monde entier, un des premiers mouvements de la classe ouvrière, une référence pour Marx, Jean Jaurès… même s’il y eut de nombreuses rebeynes ou révoltes avant elle à Lyon. »

 

La fabrique lyonnaise

 

« À cette époque, le textile était la principale industrie française et la fabrique lyonnaise de soierie faisait vivre la moitié des habitants de la deuxième ville du royaume avec plus de 30 000 métiers à tisser, ainsi que d’autres ouvriers aux alentours de Lyon. Ces tisseurs lyonnais, ou canuts, étaient des maîtres-ouvriers qui possédaient à domicile leurs bistanclaques (souvent 2 métiers à tisser, parfois plus) et travaillaient chez eux au sein de la famille, avec des compagons qu’ils logeaient et nourrissaient. On employait, dans les temps de vaches maigres, surtout des femmes, moins bien salariées, et des apprentis ou garçons de course, qu’on appelle à Lyon des brasse-roquets, encore moins bien payés et les ensouples où s’enroulaient le tissu étaient très lourdes à charrier. Même si l’installation de métiers Jacquard avaient fait disparaître les tireurs de lacs, la soierie, ce n’était pas que le tissage avec gareurs, satinaires, lanceurs, battandiers…, c’était aussi metteurs en carte, liseurs de dessins, magnanarelles, monteurs, brocheurs, plieurs, moulineurs, ourdisseuses, ovalistes, remetteuses, tordeuses, dévideuses, passementières, guimpières, taffetaquières, teinturiers, finisseuses… »

 

La situation de misère et d’oppression

 

« Tout ce monde ouvrier était à la merci de la mono-industrie du tissage qui fluctuait selon le marché de la soie, et à la merci des soyeux qui leur passaient commande et s’en mettaient plein les poches. Les canuts travaillaient de 15 à 18 heures par jour (10 heures pour les enfants de 6 à 10 ans) pour des salaires de misère. Ils s’entassaient dans des appartements-ateliers malsains. Les métiers Jacquard exigeaient des hauteurs de plafond beaucoup plus importantes qu’auparavant, mais le plus souvent l’espace supplémentaire était comblé par une soupente (mezzanine) où logeaient les familles tandis que les compagnons, les apprentis dormaient souvent dans des placards…. »

 

La révolte couve

 

« Dès janvier 1831, une certaine agitation se manifeste. Des rassemblements se forment en différents points de le ville pour demander du travail et du pain. En avril-juin 1831 les idées saint-simoniennes et fourieristes se répandent évoquant l’oppression des riches, les méfaits d’une concurrence exacerbée, l’injustice sociale. Peu à peu, se perçoit une conscience de classe. La crise sournoise, dont on annonçait sans cesse la fin prochaine, se prolonge et les fabricants de soierie se montrent de plus en plus intraitables vis à vis des prix de façon. Des prospectus circulent et le journal l’Écho de la Fabrique va bientôt sortir.

 

Le général Roguet, commandant la division militaire de la région lyonnaise, s’inquiète et contacte les Prud’hommes sur l’utilité d’un tarif minimum. L’adjoint Terme, qui remplace le maire absent, réunit le 12 octobre des représentants des deux parties, mais les soyeux se dérobent. Le 18 octobre, c’est au tour du préfet Bouvier-Dumolard de s’inquiéter. Alors 8000 canuts élisent des « commissaires » qui forment une commission qui demandent un tarif et remettent une adresse au préfet : « Le moment est venu où, cédant à l’impérieuse nécessité, la classe ouvrière doit et veut chercher un terme à sa misère » . »

 

Le 21 novembre 1831

 

« Dès le lever du jour, une agitation fébrile gagne toute la population de la Croix-Rousse. La plupart des métiers sont arrêtés. Plus d’un milliers d’ouvriers se rassemblent sur le plateau de la Croix-Rousse, entendant faire respecter l’exécution des nouveaux tarifs. Dix mille attendent sur la place Bellecour. Et ils sont des centaines à la Guillotière.
Des cortèges se forment, se gonflent d’heure en heure, les tambours battent le rappel. Les Canuts s’élancent avec leurs poings nus, avalant les pentes en contraignant les autorités présentes à la retraite anticipée.

 

Visiblement, la garde nationale de la Croix-Rousse, où dominent les canuts, n’a pas l’intention de s’opposer à l’action des ouvriers. Des escarmouches se produisent en divers points du plateau et notamment en haut de la Grand’côte, rue Bodin, mais les ouvriers restent maîtres de la situation en construisant de nombreuses barricades.

 

Le maire par intérim ordonne à Ordonneau d’intervenir. Les canuts émeutiers décident de former un cortège et d’aller défiler dans Lyon.

 

C’est là qu’un drapeau noir flotte sur lequel certains ont vu écrit cette célèbre devise « Vivre en travaillant ou Mourir en combattant » . Ils se heurtent à un peloton au bas de la Grand’côte (la rue des Capucins est le secteur des soyeux). Des coups de feu éclatent et des hommes tombent. Les manifestants ripostent avec le peu d’armes dont ils disposent, essentiellement quelques gourdins et des pelles et remontent sur le plateau.

 

De chaque fenêtre les ménagères crient « Aux armes, aux armes, les autorités veulent assassiner nos frères. » De chaque maison sortent des combattants armés de pelles, de pioches, de bâtons et des étais de leurs métiers à tisser en hurlant : « Du pain ou du plomb ! »

 

Ceux qui n’ont pas d’armes transportent des pavés aux étages supérieurs des maisons ou sur les toits dont ils arrachent les tuiles. Des barricades avec des charrettes s’élèvent rapidement aux quatre coins de le Presqu’île, des bateaux sont renversés sur les quais formant autant de barrages de distance en distance.

 

Des canuts désarment la garde nationale de la Croix-Rousse et battent le tocsin pour un appel aux armes généralisé. Ils construisent de nouvelles barricades avec l’aide de femmes et d’enfants. La bataille devient acharnée.

 

C’est l’affolement général à l’Hôtel de ville et à la préfecture. Le général Roguet s’efforce de faire démolir quelques barricades. Le préfet, qui invite les « honnêtes gens » à ne pas se mêler au mouvement des « mauvais sujets », décide d’aller en bataillon avec le général Ordonneau. Indignation et colère des canuts qui s’estiment trahis ; le préfet et Ordonneau sont pris en otages. »

 

Signé : un vieux révolutionnaire…

 

 

Le chant des Canuts

 

 



 



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