Jean-Philippe Forêt l’assure : l’UF Mâconnais ne fera pas de cadeau

 

 

 

Samedi soir, l’UF Mâconnais se déplace sur la pelouse des Alouettes à Montceau-les-Mines. Un match des extrêmes entre une formation qui n’a jamais quitté le bas du tableau depuis le début de saison et une équipe montcellienne plus que jamais en course pour la montée en CFA.
Si l’espoir de se maintenir est minime pour l’UFM, Jean-Philippe Forêt assure que son club jouera le jeu jusqu’au bout et ne fera pas de cadeau à son voisin… pourtant co-entraîné par son ami de longue date, Lionel Large. Rencontre.

 

 

 

 

 

 

 

Macon News : Avec cette rencontre, dans quel état d’esprit se trouve votre équipe ?
Jean-Philippe Forêt : On est prêts à faire un bon match même si c’est une saison difficile pour nous. Si ça va mieux depuis la trêve, on a quand même de fortes chances de redescendre en honneur. Malgré cela, on a à cœur de rester dignes jusqu’au bout et de prendre du plaisir, qui plus est dans un derby, à Montceau où j’ai passé quatre ans.

J’ai été formé la-bas et j’y ai fait mes débuts en pro. Je suis donc resté très attaché. Je suis également très ami avec Lionel Large et j’ai joué avec Yannick Chandioux à Gueugnon. Je sais qu’ils ont une belle carotte au bout avec la montée, la nôtre sera de nous faire plaisir comme on l’a fait à Louhans il n’y a pas si longtemps !

 

M. N. : C’est votre objectif pour ces six derniers matches de championnat ?
J.-P. F. : Oui, parce que, même s’il reste une chance sur 100 ou sur 1000 de se maintenir, on va jouer pour gagner. On n’ira pas en touristes parce qu’on a une image à rendre, une performance à donner. On ne faussera pas le championnat ! Si on arrive à gagner tant mieux, mais on ne va pas faire les malins ! Montceau, on le sait, ne joue pas dans la même cour que nous. C’est un club structuré, passé par la CFA et descendu injustement, je leur souhaite de retrouver la CFA.

 

 

 

M. N. : Au match aller, vous aviez arraché le match nul 3-3 en toute fin de match. Depuis ce jour, votre équipe a montré un autre visage. C’est aussi votre avis ?
J.-P. F. : Oui, tout à fait. depuis ce match, on n’a plus perdu à domicile. À la 88e minute, on était menés 3-1 et on parvient à égaliser. Ce match a fait du bien dans toutes les têtes, même si ce n’était qu’un point de plus.
Cette saison, on a quand même pas mal de joueurs qui ont découvert ce niveau. On n’a pas de gros moyens par rapport aux réserves pros, à Andrézieux qui a un gros budget ou à Montceau qui a un passé. En décembre, on avait mangé pas mal de pain noir. Il fallait certainement passer par là. Notre recrutement à l’intersaison était cohérent, mais le sport est fait d’incertitudes…

 

M. N. : Après le match nul concédé le week-end dernier face à Thiers, l’objectif est maintenant de rattraper les points perdus en déplacement ?
J.-P. F. : Ce qui est sûr c’est qu’on ne joue pas les matches pour ne pas le perdre. On va essayer de rester organisés et rigoureux et en essayant de gagner quand ce sera possible. Contre Thiers, on mène 2-0 presque contre le cours du jeu parce qu’on n’a pas été bons. Ce match, on aurait pu le perdre comme le gagner dans les dernières minutes. En battant Thiers, ça redonnait de l’espoir. Je ne dis pas que ce n’est plus le cas, mais on a quand même laissé échapper deux points.

 

 

 

M. N. : Avec le recul, comment jugez-vous le niveau de ce championnat ?
J.-P. F. :  Je l’ai trouvé intéressant avec un gros écart entre la DH Bourgogne et la CFA2. Notre poule est loin d’être la plus ridicule de CFA2 avec 5-6 réserves pro – qu’il faut prendre au bon moment, on n’a pas eu cette chance – Andrézieux, Montceau… C’est un championnat très difficile avec, en plus, cette année, cette réforme qui prévoit de nombreuses descentes, du fait de la suppression la saison prochaine de deux poules de CFA2. C’était un challenge difficile. On le savait dès le départ. Mais on est fiers d’avoir pu titiller et accrocher certaines équipes.

 

M. N. : Quel bilan pouvez-vous déjà tirer de cette saison à ce niveau ?
J.-P. F. :  Même si on est amenés à redescendre d’un niveau, c’est un bon créneau à prendre parce que, cette saison, j’ai quand même du faire jouer huit U19. J’ai même fait faire un double surclassement pour un U17 qui a du talent. L’avenir est là ! On est venus, on a vu, charge à nous, au club de se servir de tout cela pour les saisons prochaines.

Le club a beaucoup appris et il y a beaucoup de choses à faire à l’avenir, je pense. S’il faut pour cela redescendre d’un cran pour pouvoir travailler sur de bonnes bases et remonter dès la saison prochaine, on le fera ! Ensuite, le club peut rapidement progresser.

 

 

M. N. : Parlons de votre adversaire de ce week-end, vous en faites un favori pour la montée ?
J.-P. F. :  C’est une des équipes qui doit monter, je connais les deux entraîneurs, mais ce que je dis est complètement objectif. Ils n’ont pas toujours été très heureux sur certains matches, ne serait-ce qu’à Mâcon, mais là, ils sont dans une bonne spirale. Je ne suis pas sûr que ce soit le bon moment pour les prendre, mais on va y aller quand même ! Montceau, c’est un état d’esprit ! Les joueurs qui viennent d’ailleurs s’adaptent vraiment à l’état d’esprit local. Ils ont les qualités, ils bossent et en plus, se dégage de l’équipe une grosse solidarité.

 

 

M. N. : Que direz-vous à votre ami Lionel Large avant le coup d’envoi ?
J.-P. F. : On va se claquer la bise, comme au match aller. Notre amitié est bien plus forte que tout le reste. Cela nous arrive de nous titiller parce qu’on fait le métier. Au match aller, si on en était restés à 3-1, je l’aurais félicité ! Au lieu de cela, on a fait 3-3 et il m’a insulté ! Mais c’est resté gentil et c’est aussi le jeu !

 

 

Propos recueillis par Delphine CRESSON