Symphonies d’automne
Du 18 au 25 novembre prochains à Mâcon
Un véritable festival international
Le 19e Concours international d’airs d’opéra et mélodie française commencera ce dimanche 18 novembre. Un festival d’une semaine avec plusieurs rendez-vous et un programme toujours plus éclectique…
Les Symphonies d’automne, véritable institution à Mâcon ? À n’en pas douter. Le festival, qui soufflera l’an prochain sa vingtième bougie, est devenu un évènement culturel incontournable dans la vie locale. En plus de proposer chaque année un programme aussi éclectique que possible pour attirer des publics différents, il contribue à asseoir la politique d’ouverture vers l’Europe et le monde de la ville.
Pour cette 19e édition, ils seront ainsi vingt-trois candidats étrangers, soit seize nationalités représentées. Venant de France, de Suisse, d’Angleterre, des Pays-Bas, du Canada, du Japon, de Belgique, d’Allemagne, de Croatie ou encore de Russie, cinquante-trois candidats ont été sélectionnés. Parmi eux sept barytons, quatre ténors, vingt-sept sopranos et quinze mezzos.
Les spectacles proposés du 18 au 25 novembre seront, eux, toujours aussi divers. C’est une volonté des co-directeurs artistiques, Éric Geneste et Franck Édouard. Le public pourra ainsi écouter des épisodes de chants populaires et de la musique classique.
La grande nouveauté, cette année, sera cette ouverture du festival avec Don Giovanni, l’opéra de Mozart. Un défi que se sont lancés les organisateurs avec cet opéra de Mozart sous sa forme traditionnelle, d’une durée de trois heures, sans sous-titrage. « Le public, qui a une vision poussiéreuse de l’opéra, pourra voir qu’aujourd’hui on a des artistes complets, jeunes beaux et performants » explique Éric Geneste.
Le programme complet
Dimanche 18 novembre à 17 h, concert d’ouverture : Opéra Don Giovanni de Mozart au Grand théâtre de la Scène nationale de Mâcon.
Le mythe de Don Juan n’a pas fini de hanter l’inconscient collectif. Depuis quatre cents ans, il change de costume mais pas de conduite. Le Seigneur qui exerçait autrefois le droit de cuissage et bien au-delà s’est mu en homme dont le pouvoir se mesure désormais en stockoptions ou en couvertures de magazine. Le folklore a changé mais ses recettes sont les mêmes.
Qu’on le haïsse ou qu’on le craigne, que l’on maudisse sa cynique immoralité ou bien que l’on réfrène en vain une honteuse fascination, l’unique sentiment qu’il ne nous inspire pas est l’indifférence. Alors que cet immuable ballet, aux tourbillons enivrants suggère avec délice tous les parfums de cette fresque inhumaine où s’entremêlent les victimes et leur bourreau, la musique de Mozart réussirait presque à nous le faire aimer, avant de l’emporter, enfin…
Lundi 19 novembre à 21 h en partenariat avec l’Embobiné, projection du film « Noces » de Philippe Béziat, au cinéma Le Marivaux (Mâcon). Échographie de la gestation d’une œuvre lyrique
Mardi 20 novembre à partir de 10 h, quart de finale du concours. Accompagnement piano. À l’auditorium du conservatoire du Mâconnais-Val de Saône. Entrée libre.
Mercredi 21 novembre à 14 h, rencontre avec Richard Dubugnon, compositeur des mélodies imposées pour le concours de chant. À l’auditorium du conservatoire du Mâconnais-Val de Saône. Entrée libre.
Mercredi 21 novembre à partir de 16 h, demi-finale du concours. Accompagnement piano. À l’auditorium du conservatoire du Mâconnais-Val de Saône. Entrée libre.
Jeudi 22 novembre à 20 h 30, concert de musiques du monde de Chet Nuneta à l’église de Flacé. Polyphonies d’Ailleurs et neo-folklore imaginaire
Chet Nuneta s’exile en Pangée, sur cette terre où les continents sont réunis et ne forment plus qu’un. Ils sont nos guides dans des paysages sonores où les voix et les percussions forment tout le relief. Pour ce deuxième album, ils ont conjugué leur talent de compositeur, d’auteur et d’arrangeur afin de mieux faire partager leurs amours et leurs révoltes. En m’bochi, en napolitain, en roumain, en espagnol, ils ont composés des cris de rage contre l’esclavage moderne et les mafias contemporaines, sur des jeux vocaux pygmée, un blues de la déforestation.
Sur un poème Komi, ils ont réinventé l’hymne d’un peuple oublié dans la taïga. Du moment que l’émotion sonne juste, ils n’ont ni limites, ni papiers. Du moment que les images musicales les font voyager, ils brassent les instruments et les styles, jouant du reggae au banjo sur un standard arabe, faisant avec des souffles inuit de la techno sur bambous. Leur seule légitimité est leur sensibilité et leur imagination.
Affranchis des carcans traditionnels, passant de l’acoustique à des sons très modernes, ils transgressent les frontières des genres pour nous donner une musique inclassable peuplée de nombreuses ethnies et cultures qui nous renvoie pourtant à notre intime singularité.
Place disponible le jour du spectacle sur place.
Dimanche 25 novembre à 16 h, finale, palmarès et concert de clôture au Grand théâtre de la Scène nationale de Mâcon.
Pour cette 19e édition, le jury comptera parmi ses membres le jeune et talentueux compositeur Richard Dubugnon. A ses côtés seront présents les chanteurs Léontina Vaduva et Malcolm Walker (déjà présent l’année passée), Hiroko Kawamichi, soprano, professeur à la haute école de musique de Lausanne, et Susan Mc Culloch, professeur à la Guildhall School of Music, ainsi que Daniel Weissmann (directeur artistique de l’Orchestre de Dijon-Bourgogne) et Bernard Tétu (directeur artistique des choeurs et solistes de Lyon).
Le palmarès présenté par Frédéric Lodéon aura lieu à l’issue de la finale. La remise des prix sera ponctuée et rythmée par des extraits d’opéras tirés des Noces de Figaro de Mozart et de Manon Lescaut (Intermezzo) de Puccini, interprétés par l’Orchestre Symphonique de Mâcon, dirigé par Eric Geneste.
Les spectateurs seront sollicités pour décerner le prix du public. Les mélodies françaises imposées aux candidats pour la finale de ce concours seront composées par Richard Dubugnon. Le compositeur a offert une très belle orchestration des mélodies, qui permettra aux candidats d’être accompagnés par l’orchestre lors de la finale.