Association du camion ancien
La foule des amateurs et des collectionneurs était au paradis
Toute la journée de samedi, une foule considérable s’est pressée lors des portes ouvertes de l’association du camion ancien. Comme nous l’avions présentée dans nos colonnes le lundi 8 septembre 2014, cette exposition se situe dans les locaux de l’ancienne usine Aillot à Montceau.
Un travail considérable a été effectué par François Gambut et Céline Demontfaucon et leur équipe de bénévoles, sans qui rien n’aurait été possible. Un grand coup de chapeau donc à ces hommes, ces femmes et ces enfants qui ont relevé leurs manches pour offrir au public les petites merveilles exposées.
Lorsqu’on arrive à proximité du lieu, difficile de trouver une place pour se garer ! Et d’entrée, on s’aperçoit que l’opération est un succès. A la buvette, les passionnés discutent entre eux, même si quelques heures avant, ils ne se connaissaient même pas. Les membres d’autres clubs ont profité de l’occasion pour se réunir, certains venus de très loin.
Dans un coin de ce lieu convivial, la foule consulte des albums remplis de photos de camions, tous plus étonnants les uns que les autres. A cette même table, Francis Cany, qui vient de la Marne et qui est éditeur de la revue « Des camions et des hommes ». Comme il me le confie, il a découvert le blog de François Gambut, a pris contact avec lui et lui a consacré une pleine page dans sa revue. « C’est tout simplement formidable de sauvegarder ces vieux camions » livre l’éditeur, ravi. Ajoutant : « Il est regrettable que ceux qui ont de telles merveilles à vendre préfèrent les vendre en Afrique (où ils sont payés plus cher) qu’aux collectionneurs… ». L’éditeur n’est pas novice en la matière puisque, comme il le dit, cela fait 41 ans qu’il est amoureux de ces pièces de collection.
Sa passion a débuté en 1973, quand il est parti en vacances en Espagne avec ses parents. Il y avait des camions partout. Il a sorti un cahier et a commencé à prendre des notes, des photos. Puis, il devient chauffeur-routier durant une vingtaine d’années, avant de se reconvertir dans l’édition. Toujours avec ses chers camions !
De la collection de l’association du camion ancien, Francis Cany dit qu’elle est incroyable et son œil pétille d’avance à l’idée du papier qu’il va lui consacrer.
Mais faisons un tour dans ces locaux immenses, qui étaient prédestinés à ce genre d’exposition. Le public, très nombreux, découvre avec ravissement les Berliet, spécialistes du désert du Ténéré, Volvo et autres véhicules cultes. Un camion américain attire les regards et notamment celui des enfants qui en restent bouche bée.
Ici, c’est un bus américain qui incite les visiteurs à monter à bord pour y découvrir des panneaux faisant revivre la mémoire de la région, à travers les amoureux des gros camions. Un livre d’or est ouvert sur une petite table et les passionnés y laissent des messages enthousiastes. Ce bus américain, un Greyhound de type MC8, américan cruiser est superbe.
Il doit son design à Raymond Loewy qui a inventé le sigle Shell et la bouteille de Coca, entre autres. On remarque qu’après avoir admiré et photographié ces belles machines, la foule apprécie que celles-ci aient été conservées en l’état, avec la poussière et l’usure en prime. François Gambut précise qu’il l’a souhaité ainsi. « Si je les avais restaurés, cela aurait plus ressemblé à des joujoux neufs qu’à de véritables pièces de collections ».
En fin de visite, c’est le passage obligé par le bar dressé pour l’occasion et c’est « le » lieu où on peut enfin discuter « mécanique, design et performances ». Les conversations sont passionnées et passionnantes !
Je sors, comme des centaines de visiteurs qui sont venus de toute la France et soudain, auprès du véhicule annonçant l’exposition, je vois un monsieur qui mitraille cette belle pièce. Il ne me voit même pas, trop occupé à analyser le moindre détail du camion. Il ramasse un papier froissé tombé au pied du volant et remarquant ma présence me déclare en souriant : « Je suis à la chasse aux détails anachroniques » qui enlèvent de l’authenticité aux véhicules ».
L’homme se présente : « Bernard Loisier, je viens de la Roche en Brenil, dans la Côte d’Or. J’ai la passion des camions depuis gamin, mon père les réparait, alors vous comprenez bien que je ne pouvais pas passer à côté ! ». Et puis, le gamin habitant au bord de la route nationale 6 et tous les camions passaient devant sa maison. « Les bahuts, ça nous parlait hein ! ». Ajoutant que lui ne conduisait pas les camions, mais qu’il faisait les routes et donc qu’il voyait défiler des milliers de camions. « Je reviens à l’âge de 10 ans quand je vois cette magnifique collection » livre Bernard. Avec cette dernière, il revient au bon vieux temps des routes nationales, avant les autoroutes. « Je me souviens encore des stations-services rutilantes, avec leurs couleurs vives et leurs logos, tels Azur ou Ozo… ». Bernard regrette cette époque où les gens pouvaient rouler en toute quiétude, de façon responsable. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui…Mais ceci est un autre débat, conclut l’homme.
Et lorsqu’on demande à ce nostalgique ce qu’il a préféré dans cette exposition, la réponse est immédiate : « J’ai adoré les véhicules français. Je ne suis pas franchouillard mais bon… ce sont ceux que j’ai côtoyés dans ma jeunesse ! ». Ajoutant que, très honnêtement, il a bien évidemment admiré la beauté des véhicules américains.
Une opération portes ouvertes remplie de promesses donc, et qui se poursuit ce dimanche de 10h à 18h, dans les anciens locaux Aillot au 27 de la rue des Prés à Montceau. A découvrir de toute urgence…