Mâcon habitat
Les conditions d'attribution des logements, les loyers, les comptes de l'office…
Les coulisses du bailleur public…
L’office public de l’habitat loge 40 % de la population mâconnaise. Il est aussi le plus gros bailleur de l’agglomération mâconnaise avec 6400 logements collectifs et individuels. Depuis deux ans, il a en plus livré trois cents logements neufs à ses locataires, soit plus de 32,5 millions investis.
De quoi satisfaire pleinement Christine Robin, 1re adjointe à la Ville de Mâcon et présidente de Mâcon Habitat, et Patrice Hugot, directeur général de Mâcon Habitat, qui ont voulu jouer la transparence sur les conditions d’attribution des logements, les loyers, les comptes de l’office…
Où sont les logements de Mâcon Habitat ? Sur les 6 400 logements du parc, plus de 6 000 se trouvent à Mâcon intra muros : dans la zone Nord principalement (Les Perrières, Marbé, La Déserte : 1369 logements ; Les Gautriats, Le Plateau, Les Saugeraies, Le Murgeret, J. Baker, Lauriers et Noisetiers, Les Balcons de la Saône 1534 logements ; Four à Chaux : 138 logements). Le Sud, ce sont Les Blanchettes et ses 929 logements ; Bioux, Clos du Méridien, Val de Bioux et leurs 586 logements ; et La Chanaye, La Résidence, Les Jardins de la Lye, Les Jardins du Beaujolais et leurs 628 logements) Soit, avec le centre (Bréart et les 9 clés) 80 % de son parc.
Mais Mâcon habitat, c’est aussi des logements répartis sur le territoire de la CAMVAL et bien au delà (Tournus, Gibles, Dompierre-les-Ormes, Pont-de-Veyle…).
Comment sont attribués les logements ? Une Commission d’attribution des logements (CAL) se réunit tous les quinze jours environ (25 fois en 2011 pour 657 logements attribués) et déjà 17 fois cette année pour 494 logements attribués. La commission est composée de sept membres : deux élus, un représentant des locataires, un de la CAF, un d’une association caritative d’accompagnement type régie de quartier, une personne qualifiée dans le domaine du logement ainsi qu’un ancien conseiller aux Prud’hommes. Elle examine les dossiers et prend en compte les conditions de ressources et d’occupation. Sachant que le plafond des ressources pour les logements sociaux permet aujourd’hui d’accueillir les 2/3 de la population française.
Existe-t-il quand même des passe-droits ? Là dessus, Christine Robin répond clairement non ! « Mâcon Habitat est contrôler tous les trois ans, notamment sur les critères financiers et il n’y a aucun problème, réagit l’élue. Chaque attribution est justifiée et transcrite. Nous sommes tout à fait clairs et blancs par rapport à cela. Et il est dommage que notre travail soit galvaudé. Quand je reçois des demandes particulières, quand des personnes viennent me voir, j’écoute leurs explications sur leur situation et leur volonté de rejoindre un de nos logements. J’en fais part lors de la commission d’attribution qui décide ensuite. Il n’y a aucun passe droit ! »
Il faut également savoir que presque une proposition sur trois de logement est refusé par le locataire, généralement parce que le lieux ne lui convient pas. On est entré dans une logique de choix.
Qui sont les locataires ? Pour moitié, il s’agit de personnes seules. 20 % seulement sont des couples avec enfants. En ce qui concerne leur âge, la moitié ont plus de 50 ans, et 32 % plus de 60 ans. 46 % des ménages ont un revenus compris entre 0 et 964 euros (hors prestations sociales). 25 % entre 964 et 1400 euros, 10 % entre 1401 et 1675 euros et plus de 18 % au delà des 1675 euros.
Pour information, l’an dernier, huit locataires seulement payaient un surloyer, il s’agit des personnes dont les revenus dépassent les critères financiers fixés pour l’attribution des logements.
Quel est le loyer ? Le loyer moyen mensuel s’élève à 271 euros. 49 % des locataires perçoivent l’aide personnalisée au logement (212 euros en moyenne). Depuis dix ans, les loyers n’ont jamais augmenté de plus de 2 % par an. « Ce n’est pas la règle partout, précise Christine Robin. Mais nous avons fait le choix de le faire et cela demande une maîtrise de gestion constante. »
Le niveau des loyers à Mâcon habitat est d’ailleurs un des plus bas de Bourgogne.
Quelle est la situation financière de Mâcon Habitat ? Sur un budget de 38 millions d’euros (dont 23 de loyers), l’investissement représente 33,61 millions d’euros (dont 32,5 pour la rénovation urbaine et la construction). « Malgré ces investissements, on arrive quand même à dégager 1,7 millions d’euros d’autofinancement, annonce Patrice Hugot, directeur général de Mâcon Habitat. « En revanche, comme nous payons 4 millions d’euros de taxe foncière, soit 13 % de nos dépenses, quand le Conseil général augmente de 15 % son taux, cela plombe le logement social ! », poursuit Christine Robin.
Y a t-il des logements vacants ? Oui, mais il faut distinguer deux types de vacances : 300 concernent des vacances volontaires entre deux locataires, le temps que Mâcon habitat remette l’appartement en état. Les logements sont remis à neuf et blanchis.
À côté de cela, il y a une grosse centaine de logements vacants car difficilement relouables, il s’agit en grande partie de rez-de-chaussée, que les locataires ne veulent plus. Sur 6000 logements, seule une centaine reste donc vide, soit 1,5 % du parc.
Il y a également les vacances volontaires : comme aux Perrières puisqu’il ne reste que trente locataires avant la démolition de l’immeuble ou dans la copropriété de la Résidence avant de faire quelques travaux de rénovation.
Delphine CRESSON